Abidjan, le 19 juillet 2012... Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la Côte d'Ivoire, M. Bert Koenders, a relevé, mercredi 18 juillet 2012 à New York, les avancées enregistrées en Côte d'Ivoire et les défis qui restent à affronter, lors de la présentation, au Conseil de Sécurité, du trentième rapport du Secrétaire général sur la Côte d'Ivoire.

M Koenders a souligné de grands progrès réalisés par la Côte d'Ivoire sur la voie de la paix, de la stabilité, du développement et du redressement économique, selon le porte-parole adjoint de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI), M. Kenneth Blackman. En même temps, il a averti que le pays continuait de faire face à des difficultés et à des menaces importantes, qui entravent ses efforts de transition vers la consolidation de la paix, a ajouté M. Blackman lors de la conférence de presse hebdomadaire de l'ONUCI à Abidjan.

Parmi ces difficultés, a-t-il précisé, le Représentant spécial a mentionné le fait que la situation sécuritaire demeure instable, ainsi que d'autres défis tels que la prolifération des armes et la présence d'anciens combattants et d'autres éléments armés.

« M. Koenders s'est également inquiété des allégations selon lesquelles des anciens combattants ivoiriens et libériens seraient recrutés et réarmés, et des attentats à la sécurité de l'État seraient préparés. Il a dénoncé les attaques contre des villages dans l'extrême ouest du pays, suite auxquelles plusieurs personnes sont mortes, d'autres ont été blessées, et un grand nombre d'habitants ont été déplacés », a indiqué le porte-parole adjoint.

Lors de sa présentation devant le Conseil, le Représentant spécial a également relevé les mesures prises depuis l'attaque en juin à Para, dans l'extrême ouest de la Côte d'Ivoire, qui a coûté la vie à sept Casques bleus nigériens, ainsi qu'un soldat et plusieurs civils ivoiriens. Parmi ces mesures figurent le renforcement par le Gouvernement de sa présence militaire dans la zone, la création par le Gouvernement d'une commission d'enquête, à laquelle l'ONUCI fournit une assistance technique, le renforcement par l'ONUCI de sa présence militaire dans l'ouest et l'intensification de la collaboration entre l'ONUCI et la Mission des Nations Unies au Liberia.

Selon M Blackman, le Représentant spécial a également souligné la nécessité d'un véritable dialogue politique en vue de parvenir à la réconciliation nationale. À cet égard, M Koenders a mentionné la tenue du conclave présidé par le Premier Ministre qui a réuni les partis d'opposition et donné lieu à la création d'un mécanisme de suivi du dialogue.

Poursuivant, le porte-parole adjoint a dit que le Représentant spécial a souligné l'importance d'œuvrer en faveur d'une culture des droits de l'homme en Côte d'Ivoire, de lutter contre l'impunité des auteurs des violations des droits de l'homme et de traduire en justice tous les auteurs de ces crimes, quelle que soit leur affiliation politique.

M Koenders a aussi conseillé d'intensifier les efforts en vue de mener à bien la réforme du secteur de sécurité et le processus de désarmement, de démobilisation et de réintégration (DDR). Notant que le Président Alassane Ouattara a pris des mesures utiles dans ces domaines, le Représentant spécial a assuré que l'ONUCI reste prête à soutenir ces efforts.

S'agissant des actions de l'ONUCI sur place, en Côte d'Ivoire, le porte-parole a rappelé la destruction d'un lot de 630 armes légères le 12 juillet dernier, à la caserne du Bataillon togolais de l'ONUCI. « Depuis juin 2011, l'ONUCI et la Commission nationale de lutte contre la prolifération des armes légères et de petit calibre (COMNAT-ALPC) ont procédé à la collecte et au dépôt d'armes dans plusieurs communes de Côte d'Ivoire. A ce jour, quelque 1.857 armes ont été collectées et stockées dans les différentes bases militaires de la Mission », a-t-il signalé.

Par ailleurs, M Blackman a indiqué que la situation en Côte d'Ivoire est calme, mais qu'elle reste imprévisible dans l'ouest du pays. De ce fait, a-t-il souligné, le degré de vigilance reste élevé et les contingents de l'ONUCI se tiennent prêts à toute éventualité. Selon le porte-parole adjoint, les patrouilles terrestres et aériennes sont conduites avec la même intensité, de jour comme de nuit et cette semaine les forces de l'ONUCI à travers le pays en ont fait 1.543. « Ces patrouilles ont pour but, en plus de montrer la présence de la force et sa capacité à réagir à n'importe quelle menace contre la population et leurs biens, de garantir la libre circulation des biens et des personnes », a-t-il expliqué.
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