Se donner la main en signe de paix : c’est le résultat du dialogue intercommunautaire initié du 28 au 29 avril 2016 par le Bureau des Affaires civiles de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), en collaboration avec la sous-préfecture de Koro, dans la région du Bafing (à 138 km de Man), dans le cadre du règlement des conflits fonciers dans le village de Kountiguisso.

Ces conflits sont nés, de l’avis des spécialistes, de l’installation anarchique et de l’acquisition illicite des terres par certaines communautés au détriment d’autres et du non-respect des autorités coutumières.

Ce dialogue intercommunautaire, présidé par le Secrétaire général de préfecture, représentant le Préfet du département de Koro, Benoit Kouadio Brou, a vu la participation des populations et des chefs de service du département de Koro.

Lors de la cérémonie d’ouverture, le Chef de la délégation de l’ONUCI et Chargé des Affaires civiles, John Nsengo, s’est félicité de la présence massive des populations. Il les a exhortées à réveiller leur conscience et proposer elles-mêmes des pistes de solutions aux problèmes fonciers de leur village.

Votre engagement vous permettra de tourner définitivement la page de cette crise

Le Secrétaire général de préfecture s’est, lui aussi, réjoui de l’initiative des Nations Unies pour le règlement des conflits fonciers qui ont mis à mal la cohésion sociale à Kountiguisso. Il a invité les populations à saisir l’opportunité qu’offrent les Nations Unies pour résoudre le différend. « La vie en communauté nous invite au pardon, à l’amour et à la tolérance. Populations de Koro et plus particulièrement celles de Kountiguisso, vous n’avez pas d’autre choix si vous voulez bâtir un département paisible, prospère et émergent. C’est pourquoi, je me réjouis de ce que toutes les communautés ont décidé de participer activement à cette opportunité car c’est de notre réelle et sincère implication que viendra la réconciliation vraie, celle des cœurs. Votre engagement vous permettra de tourner définitivement la page de cette crise », a dit Benoit Kouadio Brou.

Après deux jours de session d’écoutes séparées et une plénière le deuxième jour de l’activité, les deux parties sont convenues d’enterrer la hache de guerre en signant un document dans lequel chacun a accepté de faire des concessions. Des engagements ont été pris par les uns et les autres pour reconnaître et respecter l’autorité du chef du village, mettre fin aux installations anarchiques, déplacer les communautés illégalement installées, saisir le chef du village et l’informer avant toute transaction concernant les terres. Les plaignants ont, par la même occasion, accepté le pardon de ceux qui leur ont causé des torts de rendre les biens confisqués.​