{« Zéro mort, zéro blessé pendant les élections à Duékoué »} : tel est le slogan scandé en chœur, signe de leur engagement à garantir un environnement électoral apaisé, par cent cinquante chefs traditionnels et de communauté, leaders de jeunesse et de femmes de Duékoué (environ 502 km à l'ouest d'Abidjan), lors de l'atelier de réconciliation communautaire organisé par l'Unité Justice transitionnelle de la Division des Droits de l'Homme de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI). C'était du 6 au 8 octobre 2015 autour du thème ''Le respect des droits pour la promotion de la paix, la démocratie, la réconciliation, la cohésion sociale, pour des élections apaisées''.



Des groupes de travail, composés des jeunes des quartiers Carrefour et Kokoma, des associations de femmes, des ressortissants de diverses communautés, ont permis d'identifier les problèmes qui fragilisent la réconciliation. Ainsi, les participants ont mis l'accent sur, entre autres, la question du foncier rural, l'insécurité due à la circulation des armes, le chômage des jeunes ; des questions plus politiques et judiciaires, telles que la détention de certains cadres originaires de la région, suite à la crise post-électorale de 2010-2011, ainsi que les tentatives de manipulation des jeunes et la propagation des rumeurs, comme c'est souvent le cas en période électorale.



Comme propositions afin de faciliter la réconciliation, les participants ont plaidé pour la lutte contre les rumeurs, la responsabilisation des parents vis-à-vis de leurs enfants, l'indemnisation de toutes les victimes des différentes crises, le retour des exilés et réfugiés, l'équité de la justice et la poursuite des campagnes de sensibilisation pour le renforcement de la cohésion sociale.



Par ailleurs, à l'approche de la future élection présidentielle, les chefs traditionnels et de communauté, ainsi que les leaders de jeunesse et de femmes de Duékoué ont appelé les candidats et les électeurs à la retenue, pour une campagne citoyenne et à l'acceptation des résultats des urnes.



En marge des travaux de groupes, les fonctionnaires des composantes Affaires civiles et des Droits de l'Homme ont renforcé les capacités des participants à travers des causeries-débats portant sur les thèmes tels que ''Respect des droits de l'Homme pour la promotion de la démocratie, la paix, la réconciliation, pour des élections apaisées'' et ''La cohabitation harmonieuse et la gestion pacifique des conflits''.



La cérémonie d'ouverture de l'atelier a été co-présidée par le Secrétaire général I de la préfecture de Duékoué, Aboulaye Mané, et le Coordonnateur des bureaux du Système des Nations Unies, Léonard Sossoukpe, qui ont, à cette occasion, exhorté les participants à agir dans le sens du bien-être de leur localité.



Quant à la Cheffe de l'Unité Justice transitionnelle, Marguerite Bukuru, elle a encouragé les leaders de Duékoué à mettre en pratique les conclusions de l'atelier.