Compte-rendu du point de presse du Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU pour la Côte d’Ivoire (Abidjan, le 20 décembre 2010)

20 déc 2010

Compte-rendu du point de presse du Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU pour la Côte d’Ivoire (Abidjan, le 20 décembre 2010)

L'ONUCI VA CONTINUER DE FAIRE SON TRAVAIL AU SERVICE DU PEUPLE IVOIRIEN, ASSURE LE REPRESENTANT SPECIAL YJ CHOI

L'ONUCI va continuer de faire son travail malgré les entraves et les obstructions, a assuré lundi, à Abidjan, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies pour la Côte d'Ivoire, Y J Choi, au cours d'une conférence de presse consacrée essentiellement au mandat de la mission.

« Si vous traversez l'enfer, continuez d'avancer », a-t-il ajouté citant Winston Churchill, pour souligner la nécessité de ne jamais céder devant les difficultés lorsque l'on travaille pour une cause aussi noble que la paix.

Après avoir regretté la crise actuelle née de la détérioration de la situation post électorale, M. Choi a mis l'accent sur une mauvaise interprétation du rôle de l'ONUCI, par les deux parties, dans la tenue des marches du Rassemblement des Houphouetistes pour la démocratie et la Paix (RHDP).

« Une partie pense à tort que l'ONUCI refuse délibérément de l'aider avec sa force militaire. L'autre camp dit également à tort que l'ONUCI aide secrètement le camp opposé sur le plan militaire. », a expliqué le Chef de la mission, qui a répété avec force que « l'ONUCI a été et restera impartiale sur tous les plans y compris militaire ».

Le Représentant spécial, de ce fait, a également révélé les assurances données au camp du Président Gbagbo quant à l'impartialité de la mission concernant les marches. «L'ONUCI reste impartiale et aucun élément armé de l'ONUCI ne quittera l'Hôtel du Golf avec les marcheurs. », a réitéré M Choi. Malgré mes assurances, le camp du Président Gbagbo a commencé soudainement une campagne de presse négative à l'endroit de l'ONUCI le 15 décembre à 13 heures, a-t-il fait remarquer.

Selon le Chef de l'ONUCI, la déformation délibérée de la position de la Mission avait été le déclencheur de toutes les autres campagnes anti-ONUCI qui continuent jusqu'á ce jour. Pour illustrer les actes hostiles à l'endroit de la communauté internationale, y compris le corps diplomatique, les forces impartiales et l'ONUCI, le Représentant spécial a cité, entre autres, le renforcement des barrages érigés par les Forces de défense et de sécurité (FDS) sur la route donnant accès à l'Hôtel du Golf, refusant ainsi, le passage à des camions d'approvisionnement d'aliments et d'eau.

De tels actes, a expliqué M. Choi, ont privé de ravitaillement en eau, en nourriture et en médicaments des civils et des casques bleus qui se trouvent dans les locaux. Il a également rappelé l'attaque nocturne d'une patrouille de casques bleus et du siège de l'ONUCI dans la nuit du 17 au 18 décembre, par des assaillants en tenue militaire qui ont pris la fuite suite à la riposte de la sentinelle.

Dans le même odre d'idées, a ajouté le Chef de l'ONUCI, depuis le 18 décembre, le camp du Président Gbagbo a commencé á envoyer de jeunes gens armés aux domiciles des personnels des Nations Unies pour frapper à leur porte et demander la date de leur départ ou entrer dans leurs résidences pour y effectuer des fouilles sous prétexte de chercher des armes.

De telles pratiques graves sont le signe évident d'un manque de modération qui est essentielle dans tout exercice du pouvoir, a estimé M. Choi, qui a rappelé les règles d'engagement de la mission qui permettent aux casques bleus de tirer uniquement pour riposter. Dans ce contexte, il a rendu hommage au personnel civil, militaire et de police de l'ONUCI et de la Force Licorne pour son courage face aux difficultés et pour son excellent travail au service du peuple ivoirien.

« Il faut une bonne dose de mauvaise foi pour qualifier notre dévouement et notre impartialité militaire comme prise de parti en faveur d'un des belligérants et comme contribution à la violence », a-t-il indiqué.

Interrogé sur l'existence d'un éventuel « charnier » non loin d'Abidjan, le Représentant spécial a répondu que l'ONUCI avait reçu des informations et qu'elle continuait jusqu'ici d'essayer de se rendre sur les lieux malgré les tentatives de blocage des Forces de défense et de sécurité.

A une question sur l'extension et le renforcement du mandat de l'ONUCI, le Représentant a dit se fier à la sagesse du Conseil de Sécurité, organe suprême des Nations Unies, qui a les prérogatives dans ce domaine.