Dialogue intercommunautaire à Ferkessédougou : les populations s’engagent à renforcer la cohésion sociale

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9 oct 2015

Dialogue intercommunautaire à Ferkessédougou : les populations s’engagent à renforcer la cohésion sociale

Plus de 200 personnes issues des différentes couches sociales du département de Ferkessédougou, localité située à 620 km au nord d'Abidjan, se sont engagées à consolider la cohésion sociale et la paix. Cet engagement a été pris à l'occasion de la restitution des recommandations d'une session de dialogue intercommunautaire initiée, les 5, 6 et 7 octobre 2015, par le bureau des Affaires civiles de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI).



‹‹ {Nous les chefs traditionnels, religieux et communautaires, prenons l'engagement de nous rencontrer régulièrement pour prévenir et gérer pacifiquement les conflits que nous venons d'identifier } ››, a dit le représentant du Chef de Canton de Ferkessédougou, Bruno François.



Les associations de femmes, par la voix de leur Porte-parole, Awa Maiga, comptent, quant à elles, s'approprier les résolutions de ce cadre d'échanges afin de jouer un rôle efficient dans la consolidation de la cohésion sociale. « C'est la politique qui nous divisait mais avec cet atelier, nous sommes arrivées à nous parler et à nous accepter malgré nos différences », a –t-elle ajouté.



Face aux nombreux problèmes qui minent la cohésion entre les jeunes, notamment l'intolérance politique, les rumeurs et la méconnaissance des droits et devoirs, ceux-ci, selon N'golo Traoré le représentant de la Jeunesse, ont décidé de mettre en place un comité de gestion pour résoudre les problèmes, avec l'appui des autorités locales. « Nous nous engageons à ne plus nous rendre justice, mais à développer un esprit de paix, de cohésion et surtout à sensibiliser la population à réapprendre à vivre ensemble, dans le respect total des us et coutumes et des droits de l'Homme} ››, a-t-il indiqué.



Dans son allocution de clôture, le représentant du Coordonnateur des bureaux de l'ONUCI, Alex Kapalo, a félicité les populations pour leurs engagements et les a exhortées à les appliquer. « C'est le respect des engagements et des recommandations ainsi que leur mise en œuvre qui contribueront à consolider une société de paix et de cohésion que nous recherchons tous », a-t-il conseillé.



Le Sous-préfet de Koumbala, représentant le Préfet de la région du Tchologo, Daniel Gnalla, a affirmé que le rôle des autorités locales sera de relayer les messages de paix et les recommandations auprès des populations, en vue de créer et garantir un environnement électoral apaisé.



L'organisation de cette session de dialogue intercommunautaire fait suite aux conflits récurrents, notamment les conflits entre chefferies traditionnelles, les violences entre éleveurs et agriculteurs, les questions de leadership féminin, la méfiance entre les populations et les forces de sécurité ainsi que la cohabitation difficile entre les communautés chrétiennes et les initiés du Poro. L'objectif de cette initiative était donc de faciliter le dialogue entre les populations, en vue de renforcer la cohésion sociale au niveau communautaire.



A l'issue des échanges en ateliers, les participants issus des localités de Togoniéré, Koumbala, Kissankaha et Ferkessédougou, ont fait des recommandations visant à résoudre par des voies pacifiques et de façon pérenne leurs différends. Il s'agit, entre autre, d'encourager les diagnostics participatifs avec les populations ; renforcer les capacités des agriculteurs et des éleveurs sur la prévention et la gestion des conflits ; encourager une collaboration franche entre les forces de l'ordre et les populations ; créer un comité de médiation et redynamiser les comités de suivi et de gestion des crises. Par ailleurs, ils ont souhaité que l'Etat facilite l'identification des terres afin d'œuvrer à la résolution de la problématique du foncier rural.