COMPTE-RENDU DU POINT DE PRESSE HEBDOMADAIRE de l’ONUCI, le 11 février 2010

11 fév 2010

COMPTE-RENDU DU POINT DE PRESSE HEBDOMADAIRE de l’ONUCI, le 11 février 2010


LE CHEF DE L'ONUCI TRAVAILLE A SORTIR LE PROCESSUS ELECTORAL DE L'IMPASSE

Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la Côte d'Ivoire, YJ. Choi, poursuit ses efforts en vue de sortir le processus de paix de l'impasse dans lequel il se trouve depuis quelques semaines, a déclaré jeudi a Bocanda (320 kms d'Abidjan, le Porte-parole Adjoint de l'Opération des Nations Unies en Cote d'Ivoire (ONUCI) Kenneth Blackman.

S'exprimant lors du point de presse hebdomadaire de la mission, M. Blackman précisé que dans cette optique, M. Choi avait rencontré cette semaine plusieurs acteurs politiques dont des représentants du Rassemblement des Républicains (RDR), du Parti Démocratique de Cote d'Ivoire (PDCI), tout comme l'avait fait la semaine dernière son Adjoint Principal, Abou Mousa avec une délégation du Front Populaire Ivoirien.
Selon, M. Blackman, cette initiative a pour but de trouver une solution rapide aux remous suscités par la production, par la Commission Electorale Indépendante (CEI), d'une liste de 429.OOO personnes. « Il s'agit d'appeler au calme et à la sérénité pour mettre fin aux violences observées dans certaines parties du pays autour du traitement du contentieux sur l'inscription sur la liste électorale ».
M. Blackman a, par ailleurs, annoncé que le siège des Nations Unies en Côte d'Ivoire devrait abriter les 12 et 13 février, la 20è réunion des Commandants de Force des missions de maintien de la paix en Afrique de l'Ouest.

Apportant un éclairage aux préoccupations des journalistes qui ont estimé que le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la Côte d'Ivoire, YJ. Choi, aurait pris position dans l'Affaire des 429.000 personnes, M. Blackman a rectifié en précisant qu'il s'agissait d'une impression. « Je peux vous assurer qu'il n'en est pas ainsi. Le Représentant spécial n'a pas à prendre position et il ne l'a pas fait ».

Concernant la supposée passivité de l'ONUCI face aux nombreux reports de la période électorale, M. Blackman a indiqué que l'ONUCI avait sur cette question un rôle bien précis, déterminé par l'Accord Politique de Ouagadougou (APO). Bien au contraire, a soutenu M. Blackman, l'ONUCI s'investit toujours et fait beaucoup de plaidoyer dans ce sens. « Lorsqu'on constate qu'il y a des choses qui empêchent le processus d'avancer on fait tout pour aider les acteurs politiques à surmonter les difficultés », a-t-il dit avant de rappeler que la mission s'est véritablement impliquée pour surmonter plusieurs obstacles en apportant un appui logistique appréciable lors de certaines étapes dont le transport du matériel.

Au sujet de la controverse des parties ivoiriennes sur la démission du Président de la CEI, Robert Beugré Mambé, en rapport avec l'Affaire des 429.000 personnes, et sur la position de l'ONUCI sur cette question, le Porte-parole Adjoint a expliqué que la prérogative de démettre ou non un responsable choisi par les parties ivoiriennes n'est pas dévolue à la mission onusienne. « C'est aux parties ivoiriennes d'en décider et la réunion du Cadre Permanent de Concertation (CPC) qui se tient aujourd'hui à Ouagadougou, va peut-être donner une réponse à cette question », a-t-il dit. Il a ensuite souligné que la première parie de la liste électorale ne posait pas problème au niveau de sa fiabilité et que le souhait de l'ONUCI est qu'un compromis soit trouvé sur la liste litigeuse.
Au niveau du désarmement M.Blackman a reconnu que les choses n'avancaient pas au rythme souhaité par les Nations Unies qui espèrent plus de respect des engagements pris par les parties ivoiriennes sur ce volet du processus de sortie de crise. Toutefois, a-t-il ajouté, face à cette situation, l'ONUCI continue de poser des actes en vue d'aider les parties ivoiriennes. C'est dans cette optique qu'elle participe régulièrement aux réunions quadriparties entre les Généraux des Forces Nouvelles, des Forces Armées Nationales de Côte d'Ivoire, de la Licorne et de l'ONUCI réservées à cette question. Mais surtout, a-t-il précisé, l'ONUCI a lancé l'initiative de désarmement par défaut à travers les 1000 microprojets. « Cela a permis à des milliers d'ex-combattants et jeunes miliciens de tourner le dos à l'usage des armes pour préférer des activités leur permettant de s'insérer dans la vie sociale ». Nonobstant cela, il a souhaité que le désarment soit effectif, notamment au niveau du dépôt total des armes mais surtout au niveau des cœurs. « Il faut faire ce pas pour avoir vraiment la paix en Côte d'Ivoire et organiser des élections libres justes et transparentes et aboutir à une sortie de crise réussie ».

Au niveau de la situation sécuritaire, il a indiqué que l'ONUCI, au fil des semaines, continuait d'améliorer ses méthodes en la matière notamment en organisant régulièrement des patrouilles mais surtout, en faisant de la sensibilisation auprès des Ivoiriens afin de les encourager à s'impliquer dans la mise en place d'un environnent électoral apaisé.

Suite aux violences observées dans certaines villes dont Divo, Man et Vavoua, le Porte-parole par intérim a rappelé que l'ONUCI appelait à la sérénité pour gérer ce problème. « Nous exhortons les parties prenantes à faire en sorte que les élections marchent bien avec les arrangements conclus et dans le respect de la loi ».
Sur la question de l'arbitrage, M. Blackman a indiqué que celui-ci se découpe en trois phases, celle de l'application de l'APO dévolu aux parties ivoiriennes, celle du Facilitateur qui joue le rôle d'arbitre en cas de couacs politiques et l'ONUCI qui, à travers ses diverses initiatives apporte son appui, logistique et technique en sus du rôle de certification confié à M. Choi.

Au sujet de l'éternel recommencement de ce processus électoral estimé le plus cher au monde, et qui selon la presse aurait besoin de voir son mode de fonctionnement modifié, M. Blackman a souligné la spécificité du schéma ivoirien. Cependant, a-t-il dit, une fois des accords signés, la communauté internationale ne peut passer outre. « Pour qu'il y ait un changement dans ce schéma, il faut une série d'actions au niveau national, régional et international, mais la communauté internationale ne peut financer indéfiniment un processus de sortie de crise », a-t-il indiqué.

Il a ensuite exhorté la classe politique ivoirienne, la société civile et les Ivoiriens dans leur ensemble à s'imprégner des valeurs de paix de respect, de tolérance, de la volonté de renforcer la cohésion sociale et de développer la question du droit de l'homme, toutes choses qui peuvent participer de l'établissement d'une paix durable
Avant tout propos, le Porte-parole Adjoint avait précisé que la mission était présente dans la localité de Bocanda dans le cadre de la troisième édition des Journées de l'ONUCI. Ces journées, a-t-il précisé sont un ensemble d'activités destinées à mieux faire connaitre la mission et le travail de l'ONUCI « et surtout à nous permettre de voir comment ensemble contribuer à un environnement électoral apaisé ».
Il a rappelé que dans cet ordre d'idées, le bataillon pakistanais de l'ONUCI avait pu prodiguer des soins médicaux gratuits à plus de 500 personnes. Au regard de l'affluence des malades, le bataillon a décidé d'étendre les consultations sur deux jours. Les populations de Bocanda avaient ensuite pu avoir, dans la soirée, une vision nette de la mission de l'ONU en Côte d'Ivoire et mieux s'imprégner de la notion des droits de l'homme à l'issue de la projection de plusieurs films documentaires suivis de débats et échanges fructueux.