L’ONUCI forme les Énarques de Côte d’Ivoire sur le rôle et la place des droits de l’Homme dans une administration performante

11 avr 2016

L’ONUCI forme les Énarques de Côte d’Ivoire sur le rôle et la place des droits de l’Homme dans une administration performante

En partenariat avec l’École Nationale d’Administration (ENA), la Division des Droits de l’Homme (DDH) de l’Opération des Nations Unies Côte d’Ivoire (ONUCI), a organisé, vendredi 8 avril 2016 à Abidjan, une conférence publique sur le thème : ‘’Rôle et place des droits de l’Homme dans une administration performante’’. Cette conférence est une réponse à une demande de l’ENA auprès du Système des Nations Unies pour l’accompagner dans le renforcement des capacités de ses auditeurs et élèves sur des nouvelles thématiques, notamment les droits de l’Homme, la protection des civils, la prévention et la gestion des conflits et le genre.

En ouvrant les travaux, la représentante de la Directrice de l’ENA, Corinne Oulaï, Directrice de l’École de gestion administrative et de la diplomatie de l’ENA, a rappelé que dans le cadre de sa modernisation, l’ENA a mené des réflexions et entrepris des actions visant la prise en compte dans ces curricula de formation, certaines thématiques nouvelles prenant en compte les exigences des populations dans la conduite des affaires publiques.

Cette conférence, la première d’une série qui sera co-organisée par l’ENA et l’ONUCI, vise à familiariser les futurs administrateurs ivoiriens avec le concept des droits de l’Homme qui est aujourd’hui une notion fondamentale, tant au plan national qu’international. «  L’ENA, à travers ses reformes, souhaite être un pôle d’excellence et cela passe par la formation. Nous voulons une administration forte, moderne et il était important que nos futurs administrateurs se familiarisent avec certaines thématiques afin que véritablement, l’État puisse s’appuyer sur eux pour impulser le développement du pays », a soutenu Mme Oulaï.

La conférence a été prononcée par la Directrice par intérim de la Division des droits de l’Homme de l’ONUCI, et Représentante du Haut-commissaire aux droits de l’homme, Juliette de Rivero. À l’entame de ses propos, elle a exprimé sa joie d’évoquer avec les administrateurs de l’État de Côte d’Ivoire, la question des droits humains et de leur rôle dans leur mise en œuvre ou leur réalisation car la question des droits de l’Homme, a-t-elle estimé, s’avère pertinente du fait qu’elle engage au premier chef la responsabilité de l’État.

« L’État étant au centre de la protection des droits de l’Homme, ils doivent connaitre ces droits pour pouvoir traiter de manière non discriminatoire leurs citoyens. Dans la fonction publique, ils vont être appelés à se prononcer sur des situations et doivent avoir cette idée que chaque être humain porte en lui-même une dignité et des droits qui doivent être protégés. Les droits de l’Homme sont bénéfiques pour l’État de droit qui, à son tour, rassure les investisseurs, les entreprises et crée un climat apaisé, et le développement économique peut se faire sur cette base  » a expliqué Mme De Rivero.

Au cours de sa présentation, Mme de Rivero est revenue sur les obligations et les rôles de l’administration dans la protection et la promotion des droits de l’Homme. Elle a énoncé, à ce propos, trois types d’obligations, notamment, les obligations de respecter, de protéger et de mettre en œuvre les droits de l’Homme. Toutes ces obligations requièrent de l’administration une action ou une inaction susceptible de protéger le droit garanti.

« Aujourd’hui, nous avons une panoplie d’instruments juridiques internationaux qui forment le cadre légal universel des droits de l’Homme. Dans vos futurs postes de responsabilité, vous aurez la possibilité de protéger et de faire respecter les droits humains, par exemple, en exigeant un traitement équitable et non-discriminatoire de tous les citoyens, en facilitant le libre exercice de la liberté d’expression et de manifestation dans vos circonscriptions, en veillant à la protection de l’enfance et en soutenant l’équité dans l’emploi surtout en ce qui concerne les femme », a expliqué Mme de Rivero.