Compte-rendu du point de presse hebdomadaire du 26 août 2010

27 aoû 2010

Compte-rendu du point de presse hebdomadaire du 26 août 2010

Abidjan, le 26 août 2010 ... L'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire a publié, jeudi 26 août 2010, le rapport de son enquête sur les violations des droits de l'homme lors des manifestations organisées au mois de février 2010 par le Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP) contre la double dissolution du Gouvernement et de la Commission électorale indépendante (CEI).

De graves violations et abus des droits de l'homme ont été commis lors des manifestations, affirme le rapport spécial d'enquête, lancé au siège de l'ONUCI à Abidjan par M. Simon Munzu, Chef de la Division des Droits de l'Homme, lors de la conférence de presse hebdomadaire de la mission.

« Au nombre de ces violations, on relève des exécutions sommaires et extrajudiciaires, des atteintes à l'intégrité physique, des traitements cruels, inhumains et dégradants, ou encore des arrestations et détentions illégales, commises par des éléments des Forces de Défense et de Sécurité de Côte d'Ivoire (FDS-CI)'', a expliqué M. Munzu.

« De même, de nombreux actes de violences physiques, de pillage et de destruction méchante des biens privés et publics, dont les plus importants commis en zone Centre Nord et Ouest (CNO) contrôlée par les Forces nouvelles, ont été le fait de certains manifestants », a-t-il ajouté.

Au plan humain, 13 personnes ont été tuées et au moins 94 personnes blessées, dont 18 agents des forces de l'ordre lors des manifestations, qui avaient été organisées par le RHDP pour protester contre la dissolution des deux institutions par le Chef de l'Etat ivoirien. Au moins 95 personnes - dont 17 mineurs, 4 femmes et 8 personnes de nationalité étrangère - avaient été arrêtées et jugées pour atteinte à l'ordre publique. Au plan matériel, le rapport évalue les dégâts enregistrés à environ 900 millions de FCFA (1,8 millions de dollars).

« Les conclusions de l'enquête sur les événements de février doivent permettre de tirer les leçons afin d'éviter la répétition des erreurs passées en cette période pré-électorale (...)», a dit M. Munzu.

Tenant compte des défis auxquels font face les différents acteurs du processus de paix en Côte d'Ivoire vis-à-vis de ces violations des droits de l'homme, le rapport recommande une série de mesures au Gouvernement, aux responsables des partis politiques, aux Nations Unies et à la Communauté internationale.

Il recommande notamment un renforcement des mesures de protection des civils par les FDS-CI, les FDS-FAFN et le Centre de Commandement Intégré (CCI) ainsi que par les Forces impartiales. Par ailleurs, il invite l'ONU à « examiner avec bienveillance » toute demande de dérogation à l'embargo sur les armes imposé à la Côte d'Ivoire afin de lui permettre d'acquérir du matériel anti-émeute, en l'absence de quoi les forces de l'ordre font souvent recours aux armes à feu.