Bondoukou : chefs traditionnels et guides religieux formés au droit et à la justice

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11 oct 2013

Bondoukou : chefs traditionnels et guides religieux formés au droit et à la justice

« Orienter vers les services de la justice les personnes reçues en consultation par les autorités religieuses et dont les cas nécessitent une prise en charge juridique et judiciaire; participer à la diffusion des notions juridiques apprises et en tenir compte dans la résolution des problèmes qui leur sont soumis; ne plus régler les violations graves des droits de l'Homme à l'amiable » : telles sont quelques-unes des résolutions prises par les guides religieux et chefs traditionnels des régions du Gontougo et du Bounkani à l'issue de l'atelier organisé à leur intention les 9 et 10 octobre 2013 à Bondoukou, localité située à 416 km au nord-est d'Abidjan, par la Clinique juridique de la ville, en collaboration avec l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI).



Les travaux en atelier ont débuté mercredi 9 octobre par une communication suivie d'échanges de la représentante de la Section Affaires civiles de l'ONUCI sur le processus de justice transitionnelle. Elle a exhorté les chefs traditionnels à saisir l'opportunité que

représente le processus transitionnel pour amener le gouvernement à impulser des réformes pour une meilleure prise en compte de leurs préoccupations, de leurs besoins.



L'objectif principal visé par la Clinique Juridique de Bondoukou en organisant cet atelier, a fait savoir la Directrice de cette structure, Yvonne Kodja Jules, est d'impliquer les autorités traditionnelles et religieuses dans le processus de référencement des cas vers les services de la justice, et de vulgariser le droit à l'endroit de leurs populations.



Plusieurs autres communications suivies d'échanges sur l'organisation du système judiciaire ivoirien, les compétences d'attribution, l'assistance judiciaire et la succession ont ensuite été abordées par les juristes présents durant l'atelier.



Au terme de la rencontre, le Chef de village de Wélékéyi et porte-parole des chefs traditionnels, Nana Tolè Sié Kobénan, a traduit sa satisfaction aux organisateurs de cet atelier. « La part a été faite entre le rôle de la chefferie traditionnelle et celle de la justice. La chefferie agira désormais en conséquence avec l'espoir que la Clinique juridique poursuive la formation des chefs traditionnels afin qu'ils puissent continuer à aider la justice dans de sens », a-t-il dit.



Pour sa part, le deuxième Secrétaire général de préfecture, Kouassi Christophe a, au nom du Préfet de région et en présence des autorités administratives de la ville de Bondoukou, traduit ses remerciements aux organisateurs de l'atelier. Il a mis l'accent sur le rôle des chefs traditionnels et religieux et la corrélation entre la justice et la tradition. « Si les chefs traditionnels n'intervenaient pas en amont, nos tribunaux seraient débordés », a-t-il expliqué, avant d'inviter les participants à amener leurs sujets à mieux percevoir les droits de l'Homme et la justice.



Notons que 45 guides religieux et autorités traditionnelles des régions du Gontougo et du Bounkani ont pris part à cet atelier.