COMPTE-RENDU DU POINT DE PRESSE HEBDOMADAIRE de l’ONUCI, le 08 avril 2010

8 avr 2010

COMPTE-RENDU DU POINT DE PRESSE HEBDOMADAIRE de l’ONUCI, le 08 avril 2010

Une mission d'évaluation multidisciplinaire des Nations unies séjournera en Côte d'Ivoire du 12 au 22 avril prochain, a annoncé jeudi, le porte-parole de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (ONUCI), Hamadoun Touré.

Au cours du point de presse hebdomadaire de la mission, M Touré a situé le cadre de cette visite. « A chaque fois que le dossier ivoirien est à un moment crucial, les Nations unies envoie une mission pour évaluer la situation. C'est le cas actuellement car nous ne sommes techniquement pas loin des élections », a-t-il précisé.
Dans ce cadre, il a défini l'objectif de la mission qui, selon lui, serait de procéder à un examen approfondi du processus de paix et proposer le rôle que peut continuer de jouer l'ONUCI pour mieux aider la Côte d'Ivoire à sortir de la crise le plus rapidement possible.

Pendant leur séjour, a ajouté le porte-parole, le chef de la mission et sa délégation d'une vingtaine de personnes s'entretiendront avec les acteurs impliqués dans la recherche de solutions à la crise ivoirienne. Il s'agit notamment des leaders des partis politiques, des plus hautes autorités de l'Etat, des structures chargées du processus électoral, des chefs militaires ainsi que des membres de la société civile.

La délégation aura également des échanges de vues avec le Facilitateur du dialogue inter ivoirien, le Président burkinabé, Blaise Compaoré, a indiqué M Touré. Il a aussi annoncé que la mission allait sillonner le pays en se rendant dans certaines villes à l'intérieur du pays, pour y toucher du doigt les réalités du terrain.
Il a ensuite rappelé que le dernier séjour d'une mission d'évaluation des Nations Unies en Côte d'Ivoire remontait à décembre 2008.

Parlant de l'appui de l'ONUCI au processus électoral, le porte-parole a annoncé que la Division de l'Assistance électorale, procédait en ce moment même, au repérage par satellite des lieux de vote difficiles d'accès. « Ce travail se fait dans la perspective d'une préparation de la cartographie que l'ONUCI remettra à la CEI le moment venu », a-t-il précisé.
L'ONUCI, conformément à son mandat et en fonction de ses moyens, apporte un appui humain, logistique et matériel à la CEI.

Répondant une question sur la position de l'ONUCI concernant l'audit de la liste électorale provisoire, M Touré a indiqué que la mission voudrait d'abord en connaitre le contenu, la signification et la portée.
A ce sujet, il a réaffirmé les propos du Représentant spécial, selon lesquels la liste dite blanche et celle dite grise ne sont ni intouchables ni infaillibles.
« Elles sont susceptibles de recours », a ajouté M Touré. Cependant, il a noté qu'il fallait en apporter les preuves dans un cas comme dans l'autre.
Dans le premier cas, le porte-parole a expliqué qu'il fallait prouver que les personnes dont on demandait la radiation ne remplissent pas les conditions d'être sur la liste blanche.
De même, a-t-il poursuivi, dans la liste grise, il faut prouver que les personnes dont on demande l'inclusion remplissent les conditions pour être incluse dans la liste blanche et faire partie de ce fait de la liste électorale provisoire qui elle-même traitée, sera la liste électorale définitive.
C'est pour toutes ces raisons que nous appelons à la relance du contentieux avec le mode opératoire accepté par tous, a soutenu le porte-parole.
Il a estimé que grâce à la relance du contentieux, toutes les questions qui se posent en ce moment pourraient trouver une réponse.
A ce propos, il a mis en exergue les différentes initiatives de l'ONUCI pour aider à cette relance à travers des rencontres avec les autorités chargées des élections et de l'appui multiforme de la mission à la CEI.

Dans le même ordre d'idées, il a apporté un éclairage sur la certification implicite et explicite.

M Touré a expliqué que conformément aux résolutions et selon les critères de certification, le Représentant spécial a mandat de certifier explicitement la liste électorale définitive et les résultats des élections. Quant à la certification implicite, elle a porté sur les audiences foraines, l'opération d'identification et de recensement électorale, ainsi que sur la liste provisoire.

Auparavant M Touré avait fait mention des initiatives de l'ONUCI destinées à établir un environnement électoral apaisé. Il a indiqué que l'ONUCI allait poursuivre l'organisation d'une série d'activités à travers le pays.

Ainsi, à Ferkessédougou, la mission va organiser le 12 avril 2010, un atelier de suivi sur la cohésion sociale pour un environnement électoral apaisé. Cet atelier, a rappelé le porte-parole, est l'une des recommandations d'un Forum tenu en 2009 avec les populations de cette localité.
M Touré a annoncé, l'organisation à Yamoussoukro d'un tournoi de « football pour la paix », prévu le 10 avril. L'activité entre dans le cadre de l'appui de l'ONUCI au processus de paix par le sport.

A Korhogo, un séminaire aura lieu du 15 au 16 avril 2010 avec la société civile. Cette activité fait partie d'une série de séminaires qu'organise l'ONUCI tout au long du deuxième trimestre en vue d'outiller les représentants de la société civile pour servir d'amplificateurs de messages en faveur d'un environnement électoral apaisé dans leurs organisations et dans leurs communautés respectives..

Sur une note disciplinaire, M Touré a indiqué que l'ONUCI allait continuer de prendre des mesures très énergiques à l'encontre de son personnel qui n'observerait pas les règles élémentaires de code de la route à bord des véhicules de la Mission.
Selon le porte-parole, il a été noté depuis quelques temps, une recrudescence des cas de mauvaise manière de conduire de certains fonctionnaires de l'ONUCI entrainant parfois des accidents que l'on aurait pu éviter avec un peu plus d'attention. Ces mesures, a souligné M Touré, répondent à la nécessité du respect strict des normes des Nations Unies en la matière.

« Notre mandat, faut-il le rappeler, est d'aider et de protéger les Ivoiriens et non de créer des difficultés supplémentaires à des populations qui souffrent déjà de la crise », a-t-il conclu.