L’ONUCI aide à la reconversion et à la réinsertion de 60 ex-exciseuses à Biankouman

28 mai 2009

L’ONUCI aide à la reconversion et à la réinsertion de 60 ex-exciseuses à Biankouman

Man, le 28 mai 2009...L'Opération de Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) a apporté son appui à l'ONG Génération Femmes du 3e millénaire (GFM 3) dans la réalisation d'un projet de reconversion d'une soixantaine d'exciseuses de la région des 18 Montagnes du 5 au 9 mai à Biankouma (622 Km d'Abidjan).

La mission a financé le projet à hauteur de 9,5 millions FCFA, dans le cadre de ses projets à impact rapide, destinés à soutenir des initiatives d'intérêt communautaire. Le projet, qui s'inscrit dans le cadre de la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG) vise à contribuer à la réinsertion socio-économique des ex-exciseuses à travers des activités génératrices de revenus.

La chargée du bureau de l'information de l'ONUCI à Man, Mme Marie Puchon, a félicité les femmes pour avoir choisi d'abandonner la pratique de l'excision, leur expliquant que la défense des droits de la femme et de l'enfant est une priorité des Nations Unies.

Le Préfet de Biankouma, M. Kouassi Ban, a salué l'initiative de l'ONUCI et de ses partenaires pour avoir su convaincre les femmes du danger de l'excision pour leurs filles. Il a rappelé les pesanteurs sociales et culturelles qui empêchent l'éradication de ce fléau. « La pratique de l'excision est liée à la tradition ancestrale et les populations ont du mal à dénoncer les exciseuses, faisant d'elles leurs complices », a-t-il déploré. Il a appelé les bénéficiaires à être les relais de la lutte contre l'excision dans toute la région.

Les bénéficiaires de l'aide à la réinsertion ont d'abord bénéficié d'une formation de deux jours portant sur les techniques culturales, les techniques de communication et les conséquences de l'excision. Au terme de la formation, une remise de matériel agricole (arrosoirs, brouettes, semences, engrais, pulvérisateurs) a été organisée dans le village de Gbablasso, près de Biankouma.
La présidente de l'ONG GFM3, Mme Véhi Touré Honorine, a souligné l'importance pour les femmes d'exercer une activité plus respectée et lucrative plutôt que la pratique de l'excision. « Avec l'appui de l'ONUCI, nous allons travailler à une reconversion réussie en soutenant nos mamans dans des activités génératrices de revenus », a-t-elle promise.

En pays Wê et Dan , l'excision constituait le rite final de l'initiation de la femme pendant laquelle, elle recevait des enseignements de gestion de son foyer conjugal, de cuisine, de valeurs morales, sociales, spirituelles et traditionnelles. « Désormais, la période initiatique sera maintenue et organisée conformément à nos traditions mais sans pratiquer l'excision sur les jeunes initiées. Fouler aux pieds toutes ces vertus serait la négation du fondement historique de notre culture », a dit Mme Véhi.