Les conflits fonciers constituent à n'en point douter, l'une des raisons essentielles des distensions entre communautés en Côte d'Ivoire. Les populations de Tabou, localité du Sud-ouest du pays, située à 450 Km d'Abidjan, l'ont si bien compris qu'elles ont opté le mardi 24 décembre 2013, au cours d'une cérémonie qui a eu lieu dans le village de Ménéké, pour le règlement pacifique d'un conflit,



En effet, un conflit avait éclaté entre les villages mitoyens des plantations de coco et les sociétés qui les exploitent quand les premiers ont réclamé aux seconds, un dédommagement pour l'usage de leurs terres. Après moult discussions et bras de fer qui avaient souvent requis une médiation des fonctionnaires de l'Opération des Nations en Côte d'Ivoire (ONUCI), un protocole d'accord a été signé en vue de mettre fin à la violence verbale et physique pour le bien de tous.



Le coordonnateur intérimaire du système des Nations Unies à Tabou, Bessala Armand, a tenu lors de la cérémonie organisée pour la remise d'un chèque aux villageois selon les termes du protocole d'accord, à saluer ce geste fort qui vient démontrer la capacité des uns et des autres à se remettre sur la table des discussions lorsque la nécessité se fait sentir. « Nous saluons ce protocole d'accord qui intervient comme le symbole de la fin d'un long conflit dans lequel les Nations Unies ont été sollicitées à maintes reprises, tant pour calmer les esprits que pour encourager les belligérants à la discussion ou encore à sensibiliser les uns et les autres à la cohésion».



Il a ensuite souligné la disponibilité des Nations Unies à toujours œuvrer dans ce sens pour faire prévaloir le dialogue et la culture des valeurs de paix afin d'éviter que les conflits n'entachent le processus de réconciliation en cours. « Vous venez de traverser une grave crise dont les causes sont multiformes. Evitez de vous diviser pour donner une chance à la paix définitive et sachez vous retrouver pour échanger et trouver des solutions durables », a conseillé M. Bessala.



A sa suite, le secrétaire général de la préfecture de Tabou, Ouattara Fangayerba Joseph, représentant le préfet du département, a quant à lui, recommandé aux populations, un usage équitable des fonds perçus. « L'argent divise mais peut aussi unir. Nous vous exhortons à répartir équitablement cette somme reçue afin de démontrer aux yeux de tous que vous pouvez gérer à bon escient le bien commun en initiant des projets communautaires. Vous servirez d'exemples à d'autres localités du pays », a renchérit l'autorité préfectorale.



La cérémonie a enregistré la présence de plusieurs chefs traditionnels, communautaires, des responsables des sociétés industrielles de la zone et des responsables militaires et des services administratifs.