Dans le ciel de la Côte d’Ivoire

28 mai 2008

Dans le ciel de la Côte d’Ivoire


Les missions aériennes demandent toujours une préparation minutieuse. En temps normal, on reçoit l'ordre de mission la veille. Mais parfois, il s'avère nécessaire de se passer de ces procédures routinières, surtout lorsqu'on doit sauver des vies : les évacuations médicales ou de secours ne laissent souvent que quelques minutes au pilote et à son équipage pour préparer la mission et décoller. Mais c'est pour la bonne cause.

C'est en songeant à ces moments là, que l'on se dit que le travail de pilote d'hélicoptère en Côte d'Ivoire au sein de l'ONUCI est passionnant et laisse de très bons souvenirs.

Mon copain le MI-17

Appliqué, le pilote se conforme aux préparatifs du vol : étude du plan de vol, entrée des paramètres indispensables au système GPS... Le bruit à nul autre pareil du moteur du MI-17 se fait assourdissant. C'est un message explicite qu'adresse le MI-17 à l'équipage et aux passagers. Il faut mériter le droit de voler avec cet hélicoptère au caractère bien trempé. A son bord, il va d'abord vous secouer comme une vulgaire noix de coco. Vous regretterez alors le confort d'autres hélicoptères plus « civilisés ».
Mais si vous savez être patients, vous en serez récompensés. Je pense vraiment que le MI-17 est au final un excellent choix pour l'ONUCI car c'est un hélicoptère qui rend vraiment de nombreux services, c'est un hélicoptère de « devoir ».

Un vol de routine

Aujourd'hui, c'est le capitaine Jack Sparrow (si si !ce n'est pas une blague des producteurs du film Pirates des Caraïbes) qui est aux manettes.
Après le décollage, il appelle à la radio « Amigo Base » qui va le suivre durant tout le vol. Il n'a pas le choix d'ailleurs, c'est une question de sécurité. Les échanges d'information peuvent, de prime abord, sembler abscons à un profane. Mais cela permettra de localiser en permanence l'hélicoptère. Ce qui fera peut être la différence entre la vie et la mort en cas de problème aéronautique. On ne sait jamais...

Chauves-souris contre MI-17

La phase de vol est en général la partie la plus tranquille.
Sauf que vous n'êtes jamais à l'abri d'une collision avec des oiseaux suicidaires. C'est un danger réel et permanent auquel même les frères Wright ont du être confrontés lors de leur premier et historique vol en 1903.
Je me souviens en particulier de ce vol durant lequel nous évacuions un officier marocain vers Abidjan. Il était à peu près 18h30.
Peu avant qu'on arrive à destination, à la lisière d'une forêt, nous avons croisé la route d'une escadrille de chauves-souris. Mon capitaine dut alors exécuter une manœuvre d'urgence désespérée pour éviter la dramatique collision. On se serait cru dans un jeu vidéo sauf qu'on risquait notre peau à ce moment là.

Heureusement, tous les vols ne sont pas aussi mouvementés. Vous pouvez la plupart du temps admirer du ciel, la beauté des paysages de Côte d'Ivoire. Mais à certaines périodes de l'année, les cumulo-nimbus risquent de vous sortir rapidement de votre rêverie. Privé de visibilité, vous vous en remettrez alors au radar météo pour arriver à bon port.

On atterrit

Vérifications d'usage des procédures d'atterrissage et de sécurité, vous voilà sur le point d'arriver. Mais la vigilance est la mère de toutes les assurances. Pour peu que deux aéronefs soient autorisés par erreur à emprunter la même piste d'atterrissage...Mais cela n'arrive jamais ou très rarement...

Tout s'est bien passé une fois de plus. Grâce au professionnalisme de chacun des membres du Ghana Aviation.

Fg Offr P Attah- Obeng