Le Secrétaire générale des Nations Unies se dit satisfait de sa visite en Côte d'Ivoire

Le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a déclaré jeudi être satisfait de la visite qu'il a effectuée en Côte d'Ivoire les 23 et 24 avril 2008. S'exprimant lors de la conférence de presse marquant la fin de son séjour, M Ban a indiqué que c'était la volonté commune des Ivoiriens, y compris celle du Président Laurent Gbagbo et du Premier ministre Guillaume Soro, d'aller de l'avant qui avait permis de réaliser les avancées qu'il a constatées sur le terrain. « Je veux pouvoir croire que ces progrès marquent un point de non retour », a-t-il ajouté en lançant un vibrant appel à tous en vue de respecter le code de bonne conduite signé auparavant par les partis politiques ivoiriens.

M Ban a, cependant, tenu à rappeler que l'ONU et la communauté internationale n'ignorent pas l'ampleur des défis considérables qu'il reste à surmonter afin de sortir définitivement de la crise car, a-t-il dit, « la voie vers les élections, vers la paix durable, vers la réconciliation peut être dangereuse ». C'est pourquoi, il a invité les uns et les autres à faire preuve de vigilance et à poursuivre sur la lancée de l'Accord Politique de Ouagadougou.

Le Secrétaire général a rappelé que durant son séjour à Abidjan, plusieurs sujets ont été abordés, notamment la façon dont l'ONU peut aider la Côte d'Ivoire à gérer ces défis en apportant son appui dans l'accomplissement des tâches restantes afin de permettre la mise en oeuvre complète de l'Accord Politique de Ouagadougou. Il a indiqué qu'il a saisi l'occasion de cette visite pour rappeler à tous ses interlocuteurs le rôle crucial que son Représentant jouera dans la certification de toutes les étapes du processus électoral, conformément au mandat que le Conseil de sécurité lui a confié. Il a émis le souhait que celui-ci bénéficie pour la circonstance, du soutien de tous. M Ban a exhorté les uns et les autres à solidifier les progrès obtenus ces treize derniers mois en intensifiant leurs efforts pour que « le potentiel actuel de retour de la paix se traduise en une réalité concrète de paix » .

Le Secrétaire général a souligné qu'il est important pour tous les pays de la sous-région de rétablir la paix et la stabilité en Côte d'Ivoire afin de lui redonner son statut de plaque tournante du fait de son potentiel de paix et de prospérité, qui peut contribuer à atteindre les objectifs de développement du millénaire. Il a indiqué que le Président Gbagbo, avec qui il a évoqué cette question, est d'avis que la paix est essentielle au développement économique. C'est pourquoi a souligné M Ban, le Président Gbagbo a promis de tout faire pour remettre le pays sur la voie de la prospérité. « Je me suis engagé, au nom des Nations Unies, à lui apporter l'appui nécessaire vers cet objectif » a-t-il indiqué, avant d'ajouter que ces questions seront évoquées lors de la participation du Président Gbagbo en septembre prochain à l'Assemblée générale des Nations Unies à New York.

Répondant aux préoccupations des journalistes au sujet de la certification des élections, M Ban a rappelé que cette mission revient à son Représentant spécial, Y. J. Choi, en qui il a confiance et qui avait rencontré dans ce cadre, le Président Gbagbo, avec lequel il avait dégagé les cinq critères de cette étape.
Evoquant la possibilité d'éventuels obstacles, M Ban a indiqué avoir invité le Président Gbagbo à les franchir en poursuivant le processus électoral tel qu'amorcé. Rassurée, a-t-il dit, sur la détermination du Président Gbagbo à respecter la chronologie établie, le Secrétaire général a rappelé que la communauté internationale va continuer à soutenir financièrement le processus en cours, comme elle a déjà commencé à le faire.

Sur la question des droits de l'homme et de l'impunité, évoquée par la presse, M Ban a indiqué que la promotion et la protection de droits constituent des règles pour la communauté internationale et pour les Nations Unies. Rappelant son engagement personnel dans ce domaine, le Secrétaire général a souligné la place importante qu'il accorde à cette question. Il a saisi l'occasion pour déplorer qu'en dépit du fait que cette année marque les 60 ans de la Déclaration universelle des droits de l'homme, les abus et violations se poursuivent encore, surtout à l'encontre des populations les plus vulnérables, à savoir les femmes, les jeunes filles et les enfants, notamment lors des conflits. « Ceci est tout à fait inacceptable. L'impunité n'est pas acceptable. Il n'est jamais justifié de violer les droits de l'homme. Je suis fermement résolu en tant que Secrétaire général, de promouvoir les droits de l'homme et de protéger les femmes, les jeunes filles, et les enfants contre tout abus sexuel » a-t-il ajouté, rappelant en même temps sa Tolérance zéro pour la violence sexuelle.