L’ONUCI soigne des centaines de malades à Adzopé

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29 juil 2008

L’ONUCI soigne des centaines de malades à Adzopé

Adzopé, le 29 juillet 2008 ... Quelques 600 personnes ont été soignées, mercredi 29 juillet à Adzopé, à une centaine de kilomètres au Nord-est d'Abidjan, par l'unité médicale du quatrième contingent jordanien de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI). C'était dans le cadre d'une journée de soins gratuits organisée par la mission onusienne en prélude à un forum d'échanges avec la population de la ville, prévu pour le lendemain.

Au centre culturel d'Adzopé où l'équipe médicale du Quatrième contingent jordanien s'est installée, une longue file de patients déborde de la cour. Des enfants, des jeunes, des femmes et des personnes âgées entrent et sortent de la salle de soins. Certains ont le sourire aux lèvres. D'autres peinent sous le coup de maladies diverses.

Dame Digbeu Rosalie, 65 ans, marche péniblement vers le centre de soins, le visage creusé par la douleur. Un casque bleu de l'ONUCI l'aperçoit et vole à son secours. Il la soutient et l'installe dans un siège. « Elle ne peut pas faire le rang », fait remarquer le soldat. Quelques instants plus tard, elle est conduite devant un médecin, accompagnée de Jean Claude Zadi, son fils ainé. « Elle tousse et souffre de douleurs à la poitrine », explique Jean Claude à la place de sa mère, qui ne parle que sa langue maternelle.

Le médecin diagnostique le mal, prescrit une ordonnance à la mère et l'oriente vers la pharmacie de l'unité médicale. Les médicaments sont offerts à la malade. Sur le champ, Jean Claude se rappelle qu'il est malade, lui aussi, et décide de présenter son cas au médecin, qui lui donne également des médicaments. « Nous étions désespérés. Je n'avais pas d'argent pour soigner ma mère à l'hôpital et j'avais oublié que j'étais malade. Aujourd'hui, nous avons des médicaments pour nous soigner », affirme t-il, en rentrant chez lui, le visage illuminé d'espoir.

« Je m'en vais chercher ma sœur, pour venir bénéficier de la générosité de l'ONUCI », s'écrie pour sa part, Mamadou Bamba, un chômeur de 50 ans, en sortant de la salle de soin. « J'ai des maux d'yeux et je n'ai plus d'argent pour aller à l'hôpital. Ce matin, j'ai reçu des médicaments et je voudrais que ma sœur, qui est aussi malade, vienne pour se faire soigner », explique-t-il, ajoutant que sa vie avait basculé depuis qu'il avait perdu son emploi au début de la crise.

Bamba avait appris la nouvelle de l'arrivée de l'ONUCI à la radio locale, puis il a été rassuré lorsqu'il a vu les véhicules des Nations Unies dans la ville et lorsqu'il a écouté des messages sur ONUCI FM, qu'il avait pu capter grâce à un émetteur transporté dans la ville pour le forum.

De nombreux enfants comme l'élève Marie Ange Aké, 13 ans et ses deux sœurs de 11 ans et de 8 ans se sont aussi présentés devant les médecins de l'unité médicale du contingent Jordanien. «Notre père disait qu'il n'y avait pas d'argent pour aller à l'hôpital. Mes petites sœurs ont la gale et moi, la toux. Les gens de l'ONUCI nous ont donné des médicaments », se réjouit-elle, en indiquant qu'elle va prévenir sa mère.

Le Dr Hamoudeh Mohamed est le chef de l'unité médicale. « Notre équipe est composée de six médecins, dentiste, ophtalmologue, dermatologue, pédiatre et généraliste ainsi que de vingt paramédicaux», explique-t-il. « Nous avons reçu ce matin environ 600 malades qui souffraient de toutes sortes de maladies dont des maux de gorge, de la peau, de la dent et des yeux. Tous les malades reçus ont bénéficié de soins et de médicaments gratuits.»

Pour Bamba qui, entre temps, était allé chercher avec sa sœur malade, la visite des gens de l'ONUCI tombe bien. « Nous avons besoin de l'ONUCI, ici, à Adzopé, comme dans d'autres villes de la Côte d'Ivoire », dit-il, avant d'ajouter : «Les actions de l'ONUCI sont une chance pour nous de comprendre le processus de paix et réussir la réconciliation ».