L’ONUCI et les militants des droits humains célèbrent les droits de l’Homme

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10 déc 2015

L’ONUCI et les militants des droits humains célèbrent les droits de l’Homme

L'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) a entamé, mercredi 9 décembre 2015, les cérémonies de commémoration du 67ème anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme (DUDH). Instituée en 1950 par les Nations Unies pour être célébrée le 10 décembre de chaque année, cette journée vise à sensibiliser la communauté internationale, et inviter les États membres de l'ONU à réfléchir sur une problématique spécifique des droits de l'Homme, en vue de faire avancer la cause des droits de l'homme dans le monde entier, y compris en Côte d'Ivoire.



Dans son mot introductif, le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies pour la Côte d'Ivoire, Simon Munzu, a rappelé que pour cette année il a été demandé à tous de réfléchir sur le sens de la Liberté. Cette année, cette commémoration coïncide avec les cinquante ans du Pacte international relatif aux droits civils et politiques et du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels. {« Cependant, cinquante ans après l'adoption de ces deux textes majeurs, bon nombre de personnes en ignorent toujours l'existence et bien des pays ont encore beaucoup à faire pour construire des institutions politiques, des systèmes judiciaires et des économies qui permettent aux simples citoyens de mener une vie digne »}, a expliqué M. Munzu.



Le Représentant spécial adjoint a également souligné que pour promouvoir et mieux faire connaître les deux Pactes à l'occasion du cinquantenaire de leur adoption, les Nations Unies - à travers le Haut-Commissariat aux Droits de l'Homme- ont initié la campagne ''Nos droits. Nos libertés. Toujours'', qui permet aux activistes des droits humains de prendre part à un panel sur le thème : ''La liberté, fondement commun des deux pactes jumeaux de 1966.''



M. Munzu a ensuite donné lecture du message du Secrétaire général de l'ONU, Ban-Ki-moon. Revenant sur le théâtre d'atrocités à grande échelle et de violences généralisées constatées de par le monde, il a souhaité que cette commémoration soit mise à profit pour mobiliser une action mondiale plus concertée afin de promouvoir les droits de l'Homme à travers la liberté d'expression, la liberté de religion, la liberté de vivre à l'abri du besoin et la liberté de vivre à l'abri de la peur. {« Nous réaffirmons aujourd'hui notre détermination à protéger les droits de l'Homme, en mettant la protection au cœur de notre action. Tel est l'esprit de l'initiative ''Les droits de l'Homme avant tout'', qui vise à prévenir et combattre les violations à grande échelle. En cette Journée des droits de l'Homme, engageons-nous de nouveau à garantir les libertés fondamentales et à protéger les droits humains de tous »}, a insisté le Secrétaire général de l'ONU.



La cérémonie a été aussi l'occasion de la lecture de la retransmission du message vidéo du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'Homme, dans lequel Zeid Ra'ad Al Hussein est revenu sur la nécessité pour tous de réfléchir à la signification de la liberté qui, selon lui, est l'idéal qui sous-tend le droit international des droits de l'Homme. Il a rappelé qu'en la matière, deux textes importants existent déjà depuis 50 ans, notamment le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels. {« Les libertés énoncées dans ces documents sont universelles. Elles valent pour tout le monde et partout. Ni les pratiques traditionnelles, ni les normes culturelles ne peuvent justifier leur privation. Ces libertés concernent les fondements de l'existence : liberté de vivre à l'abri de la peur et du besoin, liberté d'expression, liberté de pensée, de conscience et de religion »}, a expliqué Zeid Ra'ad Al Hussein dans son message.



Dans son allocution introductive au panel, ''La liberté, fondement commun des deux pactes jumeaux de 1966'', le Directeur de la Division des Droits de l'Homme de l'ONUCI, Eugène Nindorera, a rappelé que la célébration du 10 décembre confère à la DUDH, une portée symbolique et morale qui a nécessité qu'on lui alloue des instrument contingents, concrétisés par ces deux pactes qui sont entrés réellement en vigueur en 1976 et ont été ratifiés par la Côte d'Ivoire en 1992 . {« Les obligations de la Côte d'Ivoire, en vertu des deux pactes, sont de respecter, protéger et promouvoir les droits de l'Homme...... La notion de liberté est au cœur des deux pactes, aussi bien dans leur formulation que dans leur mise en œuvre en Côte d'Ivoire et ailleurs »}, a indiqué M. Nindorera, tout en rappelant le rôle primordial que doit jouer l'État.



Les panelistes ont ensuite fait des présentations sur les thèmes suivants : ''le Cadre légal des libertés d'expression et d'association, du droit de réunion pacifique, de la liberté de la personne et de la liberté de circulation en Côte d'Ivoire'' ; ''les efforts de protection des libertés fondamentales (garanties par les deux pactes) en Côte d'Ivoire'' et ''le Rôle de la société civile dans la garantie de l'espace démocratique en Côte d'Ivoire''.



Il est à rappeler que la conférence introductive du 9 décembre a ouvert la voie à d'autres activités commémoratives qui seront organisées entre le 10 et le 22 décembre à Abidjan et dans certaines localités à l'intérieur du pays, à travers des projections de films, des tables rondes, des causeries-débats, etc... Les différentes activités sont initiées par le Ministère de la Justice, des droits de l'Homme et des libertés publiques, la Commission nationale des droits de l'Homme de Côte d'Ivoire (CNDHCI), la Police nationale, les autorités locales, des organisations estudiantines ainsi que des ONG de défense des droits humains.