L’ONUCI et ses partenaires parlent de cohésion sociale aux populations de Baoubly

précédent suivant
4 avr 2014

L’ONUCI et ses partenaires parlent de cohésion sociale aux populations de Baoubly

L'acceptation mutuelle et le vivre ensemble dans les différences est le socle de la cohésion sociale : c'est par ces mots que le représentant de la section des Affaires civiles de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire, Jean Emile Vincent Nkiranuye, s'est adressé aux populations de Baoubly, localité située à 512 km au nord-ouest d'Abidjan. C'était ce jeudi 3 avril 2014, lors du forum d'information, d'échanges et de sensibilisation des populations de la Mission onusienne dénommé ONUCI Tour.



La délégation, composée des fonctionnaires de l'ONUCI et de ses partenaires de la Gendarmerie nationale, de la Commission Dialogue Vérité et Réconciliation(CDVR), du service du Cadastre du ministère de l'Agriculture et l'ONG Bonne action, a sensibilisé les populations venues des différentes contrées de Baoubly, sur la cohésion sociale, les violences faites aux femmes- notamment le viol et l'excision - le respect de l'autorité du chef, le respect des us et coutumes, la cohésion sociale, la réconciliation et le foncier rural.



Au cours des échanges avec les habitants de Baoubly, M. Nkiranuye de la section Affaires civiles a émis le vœu de voir les communautés « vivre ensemble dans leur différence, quels que soient leur âge, leur sexe, leur niveau d'instruction et leur origine ».



L'officier de la section Protection de l'enfant de l'ONUCI, Clément Amané Dago, a déploré le fait que les fillettes soient encore, de manière récurrente, victimes de viol et que cet état de fait ne soit pas déclaré. Cela contribue ainsi, a-t-il dit, à la croissance de l'impunité dans l'ouest de la Côte d'Ivoire. « Je vous demande de vous lever contre les viols et les mutilations génitales qui sont des pratiques barbares ayant des conséquences néfastes sur leur victime », a-t-il ajouté.



Abondant dans le même sens, Abdouraoufou Dermane de la Police des Nations Unies a mis en exergue les conséquences liées au viol. « Le viol, de manière générale, a des conséquences sur le plan social. Les victimes sont le plus souvent des épouses, des mères, des filles, des sœurs issues de familles dont les membres ne sauraient approuver la pratique qui met fortement à mal la cohésion sociale. Un viol non dénoncé fait de vous des complices », a-t-il indiqué.



Pour sa part, Jonas Siekpo de l'ONG Bonne Action a souligné que les populations devraient s'accepter telles qu'elles sont. « N'ayons pas de préjugés sur les uns et les autres qui puissent mettre en péril la cohésion sociale. Je vous exhorte au respect de vos différences culturelles, socle du renforcement de la cohésion sociale », a-t-il dit.



« La réconciliation suppose la recherche de la vérité pour envisager ensuite les réparations qui consistent à dédommager les victimes pour obtenir d'elles le pardon et pour raffermir le tissu social », dira à son tour le Secrétaire permanent de la CDVR locale, Eugène Bohé.



Durant la séance de sensibilisation, le volet du titre foncier est revenu à Koffi Teya du service Cadastre du ministère de l'Agriculture qui a tenu à faire des recommandations aux populations. « Mettez-vous à jour votre titre foncier. Ce document, selon moi, contribue au renforcement de la cohésion sociale car il vous met à l'abri des soucis liés au foncier rural car la terre engendre des problèmes », a dit M. Teya.



Le représentant du Chef de Baoubly, Jean Gougnombo, et le Président des jeunes, Daniel Gah, ont tenu à rassurer l'assistance: « la crise postélectorale n'a en rien altéré la cohésion sociale. Elle l'a plutôt renforcée par la sollicitude des populations qui ont participé financièrement à la construction du dispensaire du village », ont-ils souligné avant de poursuivre : « seule la question du foncier rural nous fragilise. Nous souhaitons davantage être sensibilisés à cet effet ».