L’ONUCI REFLECHIT AVEC LES LEADERS D’OPINION DES VOIES ET MOYENS DE PROMOUVOIR LA RECONCILIATION NATIONALE ET LA COHESION SOCIALE A GRAND-BASSAM

21 juin 2011

L’ONUCI REFLECHIT AVEC LES LEADERS D’OPINION DES VOIES ET MOYENS DE PROMOUVOIR LA RECONCILIATION NATIONALE ET LA COHESION SOCIALE A GRAND-BASSAM

Grand Bassam, le 21 juin 2011... Un séminaire organisé par l'Opération des Nations Unies pour la Côte d'Ivoire (ONUCI) sur « l'engagement des leaders d'opinion pour le renforcement de la cohésion sociale et la réconciliation nationale «, s'est ouvert le 20 juin 2011, à Grand-Bassam, à 20 km d'Abidjan.
Cette rencontre avec les leaders d'opinion des régions des Lagunes et du Sud-Comoé, est une réponse de l'ONUCI au besoin urgent et pressant de renouer avec la cohésion sociale et la réconciliation nationale, fortement malmenées et ébranlées par la crise postélectorale.

Pour étayer la rencontre d'échanges, quatre sous-thèmes ont été abordés par la cinquantaine de participants. Il s'agit notamment de « L'éducation à la culture de la paix et promotion de la cohésion sociale », « Rôles et responsabilités des leaders d'opinion dans le renforcement de la cohésion sociale et la réconciliation », « Médias et cohésion sociale », «Techniques de communication pour le changement de comportement pour la cohésion sociale et la réconciliation ».

Le Dr. Djénéba Doumbia qui a exposé sur : « éducation à la culture de la paix et promotion de la cohésion sociale », a au cours de sa présentation, mis en exergue les valeurs de la culture de la paix à savoir, la démocratie, le respect des droits de l'homme, la tolérance, la solidarité et la protection de l'environnement. Pour elle, il s'agissait d'inculquer aux participants la nécessité d'éduquer les citoyens dès le plus bas âge à la culture de la paix. » Il ne faut pas oublier que dans cette crise, bourreaux et victimes doivent vivre ensemble et faire fi du passé. Cela passe nécessairement par la sensibilisation des leaders d'opinion », a-t-elle fait remarquer.

Pour Marguerite Yoli-Bi, le thème sur lequel a porté son intervention, « Rôle et responsabilités des leaders d'opinion dans le renforcement de la cohésion sociale et réconciliation », évoque l'idée de conflit. Un conflit aux conséquences pouvant être des violences atroces avec souvent morts d'homme, ou viols. Pour elle, le conflit ne devrait pas être toujours perçu comme quelque chose de négatif, mais comme un simple désaccord. « Ce désaccord, lorsqu'il est bien géré, ne peut pas dégénérer en violence et peut être constructeur. Il faut donc que les leaders d'opinion en soient conscients et soient de meilleurs guides pour que le tissu déchiré puisse se reconstituer », a-t-elle soutenu.
Le troisième sous-thème « Médias et cohésion sociale », a été traité à la fois par Yoro Sangaré et Ladji Sidibé du Bureau de l'Information publique de l'ONUCI. Pour M. Sangaré. Il s'agissait de dresser un plan afin de permettre une meilleure collaboration entre la société civile et les médias pour l'instauration d'un climat postélectoral apaisé. Il a cependant fait le constat suivant : » par moment ces deux entités s'ignorent ou ignorent la passerelle entre elles pour contribuer à restaurer ce climat que nous recherchons tous ».

M. Sidibé, a quant à lui, estimé que le respect par les médias des normes régissant le métier, serait un acte fort allant dans le sens de la cohésion sociale. « Nous leur avons parlé de l'expérience de l'ONUCI sur le terrain pour montrer qu'en mettant sur pied des comités d'éveil, de vigilance et de proximité dans les localités, on peut également construire la cohésion sociale. »
Au niveau du quatrième thème : » Les techniques de communication pour le changement de » comportement pour la cohésion sociale et la réconciliation », l'orateur, Souleymane Bamba a souligné qu'il s'agissait d'apprendre aux participants à identifier les problèmes de communication qui se posent et d'élaborer ensuite un plan de communication à l'endroit des acteurs sociaux en vue d'aller vers la paix.

L secrétaire général du Conseil supérieur des rois et chefs traditionnels de Côte d'Ivoire, Nanan Dodo Ndepo Didas, a exprimé sa reconnaissance à l'ONUCI pour cette initiative enrichissante. Il a toutefois souhaité qu'au regard du nombre important des membres du Conseil--environ 12.000 hommes--un tel séminaire soit exclusivement organisé pour les rois et chefs traditionnels.

Hamadoun Touré, le chef de la Division de l'information de l'ONUCI, qui conduisait de délégation de la mission onusienne, en clôturant la première journée des travaux, a salué la mobilisation et l'intérêt des participants. » C'est une passerelle qui se bâtit entre les médias et la société civile. Dans notre stratégie de communication, ce sont des piliers importants pour nous. Dans l'établissement de cette passerelle, il est souhaitable que vous vous débarrassiez du traumatisme de la crise postélectorale. Tout le monde en a souffert mais, dans la conceptualisation de ce que nous voulons faire, il nous faut fermer cette page douloureuse », a-t-il conseillé aux participants.