Fin des Journées des Nations Unies à Divo : tous pour cultiver la paix

précédent suivant
24 fév 2014

Fin des Journées des Nations Unies à Divo : tous pour cultiver la paix

Les lampions se sont éteints vendredi 21 février sur la 31e édition des Journées des Nations Unies organisées pendant trois jours à Divo, avec le forum des cadres, des élus, des femmes, des jeunes, des journalistes, des autorités traditionnelles et religieuses.



L'un des temps forts du jour a été la rencontre, à la préfecture de Divo, entre le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies pour la Côte d'Ivoire, Arnauld Akodjènou, avec la plateforme des membres de la société civile de Divo sur leurs ''rôles et responsabilités respectifs dans la consolidation de la paix et la promotion du dialogue intercommunautaire''.



Egalement au programme de ce vendredi, un forum au cours duquel plusieurs allocutions ont été prononcées. « Divo, comme tous les départements de Côte d'Ivoire, doit aussi démontrer son total engagement sur la route de la paix », a souhaité le Représentant spécial adjoint. M. Akodjenou s'est dit convaincu que « cette belle

terre de brassages et d'hospitalité, a déjà emprunté le train de la réconciliation nationale

».



Le maire de Divo, Kouakou Amédée, a révélé que « cette commune regroupe environ 135.000 habitants venus d'horizons divers et une forte communauté des pays membres de la CEDEAO ». Cette population vivait « dans un climat de méfiance totale pendant la crise. Mais les autorités politiques et administratives, appuyées par les chefs traditionnels et religieux, ont conjugué leurs efforts pour restaurer la cohésion entre ces communautés », a-t-il dit.



Le Président du Conseil régional, Zakpa Komenan, a souligné à son tour que « Divo a été le théâtre, depuis 1990 jusqu'au conflit postélectoral, de violents affrontements entre jeunes de l'opposition et les forces de sécurité, de marches violemment réprimées ayant fait

beaucoup de victimes

». Aussi, a-t-il exprimé sa gratitude à l'ONUCI dont « la présence contribue à la sécurisation des personnes et de leurs biens ». M. Zakpa a sollicité avec ferveur, l'aide de l'ONUCI pour « la réinsertion des 347 jeunes à risque, démobilisés et associés, identifiés dans le Lôh Djiboua car ils pourraient être, dans un futur proche, une source de résurgence de la violence ».



Selon le Préfet de Divo, Joseph Kpan Droh, il est aujourd'hui nécessaire de rappeler à tous, l'importance de la paix. « Il nous appartient de la cultiver, de l'entretenir et surtout de l'enseigner à nos enfants afin que de telles violences ne se reproduisent plus dans le futur », a-t-il indiqué.



Les conclusions des travaux des ateliers préparatoires avec les partenaires (femmes, chefs traditionnels, jeunes, médias, élus et cadres) ont été rendues publiques. Les jeunes, par la voix de leur porte parole, Bada Djidji Denis, ont demandé à l'ONUCI « d'aider les autorités de Divo dans la mise en place d'un comité qui va organiser

une campagne de sensibilisation pour le désarmement

». Les jeunes ont aussi recommandé aux autorités de Divo de leur accorder le droit d'élire eux-mêmes un président qui pourra les représenter.



Dans la foulée, les chefs traditionnels ont demandé à l'ONUCI de « sensibiliser l'Etat afin que les problèmes des démobilisés qui posent une situation récurrente d'insécurité soit endigués ».



Quant aux professionnels des medias de Divo, ils comptent mettre en place « une plateforme en vue d'élaborer des programmes visant à promouvoir la réconciliation dans la région du Lôh Djiboua ».



Les femmes, pour leur part, ont souhaité, par le biais de leur porte parole, Edwige Broux, « l'implication de l'ONUCI dans la lutte contre le racket et les barrages anarchiques dans les villages et campements ». Elles ont recommandé aux autorités locales l'intensification des patrouilles dans les quartiers, la gratuité des soins et du certificat médical en cas de viol.



A l'issue de l'atelier des forces de défense et de sécurité, le porte parole, l'adjudant Bakary Fofana, a estimé qu' « une formation adéquate s'impose pour une bonne compréhension des droits humains par les forces de sécurité de Divo ». Ce sujet est revenu > dans les réflexions des élus et des cadres de Divo. « Ils ont jugé important la vulgarisation des lois afin de rendre le justiciable plus confiant face à la justice et de contribuer à une meilleure connaissance de la République », a fait savoir, au nom de ce groupe, Bertine Gondo. En outre, les élus et les cadres souhaitent qu'une attention particulière soit accordée à l'intégrité physique et morale de la femme, notamment en luttant contre les violences sexuelles, la maltraitance infantile, a-t-elle ajouté.



Il faut noter que lors de la deuxième journée des JNU à Divo, c'est-à-dire la veille, le stade municipal de Divo a abrité des rencontres sportives et culturelles ainsi que des stands d'information animés par

les différentes sections de l'ONUCI. Les populations ont aussi pu suivre une série de projection de films à la place de l'Indépendance de la ville.



Cette 31e édition des JNU a été aussi une occasion pour le Bataillon nigérien de procéder à une distribution d'eau potable aux ménages du quartier Dialogue où, non seulement l'eau de la SODECI n'arrive plus convenablement depuis plusieurs mois, mais en plus, où les puits artisanaux ont tari.