Compte-rendu du point de presse hebdomadaire du 05 mars 2009

6 mar 2009

Compte-rendu du point de presse hebdomadaire du 05 mars 2009

Participation de l'ONUCI à la célébration de la Journée internationale de la Femme

L'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI), à travers son Unité Genre, apporte son soutien à la commémoration de la Journée Internationale des Femmes, célébrée le 08 mars de chaque année, le Chef Unité Genre, Eva Dalak, a annonce jeudi à Abidjan, lors du point de presse hebdomadaire de l'ONUCI.

La Journée internationale de la Femme a pris naissance dans le souci de créer « une occasion de partage, de solidarité et de communion autour de la situation des femmes, dont l'amélioration rime avec progrès, épanouissement et harmonie de l'ensemble de la société », a expliqué Mme Dalak. Cette année, elle a pour thème général « Femmes et hommes unis pour mettre fin aux violences faites aux femmes et aux filles ». Elle sera commémorée, à l'ONUCI, par une cérémonie à laquelle le thème international sera lié au thème national, qui est « Participation citoyenne des femmes au processus électoral ».

La responsable de l'Unité Genre a souligné l'importance pour tous, hommes comme femmes, de s'impliquer dans la protection des droits de la femme et de la jeune fille, frange de la population majoritairement exposée aux violences.

Une situation alarmante sur le terrain

Selon Mme Dalak, une mission effectuée en février 2009 à Yamoussoukro, Duékoué, Bouaké et Korhogo a permis de constater que la situation sur le terrain est alarmante. Selon des témoignages, a-t-elle dit, « ce sont des milliers de filles et de femmes qui de jour et de nuit et dans tous les lieux, sont victimes de viols dans toutes les régions et cela, avant, pendant et après la crise ».

Elle a déploré des « pesanteurs socioculturelles » du type des arrangements à l'amiable qui entourent le fléau et favorisent l'impunité des auteurs, assombrissant ainsi les voies judiciaires et légales, et elle a préconisé que des actions soient menées en vue d'améliorer la situation. « Le changement social ne peut s'opérer que par la voie de l'éducation et la mobilisation communautaire. C'est la mobilisation communautaire qui va permettre à toute la communauté, hommes et femmes unis, d'éradiquer cette violence » , a insisté Mme Dalak.

Elle a salué les efforts fournis par la Côte d'Ivoire dans ce sens, avec l'adoption dans le cadre de la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité, d'un plan d'action national qui recommande la protection des femmes ainsi que leur participation au processus de paix, à la reconstruction nationale et aux élections à des positions de prise de décision. « Cette Résolution a été renforcée par la Résolution 1820 adoptée par le Conseil de Sécurité des Nations Unies le 19 Juin 2008 et qui consacre désormais les violences sexuelles en période de crise et post-crise comme un crime contre l'humanité » , a révélé Mme Dalak.

Des actions concrètes

En application de ces résolutions dans le contexte du pays, l'ONUCI a entrepris des actions concrètes, a souligné Mme Dalak, ajoutant que cela a été fait notamment au niveau la reforme du secteur de sécurité, avec l'inclusion - en collaboration avec l'Ecole Nationale de Police - d'un module genre et stratégies de prévention et de lutte contre les violences faites aux filles et aux femmes dans le curriculum de l'école. Elle a également cité le renforcement des capacités de la police pour un meilleur traitement de la question des violences faites aux filles et aux femmes. Traçant le lien entre les thèmes national et international de la Journée, Mme Dalak a noté que « les violences éradiquées donneront l'occasion aux femmes d'exercer librement leurs droits démocratiques, de participer de façon citoyenne et responsable au processus électoral, de s'investir dans la politique pour changer les choses en tenant compte de leurs aspirations, de leurs besoins et de leurs préoccupations ».

Bientôt des microprojets pour Divo

Auparavant, M Kenneth Blackman, porte-parole par intérim de l'ONUCI, a fait le point des quelques activités de la mission sur le terrain. Il a annoncé que lors d'une mission d'évaluation des 1000 Microprojets du 24 au 28 février dans les villes de Bouake, Séguéla, Daloa, Issia et San Pedro, le Représentant spécial du Secrétaire général, YJ. Choi, a pu visiter 15 projets réalisés par environ 188 bénéficiaires dont une quarantaine de femmes. « Les projets visités, portent généralement sur l'élevage (volaille, porcs, caprins), la culture maraichère, la pisciculture et le petit commerce, » a indiqué M. Blackman, avant d'ajouter qu'il « y a aussi des bénéficiaires qui ont développé des projets plus originaux comme la fabrication artisanale de savon » .

Il a par ailleurs annoncé que l'ONUCI a organisé, le week-end dernier, un forum d'informations avec la société civile à Divo, en marge duquel la mission a inauguré son bureau dans cette ville, lancé deux projets à impact rapide et inauguré un troisième : la réhabilitation d'une école à Grobiassoumé, un village à 15 km de Divo.

La mission a également inauguré, mardi à San Pedro, un projet à impact rapide comportant la réhabilitation de la radio de proximité de cette ville portuaire du Sud-Ouest de la Côte d'Ivoire. Une autre ville du Sud-Ouest, Tabou, a accueilli, mercredi, une caravane scolaire organisée par l'ONUCI.