Korhogo : les habitants du quartier Haoussadougou sensibilisés sur les mutilations génitales féminines

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19 aoû 2014

Korhogo : les habitants du quartier Haoussadougou sensibilisés sur les mutilations génitales féminines

Faire prendre conscience des conséquences néfastes des mutilations génitales féminines (MGF) aux plans physique, médical, psychologique et juridique: tel a été l'objet de la séance de sensibilisation organisée par l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI), la Clinique juridique et l'ONG Wobeh, vendredi 15 août 2014, à l'intention des habitants du quartier Haoussadougou de la ville de Korhogo (580 km au nord d'Abidjan).



Cette activité de sensibilisation était destinée particulièrement aux chefs religieux et aux femmes afin de susciter un changement de comportement au sein de cette population cible.



L'Officier des droits de l'Homme à Korhogo, Salif Boité, a, au cours de la rencontre, réfuté d'entrée de jeu les thèses culturelles, religieuses, sociales, ainsi que les raisons mythologiques et esthétiques qui, au sein des populations, justifiaient la pratique de l'excision. Il en a ensuite montré les conséquences sur les jeunes filles et les femmes. « Face aux souffrances endurées par les femmes en raison des MGF, il importe, pour les populations, de prendre conscience et d'adopter des attitudes et comportements pour mettre un frein à cette pratique deshumanisante », a-t-il indiqué.







La Juriste animatrice chargée des sensibilisations à la Clinique juridique de Korhogo, Françoise Kouakou N'Goran, a, pour sa part, mis l'accent sur la loi n˚ 98-757 du 23 décembre 1998 portant répression de certaines formes de violences à l'égard des femmes en Côte d'Ivoire. « Quiconque commet une MGF est puni d'un emprisonnement d'un an à cinq ans et d'une amende de 360.000 à 2.000.000 de FCFA. La peine est portée au double lorsque l'auteur appartient au corps médical ou paramédical », a-t-elle averti.



Au terme des échanges, l'Imam Sanogo Yaya, a, au nom de la cinquantaine de participants, pris l'engagement, non seulement de ne plus favoriser la pratique de l'excision dans son quartier, mais aussi et surtout d'être le relais auprès des différentes communautés.



Outre les bureaux des droits de l'Homme, l'activité a enregistré la participation du bureau de l'Information publique, de la Police des Nations Unies et de l'ONG Wobeh chargée de la traduction en langue locale pour une meilleure compréhension du sujet par le public cible.