DESARMEMENT ET REINTEGRATION : DES REPRESENTANTS DU SYSTEME DES NATIONS UNIES ET AUTRES PARTENAIRES DE LA COTE D’IVOIRE ET DE L’AUTORITE DU DDR VISITENT UN SITE DE REGROUPEMENT D’EX-COMBATTANTS A ANYAMA

7 nov 2012

DESARMEMENT ET REINTEGRATION : DES REPRESENTANTS DU SYSTEME DES NATIONS UNIES ET AUTRES PARTENAIRES DE LA COTE D’IVOIRE ET DE L’AUTORITE DU DDR VISITENT UN SITE DE REGROUPEMENT D’EX-COMBATTANTS A ANYAMA


« Il n'est pas facile d'accepter de désarmer. C'est donc un pas important que vous venez de franchir. C'est le début d'une nouvelle vie. En déposant vos armes, vous prenez l'engagement de contribuer à la sécurité et à la paix. Nous, nous prenons l'engagement, une fois que vous serez désarmés et démobilisés, de vous trouver un circuit de réintégration socioprofessionnelle à travers l'emploi». Cette promesse, Fidèle Sarassoro, le Directeur de l'Autorité pour le Désarmement, le Désarmement, la Démobilisation et la Réintégration (ADDR) l'a faite aux ex-combattants, mardi 06 novembre 2012, lors d'une visite des partenaires de l'ADDR d'un site de Désarmement, Démobilisation et de Réinsertion (DDR) dans la ville d'Anyama, près d'Abidjan.
C'est sur ce site que la première phase opérationelle du processus national de DDR se déroule depuis une dizaine de jours.

Prenant la parole devant les ex-combattants, le Général Michel Gueu, Conseiller militaire du Président de la République, qui participait à cette visite de terrain avec les partenaires internationaux de l'autorité ivoirienne ADDR a félicité l'acte courageux de ces jeunes gens, hier détenteurs d'armes, qui ont pris sur eux aujourd'hui de venir les déposer afin de commencer une nouvelle vie. « Vous verrez que ces armes que vous portiez vous gênaient. Vous allez vivre et dépendre de vous-mêmes, avoir une famille et vous en occuper. Les armes sont embarrassantes. J'ai passé 40 ans dans ce domaine. Les armes c'est pour tuer, faire la guerre, mais je crois que la crise est passée, nous allons vers la normalité ».

Le Général Gueu a en outre demandé aux ex-combattants de faire preuve de force de caractère pour mieux aborder les perspectives qui se présentent à eux et d'être des ambassadeurs pour encourager ceux qui détiennent encore des armes à les déposer.

Ndolamb Ngokwey, Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies pour la Côte d'Ivoire et Coordonnateur humanitaire du Système des Nations Unies (SNU), a réitéré l'engagement de l'ONU et plus largement, de la communauté internationale représentée lors de cette visite à Anyama par le corps diplomatique, à continuer d'appuyer les autorités nationales dans ce processus. « Nous pensons que cet exercice de DRR qui fait partie du processus plus général de réforme du secteur de la sécurité va contribuer effectivement à la paix, à la sécurité et à la réconciliation », a soutenu M. Ngokwey.

Encouragement également pour les diplomates accrédités à Abidjan. "Pour nous, ce processus est très important car nous avons investi beaucoup dans la réconciliation et la paix. Maintenant nous voyons que ce processus est en train de porter ses fruits" a dit l'Ambassadeur d'Italie, Giancarlo Izzo, aux ex-combattants. "Il ne s'agit pas seulement de vous". Ce que vous faites servira également à vos familles, auxquelles vous pouvez apporter beaucoup plus de sérénité et de moyens financiers en vous réinsérant dans la vie civile", a t'il ajouté.

Au nom de ses camarades ex combattants, Jules Kouakou Kouamé a tenu à dire merci à toutes les institutions et partenaires qui ont permis de rendre possible ce processus. "Nous avons attendu ce moment pendant longtemps. Nous voulons vous dire merci et sincèrement, c'est de bonté de cœur que nous déposons les armes. Nous voulons que la paix règne en Côte d'Ivoire. Pas pour nous seulement, mais pour nos familles et nos petits frères".

La phase operationnelle actuelle du processus DDR est en quelque sorte une phase pilote, et concerne 1550 combattants. L'opération, se déroule en plusieurs étapes: Chaque jour, les Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI) et l'ADDR appuyés par l'ONUCI, acheminent sur le site d'Anyama quelque 100 aspirants pour la vérification de leur identité, celle de leur armement, suivi du désarmement et du déséquipement. Vient ensuite le moment d'entrer symboliquement dans la vie civile avec le retrait des habits militaires qui seront brûlés. L'étape suivante est la démobilisation à proprement parler, l'entretien psycho-médical, et une série de formations: prévention VIH/Sida, vie citoyenne, civique et judiciaire et ce, avant de participer à une visite médicale exhaustive et de prendre part à un atelier de sortie qui donne droit à l'obtention d'un kit de réinsertion, contenant des vivres et des non vivres, avant le transfert dans un centre de transit, où les combattants recoivent le statut de démobilisés, et donc, réintègrent la vie civile.

Le Ministère de la Justice ayant exprimé le besoin de recruter 2000 agents pour étoffer son personnel pénitentiaire, ceux d'entre les démobilisés de ce premier groupe qui seront jugés aptes à l'issue d'une formation militaire et judiciaire de deux mois, et selon des critères de sélection établis par l'administration pénitentaire, seront intégrés au sein de ces services de l'Etat.