Abidjan, le 22 septembre 2010... L'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI), les agences de l'ONU, l'Union Africaine (UA), des autorités administratives, des élus politiques, les jeunes, les femmes et d'autres membres de la société civile se sont unis mardi pour célébrer la paix dans plusieurs villes de la Côte d'Ivoire à travers des tables-ronde, des activités sportives et des activités culturelles.

A Abidjan, la Journée Internationale de la Paix a été célébrée conjointement par l'ONUCI et l'UA au siège de la mission. Après la cérémonie officielle, une centaine de participants ont réfléchi toute l'après midi autour d'un thème : Jeunesse, Paix et Développement ; Paix = Futur ». L'Adjoint Principal du Représentant spécial du Secrétaire général, Abou Moussa, après avoir lu le message du Secrétaire général des Nations Unies, a demandé aux jeunes d'être porteurs de vertus telles que le fair-play, le dépassement de soi et la tolérance dans cette période électorale. Le gagnant des élections n'est pas une personne mais la Côte d'Ivoire entière, a-t-il ajouté.

Mme Marie M'Boundzi de l'UA a, à son tour, lu le message spécial pour la journée du président de la commission de l'UA. Elle a estimé que cette commémoration conjointe consolidait et rendait plus visible le partenariat pour la paix vécu au quotidien.

Le Ministre de la Jeunesse, du Sport et de la Salubrité publique, Mel Eg Théodore, a, pour sa part, exhorté les Ivoiriens en général et la jeunesse en particulier à ôter de leurs esprits et de leurs cœurs la haine, la division, le mépris et tous les sentiments funestes qui les accompagnent.

A Divo, ville située à 200 km au nord-ouest d'Abidjan, deux temps forts ont marqué la commémoration de la journée, organisée par l'ONUCI en collaboration avec la Direction régionale de la Jeunesse, du Sport et de la Salubrité publique, la jeunesse communale et le collectif de la Société civile.

Le premier événement, un cross populaire sur une distance de 4km, a mis en lice plus de 50 coureurs. Le deuxième temps, une causerie-débat, a été l'occasion pour l'ONUCI et la société civile d'entretenir 54 leaders de la jeunesse sur le rôle et les activités de l'ONUCI et sur leur contribution à la promotion d'un environnement apaisé en période électorale et la reconstruction du développement de la Côte d'Ivoire. La société civile a exhorté les jeunes à s'approprier le slogan « la paix garantit l'avenir de la jeunesse », tandis que des leaders des jeunes ont lancé des messages de paix à l'endroit de leurs pairs. C'est ainsi que le Président de la jeunesse communale a appelé les jeunes à se placer au dessus des querelles partisanes pour mettre le développement à l'avant.

A Djébonoua, jeunes, femmes, chefs, prennent un engagement pour la paix

Dans le centre du pays, un atelier de réflexion à Djébonoua – 330 km au nord d'Abidjan - sur le thème « Contribution des populations de Djébonoua à l'instauration d'un environnement électoral apaisé », a donné lieu à un engagement par des représentants des jeunes, femmes et chefs traditionnels ainsi que les responsables de la radio locale de promouvoir un environnement électoral apaisé. Soulignant cet engagement, le maire de la ville, Mme Konan Brou Annabelle, a déclaré: « A Djébonoua, nous marchons tous déterminés vers la paix car nous voulons nous en approprier et ne plus jamais la laisser s'enfuir ». Auparavant, elle avait demandé à ses administrés de « désarmer les langues et les plumes au moment où la Cote d'Ivoire aborde une phase cruciale du processus de sortie de crise et de s'armer d'amour, de charité et de civisme pour mettre la paix au service des communautés ».

A Kani, un des trois départements du Worodougou, dans l'ouest du pays, c'est aussi par un cross populaire, sous le thème « Les jeunes de la région de Worodougou courent pour un environnement électoral apaisé », et un débat que la journée a été célébrée sous la présidence du préfet de Kani, entouré du sous-préfet, de la députée et du maire de la ville. A la fin du cross, tous les coureurs - parmi eux des élus tels que le premier adjoint au Maire et la députée, se sont retrouvés au Foyer des jeunes pour échanger sur le thème : « les valeurs de la culture de la paix pour un environnement électoral apaisé ».

Plusieurs messages de paix ont été émis, dont un par la députée, Mme Massangbé Makani, a l'adresse de la classe politique. « Partis politiques soyons unis pour une Côte d'Ivoire unie et pour une élection apaisé », a t- elle déclarée.

Pour le préfet, Koffi Kouamé, « l'organisation de ce cross et ce cadre d'échanges sur un environnement électoral apaisé ne sont pas un simple slogan, mais un appel aux jeunes à être les porte-flambeaux de notre marche ultime vers les élections devant restaurer définitivement la paix ».

Des activités ont aussi été organisées dans les autres départements du Worodougou : deux matchs de football, l'un féminin, l'autre masculin, à Mankono, et une soirée artistique et culturelle à Séguéla.

Biankouma n'est pas en reste

A Biankouma, aussi dans l'Ouest, la célébration de la Journée a eu lieu au Centre d'Accueil et d'animation des Jeunes Amélie Fristel, en présence du Préfet du département, du Conseil Général, du Maire et des représentants des services administratifs de la ville. Environ 700 membres de la société civile - chefs traditionnels et religieux, médias, associations féminines, groupements de la jeunesse – ont pris part à cette célébration, qui a permis à des représentants des différentes sections de l'ONUCI, des agences des Nations Unies et des autorités locales d'adresser des messages de paix à un public composé en majorité de jeunes. La jeunesse a également joué au football pour la paix. Au cours de la rencontre féminin, l'équipe FC Amour a remporté le trophée ONUCI face a l'équipe La Joie par deux buts à zéro. Chez les garçons, c'est le FC Juventus qui a remporte le deuxième trophée ONUCI face au Club Maracana par 4 buts à 1. Les danses traditionnelles du terroir ont apporté une note spéciale à la célébration de la Journée Internationale de la Paix.

A Odienné, 800 km au nord ouest d'Abidjan, la Journée a été marquée par un atelier de réflexion sur : « Jeunesse et promotion de la cohésion sociale en vue de la consolidation de la paix dans la région du Denguélé » et un tournoi de football dénommé tournoi de la concorde et de la paix. Le trophée de la paix de l'ONUCI a été remporté par le FC Solidarité par tirs au but après prolongation. Les participants ont suivi la projection d'un film sur les méthodes et stratégies de lutte non violente de Mahatma Gandhi, « A Force more Powerful».

Enseignez les valeurs de la paix à l'école, disent les jeunes de l'Agnéby

C'est par une table ronde que l'ONUCI, en partenariat avec les associations de la société civile a commémoré la Journée à Adzopé, dans le département méridional de l'Agnéby. Ouvrant les débats, le président de la Jeunesse Communale d'Adzopé, Akei Jean Serges Pacific, a noté que l'oisiveté, le chômage, la pauvreté, l'alcoolisme et la drogue constituent des facteurs qui conduisent les jeunes aux troubles. Les participants à cet échange ont recommandé que les jeunes se tiennent à l'écart des activités de désinformation et de propagande politique, source de conflits sociopolitiques. Ils ont également demandé la création et la promotion de structures coopératives de jeunes producteurs de biens agricoles et d'élevage, ainsi que la création d'un fonds de financement pour la mise en œuvre de microprojets dans les domaines socio-économiques et culturels. Pour pérenniser la paix les participants à cette table ronde ont appelé à l'introduction des enseignements éducatifs sur les valeurs de la paix dans les écoles.

Daloa : « Choisir ses dirigeants ne saurait signifier détruire sa société »

A Daloa, dans le centre-ouest, le premier adjoint au maire, Zana Ouattara, a invité la jeunesse à «saisir la perche qui nous est tendue par la Communauté internationale et cultiver cette valeur [la paix] surtout en ces moments où s'annoncent les grandes élections». S'adressant à des équipes de jeunes qui ont participé à une chasse au trésor pour reconstituer des messages de paix, il a souligné que « se choisir des dirigeants ne saurait signifier détruire sa société. Bien au contraire, avant, pendant, et après les élections, nous devons préserver le climat de paix. »

Joignant sa voix à celle du maire, Bahié Gérard de l'Organisation internationale pour les migrations (IOM), qui était associée à cette célébration, a déclaré : « En célébrant la Journée de la paix avec la jeunesse de cette ville, nous pensons marquer les générations futures d'un esprit de paix. Jeunes, battez vous pour la paix et pour le développement de la nation ».