Cinquième rencontre sectorielle de la plateforme d’échanges des Nations Unies : la Représentante spéciale demande aux chefs traditionnels de contribuer à l’éducation civique et à la participation des jeunes et des femmes aux processus électoral

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2 juil 2015

Cinquième rencontre sectorielle de la plateforme d’échanges des Nations Unies : la Représentante spéciale demande aux chefs traditionnels de contribuer à l’éducation civique et à la participation des jeunes et des femmes aux processus électoral

La Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies pour la Côte d'Ivoire et Chef de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI), Madame Aïchatou Mindaoudou, a participé, ce mercredi 1er juillet 2015, au siège de la Mission onusienne à Abidjan, à la 5e rencontre sectorielle de la Plateforme d'échanges des Nations Unies sur les élections.



Au cours de cette rencontre consacrée à la chefferie traditionnelle, la Représentante spéciale a exhorté les rois et les chefs traditionnels présents à cette plateforme à jouer plus que jamais leur rôle afin que le jeu démocratique soit respecté. Elle leur a en outre demandé d'appeler les populations à développer un comportement civique. Selon elle, en effet, le rendez-vous historique qui attend la Côte d'Ivoire à travers les élections d'octobre 2015, doit être l'occasion de faire la paix avec le soutien de la chefferie traditionnelle.



Rappelant la place de la chefferie traditionnelle dans la société, Madame Aichatou Mindaoudou a indiqué que celle-ci était l'auxiliaire de l'administration et que son rôle de modérateur permettait de favoriser la réconciliation. Pour elle, chefs et rois constituent le solide socle sur lequel repose la cohésion sociale. « En tant que chefs, vous devez être efficaces en matière de prévention des conflits », a-t-elle fait savoir à son auditoire.‎



Parlant des élections prochaines, Mme Mindaoudou a estimé qu'en Afrique, les échéances électorales constituaient une période d'émotion au cours de laquelle la paix sociale était mise à rude épreuve, à cause notamment des discours incendiaires prononcés par certains hommes politiques pour s'attirer les électeurs. Pourtant, dira-te-elle, les élections sont la caractéristique normale de la démocratie. La vie de la démocratie est émaillée d'élections diverses. Les élections ne devraient pas être, selon elle, une occasion pour mettre la cohésion sociale à rude épreuve. Elle a donc invité les chefs traditionnels à jouer leur rôle de modérateurs dans le contexte des futures élections pour que celles-ci se déroulent dans la paix.



Mme Mindaoudou‎ a en outre indiqué que la plateforme des Nations Unies avait été mise en place pour créer un cadre dynamique de concertation sur le processus électoral, à travers l'engagement de la société civile, des jeunes, des femmes et des partis politiques, afin de les motiver à promouvoir un environnement apaisé pour les prochaines élections en Côte d'Ivoire.



« Votre participation à cette plateforme va étendre le champ des discussions. Il s'agit d'un large partage d'informations sur le processus électoral et nous espérons que la plateforme sera le cadre idéal. A cet effet, il est important pour vous d'échanger directement avec la Commission Electorale Indépendante. Je serais heureuse si nous pouvions discuter de la manière dont la chefferie pourrait contribuer à l'éducation civique et à la participation des jeunes et des femmes aux processus électoral », a-t-elle lancé à ses interlocuteurs du jour.



Pour sa part, le Président de la Commission Electorale Indépendante (CEI), Monsieur Youssouf Bakayoko, présent à cette rencontre, a invité les chefs traditionnels à mobiliser la population afin qu'elle participe de façon paisible aux élections.



Au terme des échanges, les chefs traditionnels se sont engagés à tout mettre en œuvre pour appuyer les efforts de la CEI pour une participation massive de la population. Ils ont, par ailleurs, fait des recommandations, au nombre desquelles, la rédaction d'une charte de bonne conduite des partis politiques ; le renforcement du partenariat entre la CEI et la chefferie traditionnelle et la protection des chefs traditionnels dans l'exercice de leurs fonctions.



Il faut rappeler que la plateforme a été mise en place en collaboration avec la CEI, avec la participation du Conseil constitutionnel, de la Commission Nationale des Droits de l'Homme (CNDH), du Programme National de Cohésion Sociale (PNCS) et des organisations internationales, telles que le National Democratic Institute (NDI), International Fondation for Electoral System, Search for Common Ground (SFCG) et les agences du Système des Nations Unies.



Les quatre premières rencontres sectorielles ont enregistré la participation des femmes, des jeunes, des partis politiques et de la société civile.