Abidjan, le 10 novembre 2007....L'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) a échangé le samedi 8 décembre 2007 avec les populations de Dabakala, dans le cadre de son Forum itinérant sur le thème « la contribution de la société civile de Dabakala au processus de paix en Côte d'Ivoire ».

A cette occasion, le chef de la délégation de l'ONUCI, Margherita Amodéo, a annoncé le déploiement prochain dans cette ville, située à environ 500 km d'Abidjan, d'un contingent pakistanais déjà à pied d'œuvre. Ce contingent, a-t-elle ajouté, va contribuer à la sécurité et est venu avec une équipe de médecins pour soigner les populations. Il a va procéder au nettoyage de la ville en la débarrassant de ses ordures afin de construire avec les populations de Dabakala un environnement sain ».

Par ailleurs, Mme Amodéo a exhorté les habitants de Dabakala à s'impliquer davantage dans les audiences foraines et à accompagner efficacement les efforts menés par la communauté internationale en faveur du désarmement, de la démobilisation, de la réinsertion des ex-combattants et du redéploiement de l'administration.

De son côté, le Commandant du secteur Est, le Général Tariq Jawad, a promis la poursuite de l'assistance médicale octroyée aux populations ainsi que l'appui à la jeunesse avec le don de ballons de football aux établissements de la région. Il a donné des assurances quant à la présence de la force dans la région. « L'ONUCI est ici pour aider les populations locales et, avec la collaboration de tous, l'ONUCI apportera la paix », a-t-il dit.

Le Maire de Dabakala, Jean-Louis Billon, a indiqué que la mission onusienne, même avant d'être militairement déployée dans la région, avait, à travers ses projets à impact rapide, permis comme elle l'a fait en bien des endroits du pays, la réhabilitation de plusieurs écoles, de pompes villageoises afin de mettre fin à la souffrance des populations. C'est pourquoi il a encouragé « les uns et les autres à
ne pas freiner la cause de la paix, car rien de bien ne peut se construire sans la paix, ce bien précieux »

Intervenant à son tour, le représentant du préfet de Dabakala, le sous préfet de la ville, Nguessan Ahoutou, a rassuré l'ONUCI sur la participation positive des populations de sa région. « L'ONUCI a fait preuve de son désir de contribuer à la paix et au développement de Dabakala. Pour ma part, je ne doute pas de la contribution des populations", a-t-il déclaré avant d'exhorter les participants à poser "des actes de paix pour accélérer le développement de notre région ».

Au cours de la seconde phase de ce forum, les représentants de l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO) et du Programme Alimentaire Mondial (PAM) ont expliqué à la population tout ce que ces agences du système des Nations Unies apportaient comme assistance aux populations à travers la distribution de kits de semences en cultures maraîchères ou d'aide aux cantines scolaires afin de permettre aux populations de cultiver leurs champs et aux élèves de poursuivre leur scolarité dans les conditions les meilleures.

De leur côté, les chefs de sections ont expliqué le mandat de l'ONUCI et rendu compte des activités de la mission onusienne dans le département de Dabakala et notamment au niveau militaire, des droits de l'homme, des affaires civiles, de l'assistance électorale, du DDR, de l'état de droit, de la protection de l'enfance afin de donner des précisions sur ce que les populations peuvent attendre ou recevoir de l'ONUCI. Une visite des stands a prolongé les présentations faites par les diverses sections.

Au nom du Comité National du Redéploiement de l'Administration (CNPRA), M. Afessi Afessi a expliqué les actions de sa structure avec l'appui de l'ONUCI destinées à faciliter le retour des fonctionnaires qui avaient dû quitter leurs zones officielles d'affectation. Il a saisi l'occasion pour rassurer les parents et les fonctionnaires sur les conditions de retour. Il a invité les populations de Dabakala à accueillir les 300 fonctionnaires qui attendent d'être redéployés dans la région.

Les femmes, les jeunes et les chefs traditionnels ont ensuite procédé à la restitution des ateliers organisés la veille du forum. Les femmes, après avoir affirmé être les principaux piliers des familles vivant dans des conditions d'extrême pauvreté, ont souhaité pouvoir exercer des activités génératrices de revenus et voir leurs droits reconnus. Manifestant un grand besoin de scolarisation et d'alphabétisation, elles ont requis l'appui des chefs religieux et traditionnels.

Les jeunes, de leur côté, ont dit être les principales victimes de la pauvreté. Ils ont demandé des structures scolaires et souhaité davantage de sensibilisation aux violations des droits de l'homme, contre l'exploitation abusive des jeunes filles mineures et sur les systèmes de santé afin de réduire la propagation du VIH/Sida. Ils ont également émis le souhait de l'organisation par l'ONUCI d'un séminaire de formation sur l'éducation à la culture de la paix et de la non violence au Lycée Moderne de la localité qui compte plus de 2000 élèves.

Les chefs traditionnels, en tant qu'auxiliaires de l'administration, ont souhaité l'aide de l'ONUCI en vue de mettre un terme aux querelles entre éleveurs et agriculteurs du fait du manque récurrent d'eau dans la région. Ils ont aussi souhaité bénéficier d'un statut plus adapté pour mener les actions de réconciliation.

La cérémonie a été marquée par de nombreuses prestations artistiques et a enregistré la forte participation des populations, des autorités administratives et locales de la région ainsi que des chefs traditionnels et des dignitaires religieux qui ont béni le forum.