L’ONUCI organise une session de dialogue inter communautaire à Neko

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20 nov 2015

L’ONUCI organise une session de dialogue inter communautaire à Neko

Les chefs traditionnels, les élus et les cadres, les femmes et les jeunes des différentes communautés du village de Neko, située à 10 km de Lakota, dans la région du Loh-Djiboua du centre-ouest de la Côte d'Ivoire, se sont engagés à renforcer la cohésion sociale dans leur village. Ils ont pris cet engagement à l'issue d'une session de dialogue inter communautaire, organisée au Foyer des jeunes de Néko, les 18, 19 et 20 novembre 2015, par l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI), suite aux événements malheureux que cette localité a vécu, les 8 et 9 novembre 2015, ayant occasionné un mort et des dégâts matériels.



La Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies, Aïchatou Mindaoudou, le Directeur général de la Solidarité et de la Cohésion Sociale, représentant la Ministre de la Solidarité, de la Famille, de la Femme et de l'Enfant, Marcellin Doh Dibahi; la Directrice générale de l'Observatoire de la Solidarité de la Cohésion Sociale, Elise Yra Ouattara; le Préfet du Département de Lakota, Yahaya Coulibaly, les représentants des forces de sécurité du département, ont pris part à la clôture de cette session de dialogue inter communautaire. La veille, la Représentante de l'Union africaine, Josephine Mayuma Kala, avait participé aux échanges, en présence des autorités préfectorale et communales.



Plus de 300 participants ont échangé pendant trois jours sur leur contribution pour le retour durable de la cohésion sociale dans la localité. Les échanges ont été organisés à travers quatre ateliers regroupant respectivement les femmes, les jeunes les élus et les cadres ainsi que les autorités traditionnelles et religieuses.

Les rapporteurs des différents groupes ont présenté leurs engagements pour la promotion de la paix et de la cohésion sociale.



Le Porte-parole du groupe des jeunes, Emmanuel Bado, a relevé, entre autres défis, le manque de respect mutuel et de tolérance entre les jeunes des différentes communautés et le non respect de la loi. Dans leurs recommandations, ils se sont engagés à « cohabiter sans distinction politique, ethniques et religieuses et à mettre en place un comité d'échanges entre les différents groupes des jeunes ».



La Porte-parole du groupe des femmes, Soumahoro Matogoma, a fait savoir que les femmes ont proposé de « conseiller leurs fils et de sensibiliser les habitants du village pour la restitution des biens volés ». Les femmes ont demandé un appui technique et financier pour la création d'une fédération des associations féminines de Néko.



Le Porte-parole du groupe des élus et des cadres, Alphonse Dago, a souligné les contraintes liées à l'éducation, le foncier et le chômage des jeunes. « Les élus et les cadres ont une responsabilité particulière: celle d'être engagés à favoriser la cohésion entre les communautés de Néko et à promouvoir l'apaisement en cas de tension, quelles que soient les communautés impliquées », a dit M Dago.



L'engagement des chefs traditionnels, chefs de communautés et des guides religieux à « se retrouver plus fréquemment pour réapprendre à vivre ensemble afin de favoriser la cohésion sociale » lu par leur Porte-parole, Agodio Ben, a bouclé la série des recommandations.



Le représentant de la Ministre de la Solidarité, de la Famille, de la Femme et de l'Enfant, Marcellin Doh Dibahi, dans son intervention a souligné l'importance du retour de la paix dans ce village. Il a traduit les remerciements de Madame la Ministre de la Solidarité, de la Famille, de la Femme et de l'Enfant à la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies, pour les efforts qu'elle déploie en faveur de la cohésion sociale.



La Chef de l'ONUCI, Mme Mindaoudou, dans son intervention, a salué la mobilisation des chefs traditionnels, les élus et les cadres, les femmes et les jeunes des différentes communautés du village de Neko. Elle a relevé un point qui est revenu dans les différentes interventions relatif à « l'indiscipline des jeunes, le manque de maitrise de soi ». A cet égard, la Chef de l'ONUCI a souhaité que les jeunes changent de comportement. Pour ce faire, elle a proposé que l'ONUCI les accompagne à travers des formations pour le règlement des conflits et la sensibilisation.



Le Préfet du département de Lakota, Yahaya Coulibaly, a clos la session de dialogue inter communautaire par une adresse dans laquelle il a insisté sur le respect, par les jeunes, des autorités locales, coutumières et administratives, le respect des lois et règlements par tous, la valorisation des terres cultivables et l'emploi des jeunes ainsi que la nécessité « d'une cohabitation plus inclusive, gage le plus sur du vivre ensemble ».



La cérémonie a été ponctuée de prestations artistiques dont celle de la troupe théâtrale de Bouaké ''C'est ça là même'' qui accompagne l'ONUCI dans ses activités terrain de sensibilisation à la cohésion sociale.