Compte-rendu du point de presse hebdomadaire du 21 janvier 2011

20 jan 2011

Compte-rendu du point de presse hebdomadaire du 21 janvier 2011

Abidjan, le 21 janvier 2011... « Nous avons enregistré à ce jour, 16 000 déplacés internes et près de 29 000 Ivoiriens réfugiés au Libéria », a annoncé, jeudi 20 janvier 2011 à Abidjan, le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations unies pour la Côte d'Ivoire et coordonnateur humanitaire, Ndolamb NGokwey.

Faisant le point de la situation humanitaire dans l'ouest du pays lors du point de presse hebdomadaire de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI), M Ngokwey a fait remarquer que le nombre de personnes déplacées ne diminuait pas. « Cela est dû au sentiment d'insécurité qui persiste », a-t-il noté.

M Ngokwey a également fait état de huit cas de violences sexuelles, dont six concernent des mineures de 6 à 9 ans.

Les acteurs humanitaires sont venus en aide aux déplacés en fournissant des rations qui couvrent leurs besoins alimentaires pour deux semaines, selon le Représentant Spécial adjoint. Ils ont distribué de l'eau, des kits d'hygiène, et des équipements médicaux, aménagé des abris temporaires et construit des latrines. Soulignant le rôle spécial des organisations locales, des autorités, des volontaires et des déplacés eux-mêmes, dans l'organisation de ces sites, M Ngokwey a salué une fois de plus, la solidarité nationale qui se manifeste fortement, en plus de la réponse de la communauté internationale humanitaire.

Des défis ont été relevé avec l'aide des autorités, selon le coordonnateur humanitaire, qui a noté qu'il « nous reste maintenant les défis de la protection des civils, des femmes et des enfants, et ceux concernant l'éducation ». Il a fait remarquer que, pour apporter des réponses efficaces et coordonnées, les agences et ONG humanitaires ont lancé à Genève un appel de fonds de 32 millions de dollars pour la Côte d'Ivoire et les cinq pays limitrophes.

S'agissant de la situation des droits humains, le Directeur de la Division des Droits de l'Homme, Simon Munzu, a annoncé que l'ONUCI avait répertorié 13 nouveaux cas de personnes tuées par des forces de défense et de sécurité ou des membres de certaines milices, faisant passer à ce jour, le chiffre des victimes de la violence postélectorale à 260 morts. En ce qui concerne les disparitions, l'ONUCI a enregistré 7 nouveaux cas portant à 68 le nombre total de personnes portées disparues, a indiqué le M. Munzu, qui a également fait état de violences sexuelles à Abidjan, à Bouaké, à Duékoué et à Man.

Il a évoqué des atteintes aux droits économiques, sociaux et culturels des populations suite aux tentatives d'imposition du mot d'ordre de pays mort, notant que celles-ci avaient eu pour conséquence des entraves à la liberté de mouvement, le blocage d'activités commerciales et la perturbation de services sanitaires. Il a également lancé un appel aux forces et groupes armés du camp du Président Gbagbo afin que les exactions commises contre les populations cessent.

M Munzu a mis en exergue le travail des différentes organisations internationales des droits de l'homme, notamment Human Rights Watch et Amnesty International, arrivées en Côte d'Ivoire depuis quelques jours pour des missions d'enquête. « Nous maintenons des relations de collaboration avec tous ces autres acteurs parce que nous pensons que sur le plan national et international, chacun de nous devrait être concerné par la situation des droits de l'homme dans ce pays et chacun devrait apporter sa contribution à faire cesser ces exactions.

Auparavant, le Porte-parole adjoint de l'ONUCI, Kenneth Blackman, avait rappelé l'adoption de la Résolution 1967 sur la Côte d'Ivoire, qui prévoit le déploiement de 2000 casques bleus additionnels ainsi que le remplacement de 60 policiers de l'ONU par autant de membres des unités de police constitués (FPU), spécialisés dans la gestion des foules et le maintien de l'ordre. La résolution prévoit également l'envoi d'hélicoptères. Ce renfort est nécessaire pour permettre à la mission de mieux remplir son mandat, surtout en ce qui concerne la protection des civils, a-t-il dit.

M Blackman a également indiqué que l'ONUCI continuait d'apporter une assistance humanitaire aux populations. Entre mardi et mercredi, la mission a prodigué des soins médicaux à 17 personnes blessés par les forces de sécurité du camp du président sortant et amenés devant les locaux du siège de la mission par des riverains du quartier précaire de Boribana, a déclaré le porte-parole adjoint.
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