COMPTE-RENDU DE LA CONFERENCE DE PRESSE CONJOINTE DU SYSTEME DES NATIONS UNIES

19 sep 2006

COMPTE-RENDU DE LA CONFERENCE DE PRESSE CONJOINTE DU SYSTEME DES NATIONS UNIES


LES DECHETS TOXIQUES DEVERSES A ABIDJAN NE SONT PAS RADIOACTIFS, ASSURENT LES AGENCES DE L'ONU

Les agences du système des Nations Unies garantissent que les déchets toxiques déversés dans certains quartiers d'Abidjan et dont l'enlèvement a débuté le 17 septembre 2006 ne sont pas radioactifs.

L'assurance en a été donnée mardi au cours d'une conférence de presse conjointe animée par le Coordinateur humanitaire des Nations Unies, Abdoulaye Mar Dièye, les représentants du Fonds des Nations Unies pour l'Enfance (Unicef), Oomar Youssouf, de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), Dr Komala Siamévi, du Bureau de la Coordination Humanitaire (OCHA), Besida Tonwe et Pierre Gelas de l' Equipe des Nations Unies chargée de l'Evaluation et de la Coordination en cas de catastrophe (UNDAC).

Dans ses propos liminaires, M. Dièye a expliqué que cette conférence revêtait un caractère spécial du fait de la situation humanitaire dramatique de la Côte d'Ivoire et surtout parce que sa tenue coïncidait avec la célébration du 4è anniversaire du déclenchement de la crise ivoirienne. Une crise qui a rendu la situation humanitaire encore plus difficile que par le passé. Dans un tel contexte, l'arrivée des déchets toxiques a rajouté à la détresse des Ivoiriens. C'est pour cela qu'il a qualifié de crime odieux leur arrivée sur le territoire ivoirien. Un acte en totale contradiction avec les consciences humaines.

Réitérant l'indignation du système onusien face à ce désastre, le coordonnateur humanitaire a assuré le Gouvernement ivoirien et les victimes de la solidarité de la communauté internationale et de sa volonté à poursuivre son aide qui s'est d'ailleurs manifestée par une réaction rapide. Le soutien aux victimes et au gouvernement s'est exprimé à travers des actions d'envergure dont l'envoi d'experts pour déterminer la nature des déchets déversés, l'octroi de soins médicaux d'urgence et de médicaments pour soulager les personnes touchées à divers degrés.

Dans le même sens, le Représentant de l'Unicef, M. Oomar Youssouf, a indiqué que l'ensemble du système, outre l'envoi d'experts de l'UNDAC suite à une demande du coordonnateur humanitaire, avait mis en place un mécanisme d'aide au sein d'un programme d'urgence doté de médicaments et de moyens logistiques pour pouvoir recevoir les milliers de malades qui ont afflué vers les centres médicaux. Il a assuré que des dispositions avaient été prises pour permettre, en cas de besoin, la relocalisation des personnes menacées par les effets des déchets toxiques. A cet effet, un appel de fonds a déjà permis de recueillir un million de dollars. M. Youssouf n'a pas manqué, à cette occasion, de saluer l'action de la presse dont l'apport louable a permis de ne pas alarmer la population en relayant les informations vraies. Il a par ailleurs appelé la population en colère à ne pas entraver le travail des différents experts en érigeant des barrages sur les routes.

De son côte, le Représentant de l'OMS, Komlan Siamévi, a indiqué qu'en plus des médicaments offerts, sa structure poursuivait la surveillance épidémiologique afin de réduire les risques de contamination. A cet effet, elle appuie la Société des Eaux de Côte d'Ivoire (SODECI) dans le contrôle de la qualité de l'eau qui, selon lui, est aujourd'hui parfaitement consommable. Elle veille aussi à la qualité de la chaîne alimentaire et assure le suivi des personnes atteintes et de celles qui vivent non loin des sites identifiés.

Le chef d'équipe de l'UNDAC, Pierre Gelas, a pour sa part, indiqué que son équipe multidisciplinaire était à pied d'œuvre depuis le 11 septembre dernier, suite à une demande du Gouvernement ivoirien. A ce titre, l'UNDAC qui devait terminer sa mission mardi, a permis, comme elle le fait en cas de catastrophes identiques, de faire le suivi quotidien, de soutenir et de renforcer toutes les initiatives du Gouvernement, de dresser une cartographie fiable des sites pollués et d'indiquer comment peut se faire la dépollution. C'est sur ces éléments que la société privée française chargée de récupérer les déchets toxiques a pu entamer son travail dimanche dernier.

Après le départ des experts de l'UNDAC, le travail de coordination sur la question va se poursuivre, a assuré la représentante d'OCHA, Mme Besida Tonwé. Des informations détaillées seront constamment données afin de permettre aux uns au autres de savoir à moyen et long terme ce qu'il est en est de la question des déchets toxiques. Un plan d'action sera ainsi élaboré pour le suivi de l'état sanitaire des uns et des autres et vérifier de façon constante le degré de toxicité des déchets, a-t-elle précisé.

L'hydrogène sulfuré qui est la principale composante de ces déchets s'est évaporé et ne contient pas de substances radioactives qui auraient pu constituer un risque majeur pour la population. Cependant, des recherches sont encore en cours pour situer dans un avenir proche les risques que peuvent causer sur la santé et les aliments les autres composantes des déchets toxiques à savoir le mercaptan et les phénols.