Fin de la visite en Côte d'Ivoire du Représentant du Secrétaire général des Nations Unies pour les droits de l'homme des personnes déplacées internes, Walter Kälin

2 juil 2007

Fin de la visite en Côte d'Ivoire du Représentant du Secrétaire général des Nations Unies pour les droits de l'homme des personnes déplacées internes, Walter Kälin

« L'accord de Ouagadougou ouvre une nouvelle page dans l'histoire récente de la Côte d'Ivoire mais pour qu'il apporte une paix durable, il est essentiel que des solutions durables au phénomène du déplacement interne soient trouvées. Ce défi ne pourra être dépassé que par un engagement ferme des autorités ivoiriennes et un appui de la communauté internationale » a déclaré Walter Kälin, le Représentant du Secrétaire Général pour les droits de l'homme des personnes déplacées internes à la fin de la visite qu'il a conclue vendredi dernier en Cote d' Ivoire.
Le Représentant a pu constater, notamment lors de ses visites sur le terrain, que des défis importants demeurent au niveau de la protection et de l'assistance humanitaire aux personnes déplacées internes, même s'il note que des premiers retours ont déjà eu lieu dans le Nord et l'Ouest du pays. Il se félicite de la volonté clairement exprimée par les autorités au plus haut niveau de permettre le retour des déplacés et celui des communautés d'origine de les accueillir de nouveau en leur sein. Dans ce contexte, il appel tous les acteurs concernés à tout mettre en œuvre pour s'assurer que ces retours soient volontaires et se déroulent dans la sécurité et la dignité. A ce sujet, il note avec intérêt le recours aux systèmes traditionnels de réconciliation via l'adoption de codes d'intégration sociale mais souhaite insister sur le fait que ces derniers doivent respecter les standards minimums de non-discrimination, de justice et d'équité.
« Les personnes déplacées, même quand elles retournent chez elles, vivent une situation de vulnérabilité extrême et ont besoin d'une assistance humanitaire continue pendant une période de transition » a en outre déclaré le Représentant du Secrétaire Général au sujet de la paupérisation croissante de la population déplacée dans l'ensemble du pays. Cette assistance devra s'accompagner parallèlement d'activités de développement ciblées devant bénéficier aux déplacés mais aussi aux communautés concernées. En outre, il a exprimé des inquiétudes au sujet des groupes particulièrement vulnérables comme les femmes chefs de famille, les très jeunes mères ou les veuves. A l'Ouest, il s'inquiète du sort des personnes devant abandonner les zones où elles avaient trouvées refuge ces dernières années mais qui ne peuvent toujours pas rentrer chez elles.
« Il est temps de se mettre à l'action » a t-il déclaré. Il appelle pour ce faire le Gouvernement à prendre ses responsabilités et mettre en œuvre les moyens nécessaires pour accompagner les personnes déplacées dans le processus de retour. Il appelle également la communauté internationale et les bailleurs de fond en particulier à continuer de s'engager de manière volontariste et apporter un appui substantiel aux programmes en faveur des déplacés. « Sans argent, pas de programme, sans programme pas de solutions durables et si des solutions durables ne sont pas trouvées, la paix risque de ne pouvoir s'inscrire dans la durée » a ajouté le Représentant du Secrétaire Général.
La visite qu'a effectuée en Cote d'Ivoire le Représentant du Secrétaire Général sur les droits de l'homme des personnes déplacées internes du 25 au 29 juin fait suite à la mission officielle qu'il a accomplie dans ce pays en avril 2006. Cette visite avait pour objectif, suite à la signature des Accords de Ouagadougou, de se rendre compte sur place de l'évolution de la situation du déplacement interne, de poursuivre le dialogue avec les autorités et tous les acteurs concernés, identifier les besoins des personnes déplacées en Côte d'Ivoire et faire des recommandations pour une assistance et une protection appropriées. En sus d'Abidjan, le Représentant du Secrétaire Général s'est rendu dans les régions de Guiglo, Bloléquin et Bouaké.