Compte-rendu du point de presse 15/04/2008

précédent suivant
15 avr 2008

Compte-rendu du point de presse 15/04/2008

L'annonce de la date de l'élection présidentielle ivoirienne va donner un coup d'accélérateur au processus de paix , estime l'ONUCI

L'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) estime que l'annonce de la date du premier tour de scrutin de l'élection présidentielle prévu le 30 novembre 2008 va donner un coup d'accélérateur au processus de paix dans son ensemble, a indiqué jeudi à Abidjan, le porte-parole de la mission, Hamadoun Touré.

"Depuis que l'ONUCI a été déployée ici il y a quatre ans, il n'y a jamais eu de date proposée par la Commission Electorale Indépendante (CEI) et adoptée par le Gouvernement », a indiqué le porte-parole qui a salué, au nom de la mission, le choix d'une date acceptée par tous.

Le porte-parole a assuré que dans le prolongement de la nouvelle dynamique en cours, l'ONUCI allait poursuivre son appui aux parties ivoiriennes afin de leur permettre d'organiser l'élection présidentielle et les autres scrutins électoraux aux dates qui auront été fixées, conformément au mandat qui lui a été assigné par la résolution 1765 du Conseil de Sécurité. Il a invité les acteurs politiques ivoiriens à se servir de ce moment fort comme d'un levain et annoncé que tout serait entrepris par la mission onusienne pour maintenir et accroitre l'intérêt de la communauté internationale pour la Côte d'Ivoire. « L'ONUCI va poursuivre la sécurisation du processus de paix et continuer de mobiliser la communauté internationale en faveur de la Côte d'Ivoire », a-t-il souligné avant d'encourager les Ivoiriens à s'inscrire dans la dynamique de paix ainsi créée.

Faisant remarquer que la fixation de la date de l'élection ne signifiait pas que les problèmes étaient totalement réglés, il a mis l'accent sur la nécessité de tenir le dossier ivoirien au rang des priorités de la communauté internationale.

Concernant les préoccupations des journalistes au sujet du financement du processus électoral, le Porte-parole de l'ONUCI a indiqué que cette question avait deux volets: l'un relevant des instances internes et l'autre de la communauté internationale. Il a précisé que dans le cadre de son appui, la communauté internationale avait déjà mis à la disposition de la Côte d'Ivoire une enveloppe de 100 milliards comme annoncé il y a quelques semaines par le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la Côte d'Ivoire, Y.J. Choi. Cette somme, a-t-il expliqué, est un appui aux autres tâches du processus électoral et aux opérations de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR).

Pour ce qui est de l'opérateur technique chargé du processus électoral, M. Touré n'a pas confirmé que la Côte d'Ivoire ne soit pas en mesure d'assurer la partie qui lui revient. Bien au contraire, a-t-il fait noter, « c'est la première fois dans l'histoire des opérations de maintien de la paix qu'un Etat prend un tel engagement financier. Cette décision historique a suscité la satisfaction de la communauté internationale».

Au niveau des garanties obtenues par l'ONUCI et la communauté internationale quant au respect des engagements pris par les paries ivoiriennes, le Chef de la Division de l'Assistance Electorale (DAE), Ahmedou El Becaye Seck, qui co-animait le point de presse, a indiqué que celles-ci résidaient dans le caractère inclusif du processus de paix. Un état de fait qui a permis, selon M. Seck, aux autorités ivoiriennes d'aboutir à des compromis utiles avec la signature et la publication de textes fondamentaux dans l'organisation et la gestion du processus électoral. « Les garanties ce sont les Ivoiriens eux-mêmes qui les ont trouvées à travers un esprit chevaleresque, un esprit de consolidation, de construction et de renforcement des acquis nés de l'Accord [Politique de Ouagadougou] du 04 mars 2007 » , a ajouté M. Seck.

Interrogé sur la visite en Côte d'Ivoire du Secrétaire général des Nations Unies en Côte d'Ivoire, M. Touré l'a confirmée pour le 23 avril prochain avant de préciser qu'elle entrait dans le cadre d'une tournée de Ban Ki-Moon en Afrique de l'Ouest qui le conduira au Ghana, au Libéria, au Burkina Faso et en Côte d'Ivoire. Il a ajouté qu'il était normal que le Secrétaire général se rende dans un Etat membre, qui plus est, dans un pays entrain de faire des efforts pour sortir de la crise. « C'est une façon pour lui de réaffirmer l'appui des Nations Unies et de la communauté internationale au processus en cours »., a souligné M. Touré.

Interpellé sur d'éventuelles sanctions si la date du 30 novembre n'était pas respectée, le porte-parole a rappelé que l'objectif de l'ONUCI n'était pas d'infliger des sanctions à la Côte d'Ivoire mais plutôt de l'aider à respecter ses engagements. Il a tenu à rendre hommage à la contribution du Facilitateur qui a permis cette grande avancée vers la sortie de crise.