L’ONUCI SENSIBILISE LES POPULATIONS DE SEGUELA A LA RECONCILIATION NATIONALE AUTOUR D’UNE TASSE DE THE

4 mai 2011

L’ONUCI SENSIBILISE LES POPULATIONS DE SEGUELA A LA RECONCILIATION NATIONALE AUTOUR D’UNE TASSE DE THE

Séguéla, le 4 mai 2011... L'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) a organisé, le 3 mai 2011 avec le « Grin pour la paix », une séance de sensibilisation à la réconciliation à Séguéla, à 635 Km au nord d'Abidjan. Le « Grin de thé », espace de libre discussion du quartier Timité du Chef-lieu de la région du Worodougou, a abrité cette cérémonie qui s'est tenue dans le cadre de la campagne mobile de sensibilisation dénommée ONUCI Tour.

La délégation de l'ONUCI, qui avait à ses côtés deux de ses partenaires, les ONG Worodougouka Soutra et Espérance vie, était composée du Bureau de l'Information publique, de la Sécurité et de la Police des Nations Unies (UNPOL).

Le chef de la délégation de l'ONUCI, Norbert Mutambu a pris l'exemple de son pays, la République Démocratique du Congo (RDC), pour sensibiliser les Ivoiriens sur la réconciliation. Selon lui, les années de conflit vécues par cette nation d'Afrique centrale pays, ont causé des millions de morts. «La réconciliation en Côte d'Ivoire ne peut pas être une réalité, si on n'enterre pas la hache de guerre et si on ne met pas fin aux divisions. L'ONUCI est là pour vous soutenir, afin que la paix puisse définitivement s'installer», a souligné M. Mutumbu.

Franck Colbert Koudou de la Division de l'Information publique de la mission onusienne, a invité le quartier Timité à tourner définitivement la page de la crise et à se consacrer à la reconstruction de la nation. « La guerre est finie. Aujourd'hui, la Côte d'ivoire doit rebondir afin de se mettre sur la voie du développement. Cela ne sera possible que si tous ses fils et filles s'engagent à aller à la réconciliation, comme le prône le président élu, Alassane Ouattara. Se réconcilier, c'est déposer les armes, accepter l'autre dans sa différence, détruire les barrières qui tendent à nous faire croire que nous sommes différents les uns des autres. Il ne faut pas cultiver l'esprit de vengeance. Il faut pardonner », a-t-il lancé à l'assistance avant de rappeler que l'ONUCI conviait les Ivoiriens à faire cet effort.

Le chef l'UNPOL à Séguéla, Moise Xavier Bamela, a lui aussi appelé à la réconciliation, et présenté les Nations Unies comme un modèle d'intégration et de l'acceptation de l'autre, en dépit des différences entre les hommes. « Nous sommes de nationalités différentes, mais nous travaillons en parfaite harmonie. Si nous arrivons à le faire, cela signifie que vous pouvez aussi le faire».

Dans son mot de bienvenue, le président du « Grin », Gahoussou Timité a exprimé sa joie d'accueillir l'ONUCI. Mais pour lui, parler des valeurs de paix et de tolérance ne saurait faire oublier les proches qui ont trouvé la mort au cours des malheureux événements qui ont secoué récemment la Côte d'Ivoire et les pillages des biens auxquels se sont livrés certains individus durant la crise.: « Nous sommes prêts à pardonner et à nous réconcilier. Nous demandons à l'ONUCI de nous aider à soutenir nos parents qui ont aujourd'hui tout perdu du fait de la guerre », a-t-il toutefois estimé.

La présidente du comité d'organisation Alimata Bakayoko, qui dirige également l'ONG Worodougouka Soutra, s'est dit être prête à mener des actions pour la cohésion sociale dans le Worodougou. Elle a également appelé l'ONUCI à aider les habitants de la région à réaliser le challenge de la réinsertion sociale après la crise.

Pour sa part, le Secrétaire général de la préfecture de Séguéla, Blaise Kouassi a salué l'initiative de l'ONUCI d'utiliser les « Grins de thé », espaces conviviaux d'échanges, pour sensibiliser les populations à la réconciliation. Selon M. Kouassi, ces tribunes sont une vieille tradition africaine de rencontres, d'échange et de conseils, dans une atmosphère de paix et d'amour entre frères et sœurs.

Dans la causerie qui a suivi cette séance de sensibilisation et à laquelle ont pris part, plus de 300 personnes, parmi lesquelles des leaders religieux et des chefs traditionnels du quartier Timité, les participants ont, autour d'une tasse de thé, avoué avoir beaucoup souffert de cette guerre. Mais tous ont rassuré qu'au nom de la réconciliation et de la paix, elles étaient prêtes à pardonner comme le demande le président de la République.