Déjeuner-débat de la Division Réforme du Secteur de la Sécurité de l’ONUCI : le rôle de la société civile face aux menaces de sécurité

3 mai 2016

Déjeuner-débat de la Division Réforme du Secteur de la Sécurité de l’ONUCI : le rôle de la société civile face aux menaces de sécurité

La Division Réforme du Secteur de la Sécurité (RSS) de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI,) a organisé, vendredi 29 avril 2016, son déjeuner-débat mensuel Brown Bag Lunch (BBL), avec les acteurs de la société civile. Ce rendez-vous en était à sa trente-quatrième édition. Le thème du jour « Quel rôle pour la société civile face aux nouvelles menaces de sécurité », avait pour invité principal, le Vice-président de la Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme (FIDH), Maitre Drissa Traoré. Les échanges ont été présidés par le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies pour la Côte d’Ivoire, Simon Munzu.

En ouvrant les travaux, M. Munzu a souhaité la bienvenue à tous les participants à ce BBL et remercié Me Drissa Traoré. Le thème du jour est opportun au regard de l’actualité et ce, d’autant plus que la question de la contribution de la société civile au renforcement de la sécurité a, plusieurs fois, été évoquée dans la gouvernance démocratique du secteur de la sécurité, a fait savoir M. Munzu. « Aujourd’hui, les défis causés par les nouvelles menaces à caractère asymétrique, doublées de la réalité de nos frontières poreuses, soulignent, encore une fois, la centralité de l’engagement et de la participation de tous et particulièrement de la société civile dans la recherche de solutions de prévention et d’action », a-t-il dit. Pour Simon Munzu, une meilleure compréhension des nouvelles menaces de sécurité sur l’ensemble de la société demeure fondamentale pour le renforcement de la résilience sécuritaire. La vigilance citoyenne étroite et la consolidation de la confiance de la population envers les forces de défense et de sécurité, au niveau local, peuvent servir de rempart face à tout extrémisme et contribuer à l’efficacité de toute réponse opérationnelle, a estimé le Représentant spécial adjoint.

Selon le conférencier du jour, Me Drissa Traoré, il faut revoir le cadre légal de la société civile et la loi qui la régit ; celle de 1964 étant totalement dépassée, afin qu’elle puisse disposer des moyens légaux de son action. Pour le Vice-président de la FIDH,la société civile est outillée pour une telle implication comme elle le fait au moment des élections, pour effectuer la sensibilisation avec les moyens de l’État. La notion d’État va de pair avec l’existence de l’État de droit ou la démocratie, a fait savoir Me Drissa. Malheureusement, a-t-il déploré, les menaces se font de plus en plus graves, de plus en plus sophistiquées avec une coordination d’actions ; le terrorisme ayant des affiliations entreprises par des organisations qui s’affilient à DAESH ou à AQMI. «  La société civile, dans cette perspective, devra faire preuve d’imagination pour mener des actions intégrées parce que les menaces sont transfrontalières. Pour être efficaces, les organisations doivent se mettre en consortium pour avoir un espace qui va au-delà des frontières des États. Dans cette perspective, les Nations devraient travailler aux côtés des populations, éduquer ces populations pour montrer les enjeux, les effets néfastes de ces actes qui endeuillent des familles entières. » De plus, a-t-il ajouté, la société civile doit faire preuve de réflexion pour aider le Gouvernement à améliorer les réponses qui peuvent l’aider. « C’est en cela qu’elle fera œuvre utile », a indiqué Me Traoré.

Comme tous les rencontres précédentes du BBL, celle-ci a été organisée en partenariat avec la Fondation Friedrich Ebert Siftung et le Centre de recherche et d’actions pour la paix (CERAP).