L'ONUCI est fin prête pour soutenir le déroulement des audiences foraines en Côte d'Ivoire

Le Chef de la division de l'Assistance électorale de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI), Ahmedou El Becaye Seck, a assuré jeudi à Abidjan que la mission était fin prête pour soutenir l'opération des audiences foraines dont le démarrage a été fixé par le gouvernement ivoirien au 25 septembre prochain.

Intervenant lors du point de presse hebdomadaire de l'ONUCI, M. Seck a indiqué que des dispositions concrètes avaient été prises par la mission depuis l'annonce de la reprise des audiences foraines pour apporter sa contribution à cet important programme, notamment par le déploiement des équipes onusiennes sur toute l'étendue du territoire national selon la forme et les conditions qui seront indiquées par le gouvernement ivoirien.

Dans le cadre de la contribution logistique de l'ONUCI au bon déroulement des audiences foraines, le Chef de la Division de l'Assistance électorale a expliqué que les équipes seraient déployées conformément à la carte administrative du pays. Ainsi, a-t-il poursuivi, il est prévu une équipe par département pour permettre à l'ONUCI de jouer son rôle d'observation des différentes phases du processus, conformément à la Résolution 1765.

M. Seck a également ajouté que l'ONUCI serait aux côtés du gouvernement ivoirien pour appuyer la campagne d'information et de sensibilisation. Sur la base des trois premières expériences qui ont eu lieu ici depuis un an, il a estimé que l'accent devrait être mis sur une communication de proximité. Le Chef de la Division de l'assistance électorale a annoncé qu'un centre opérationnel serait installé à Sebroko pour suivre en temps réel toutes les activités et le déroulement des audiences foraines sur le terrain.

Répondant aux questions des journalistes sur une éventuelle inquiétude avant le début des audiences foraines, M. Seck a affirmé ne pas avoir de crainte à ce sujet. Il a plutôt noté un certain nombre d'indicateurs positifs, notamment la nomination des magistrats, des préfets et sous préfets. Il a exhorté les ivoiriens à encourager les autorités à persévérer dans cette voie et à trouver à leur niveau les solutions pour relancer ces audiences foraines en s'inscrivant résolument dans le cadre de l'Accord politique signé le 4 mars à Ouagadougou.
De son côté, le Chef de la section Protection de l'Enfance de l'ONUCI, Boubacar Dieng a fait le point de la réunion du groupe de travail du conseil de sécurité tenue le 18 septembre dernier à New York sur les Enfants et les conflits armés.

Selon M. Dieng, la rencontre a décrit comme un succès les initiatives de la Côte d'Ivoire quant à l'utilisation d'enfants soldats et à leur association avec les forces armées. Indiquant que le conseil de sécurité dans ses Résolutions 1539 et 1612, demandait à toutes les parties en conflit de s'engager et de mettre en place des plans d'actions pour mettre fin au recrutement et à l'utilisation d'enfants soldats, le conseil de sécurité a noté avec satisfaction que pour la première fois, une partie au conflit s'est engagée à un tel plan d'action et l'a mis en œuvre. Ainsi, en Côte d'Ivoire, des enfants ont été identifiés et bénéficient en ce moment des programmes de réhabilitation mis en place par le Fond des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF). « Cela est un succès qui doit servir d'exemple ailleurs » a déclaré M. Dieng. Cependant, a-t-il ajouté, un élément inquiétant discuté à la réunion porte sur des violations persistantes, notamment les violences sexuelles à l'encontre des mineurs. Il a rappelé qu'au cours de son séjour en Côte d'Ivoire, la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies pour les Enfants et les Conflits armés, Radhika Coomaraswamy avait demandé au gouvernement ivoirien de mettre en place un plan d'action pour combattre cet état de faits. Le gouvernement y a été favorable. Revenant sur le 2e rapport périodique du Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, sur les enfants dans le conflit armé en Côte d'Ivoire, couvrant les mois d'octobre 2006 à septembre 2007 et qui a servi de base aux discussions lors de la réunion, M. Dieng a indiqué que le Secrétaire Général s'était félicité des progrès accomplis dans le cadre du dialogue avec les parties au conflit et de la pleine application par celles-ci, c'est-à- dire les Forces Armées de Forces Nouvelles (FAFN) et les Forces de Résistance du Grand Ouest (FRGO), des plans d'action visant à mettre fin à l'utilisation et à l'association des enfants à leurs forces.

Auparavant, le porte-parole avait annoncé la célébration demain vendredi 21 par l'ONUCI, de la Journée Internationale de la Paix à son siège de Sebroko en présence des membres du Gouvernement, notamment du Ministre des Affaires Etrangères, du Corps Diplomatique et des Chefs des Agences des Nations Unies, des représentants de la Société Civile et de plusieurs invités.

Une table ronde sur le thème « La Paix, condition du développement de la Côte d'Ivoire » sera animée par des hommes d'affaires, des défenseurs des droits de l'homme, de la femme et des jeunes. Il s'agira d'écouter les Ivoiriens parler de la paix qu'ils attendent et des conditions du redressement mentionné dans la résolution 1765 du Conseil de Sécurité. Il s'agira aussi de voir comment la communauté internationale peut contribuer à traduire leurs attentes en réalités.