Compte-rendu du point de presse hebdomadaire de l’ONUCI, le 10 décembre 2009

10 déc 2009

Compte-rendu du point de presse hebdomadaire de l’ONUCI, le 10 décembre 2009

L'ONUCI SE CONCERTE AVEC LES OBSERVATEURS INTERNATIONAUX

Le groupe conjoint d'observation internationale des élections regroupant les missions d'observation électorales présentes en Cote d'Ivoire ou qui y sont attendues, va rencontrer ce jeudi à Abidjan, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la Cote d'Ivoire, Y J Choi, a annoncé le Porte-parole de la mission onusienne, Hamadoun Touré.

S'exprimant lors de la conférence de presse hebdomadaire de la mission, tenue à Vavoua, dans le cadre des premières Journées de l'ONUCI, M. Touré a expliqué que cette rencontre « va examiner la planification du déploiement des observateurs internationaux. Elle évaluera par ailleurs l'état et les perspectives relatifs aux accords conclus ou à conclure entre l'ONUCI et les missions d'observation internationales (Union Africaine, Union Européenne, CEDEAO, Francophonie, Japon, Centre Carter, Election Institute of Africa, NDI)», a-t-il dit.

Concernant le déroulement du contentieux, le Porte-parole a relevé la satisfaction de l'ONUCI qui se fonde pour cela sur des observations constatées sur le terrain, notamment le niveau du traitement de la liste grise qui reste relativement modeste. Selon ses dires, ce taux évalué à 14% reste à confirmer par des structures compétentes. Toutefois, le Porte-parole a souligné la nécessité d'une sensibilisation plus accrue. « Elle encourage les parties prenantes à créer les conditions d'une dynamique de sensibilisation et de partage des procédures relatives au traitement de la liste électorale. »

Il a insisté sur le fait que la sensibilisation des populations sur l'aspect du traitement du contentieux doit être l'affaire de tous car, a-t-il dit, chacun à son niveau peut aider les populations à comprendre la nécessite de poursuivre leurs efforts pour obtenir des pièces d'identité. M. Touré a donc invité les partis politiques, la CEI et surtout les medias à faire comprendre cet aspect aux populations. « Nos visites sur le terrain nous ont permis de voir que les populations n'ont pas très bien compris le sens du contentieux. C'est donc une responsabilité collective » a conclu le Porte-parole.

L'ONUCI, a-t-il dit, a constaté le fonctionnement effectif des commissions locales de la CEI, et salué la détermination et l'engagement des commissaires locaux pour aboutir à l'élaboration d'une liste électorale définitive. Dans ce cadre, pour pallier les fortes attentes des populations, elle a déjà initié l'Opération Photocopie. Celle-ci vise « à faciliter la tâche des requérants en mettant les copies des formulaires de réclamation à la disposition des commissions locales chargées du traitement du contentieux de l'inscription sur les listes électorales. »

Dans cette même veine, une délégation de la mission a effectué des visites aux commissions locales communales de Daloa. Elle a noté à cette occasion que, si l'engouement des populations est important, les défis restant à relever sont encore nombreux. À ce niveau M. Touré a rassuré que « dans la mesure de ses moyens, l'ONUCI va contribuer à trouver des solutions aux diverses préoccupations qui lui ont été soumises. »

L'ONUCI a mobilisé 12 véhicules au profit des régions du Haut-Sassandra et de la Marahoué dans le cadre de son appui logistique au processus électoral. Elle continuera d'apporter son appui matériel à la finalisation du contentieux dans ces régions comme elle envisage de le faire sur tout le territoire national. Pour ce qui est du Haut-Sassandra, M. Touré a expliqué « que 19497 requêtes ont été pour l'instant reçues par les commissions locales ».

Répondant aux préoccupations de la presse quant au rôle précis de l'ONUCI face aux prérogatives de la CEI, M. Touré a rappelé le rôle d'appui de la mission. Cela, a-t-il dit, se traduit par une assistance logistique, technique et même financière à la demande de la CEI qui l'a sollicitée. « Il n'y a pas de rôle de substitution, ni de confusion dans la tête de l'ONUCI » a-t-il dit.

Pour ce qui est de la réunification du pays, M. Touré a indiqué que l'ONUCI continuait de tout mettre en œuvre pour y contribuer dans le cadre de ses ressources et de son mandat. C'est ainsi qu'elle aide notamment au redéploiement de l'administration en apportant un appui aux autres démembrements de l'Etat tels que le Comite National Pour le Redéploiement de l'Administration (CNPRA). « Le cantonnement et le désarmement inclus dans l'APO sont du ressort des Ivoiriens. Ce rôle n'est pas dévolu à l'ONUCI » a-t-il précisé en réponse à une question sur ce sujet.

Par ailleurs, en réaction à une autre question, M. Touré a indiqué que la décision de l'extension éventuelle du délai du contentieux n'était pas du ressort de l'ONUCI. »

Face au scepticisme exprimé par un représentant de la presse quant à la sortie de crise, le Porte-parole de l'ONUCI a indiqué que les nombreux progrès enregistrés permettaient de penser le contraire puisque, a-t-il dit. « Le processus a beaucoup bougé. Aujourd'hui on parle d'élections et les étapes pour y aboutir ne sont plus nombreuses ».

Au sujet des violations des Droits de l'Homme perpétrées dans la région de Vavoua, M. Touré a indiqué que cette question restait une préoccupation pour les Nations Unies qui célèbrent ce 10 décembre la Journée des Droits de l'Homme, notamment à travers les activités organisées par la Division des Droits de l'Homme de l'ONUCI. Cependant a-t-il dit, informée de ces violations, l'ONUCI constitue à chaque fois une équipe multidisciplinaire de ses composantes afin de voir « ce qui se passe sur le terrain et de trouver une solution pour que les Droits de l'Homme soient respectées ».
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