BERT KOENDERS METTRA EN EXERGUE LE DIALOGUE POLITIQUE, LES DROITS DE L’HOMME, L’OUEST, ET LE DDR/RSS DEVANT LE CONSEIL DE SECURITE

13 juil 2012

BERT KOENDERS METTRA EN EXERGUE LE DIALOGUE POLITIQUE, LES DROITS DE L’HOMME, L’OUEST, ET LE DDR/RSS DEVANT LE CONSEIL DE SECURITE







Le Représentant
spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la Côte d'Ivoire, Albert
Koenders, représentera le Secrétaire général des Nations Unies, Ban ki-Moon,
dans les discussions qui auront lieu la semaine prochaine au Conseil de Sécurité
à New York sur la Côte d'Ivoire. M. Koenders présentera, le 18 juillet, devant
le Conseil, le 30e rapport du Secrétaire général sur la situation en
Côte d'Ivoire.




 




M. Koenders est
encouragé par les progrès d'ensemble que le pays a accomplis et par les mesures
que le Gouvernement a prises en vue de garantir la stabilité, la réconciliation
et le relèvement économique de la Côte d'Ivoire.  Cependant, le Représentant
spécial mettra en exergue la nécessité pour tous les acteurs ivoiriens de
renforcer leur action dans quatre domaines clefs soulignés dans le rapport du
Secrétaire-général des Nations Unies. 




 




Politique : De la
nécessité de poursuivre le dialogue politique




 




Au plan politique,
Ban ki-Moon souligne dans ce rapport l'importance de la poursuite du dialogue
politique, qui demeure la pierre angulaire du
processus d'un état républicain. Le rapport demande à toutes les parties
concernées d'y participer dans un esprit constructif. Il demande instamment au
Gouvernement de continuer à s'employer à garantir un dialogue politique
authentique et une réconciliation à tous les niveaux et d'offrir un espace
politique à l'opposition. Il appelle les partis de l'opposition à jouer un rôle
constructif et à contribuer à bâtir un avenir meilleur pour la Côte d'Ivoire.




 




Situation des Droits
de l'Homme




 




Le rapport du
Secrétaire général des Nations Unies indique des préoccupations au niveau des
droits de l'homme. Sur ce plan, M. Koenders est préoccupé par les rapports et
témoignages crédibles faisant état de violations de ces droits et de faits
illicites commis par des éléments des Forces Républicains de Côte d'Ivoire
(FRCI) ou des groupes associés à ces derniers. Il engage les autorités à
redoubler d'efforts pour prévenir de tels abus, et combattre l'impunité en
traduisant tous les auteurs en justice, quel que soit leur statut ou leur
appartenance politique. Toutes les personnes arrêtées et détenues doivent être
immédiatement informées des motifs de leur arrestation et jouir de leur droit à
une procédure juste et équitable.




Le Secrétaire
général des Nations Unies et son Représentant Spécial estiment que la situation
des droits de l'homme dans le pays reste préoccupante, au point qu'elle
nécessite une attention et une action accrue de la part des parties prenantes
nationales.




 




Situation dans
l'ouest du pays et le long de la frontière avec le Libéria




 




Le rapport constate
avec inquiétude que l'instabilité persiste et que la situation sécuritaire ne
cesse de se dégrader dans l'ouest de la Côte d'Ivoire et le long de la frontière
avec le Libéria. Les tensions entre les services de sécurité et la population,
le réarmement et le recrutement présumés d'ex-combattants ivoiriens et
libériens, les violentes attaques perpétrées contre les villages frontaliers,
avec leur lot de morts et de blessés, provoquent des destructions et des
déplacements de population, et demeurent de grandes sources de préoccupation.




 




Le Représentant
spécial reste particulièrement préoccupé par les risques et les menaces que font
peser sur la stabilité en Côte d'Ivoire et la sécurité de la population, les
nombreuses armes qui circulent dans le pays, les mouvements transfrontaliers
d'ex-combattants ainsi que les intentions des partisans de l'ancien régime,
autant d'éléments qui mettent gravement en danger la population de la région et
compromettent la stabilité de la Côte d'Ivoire, du Libéria et de toute l'Afrique
de l'Ouest.




 




Il appartient aux
gouvernements ivoirien et libérien de protéger la population civile, de
promouvoir la réconciliation et d'assurer la sécurité. Tout en notant les
initiatives prises pour renforcer la coopération entre les deux pays, M.
Koenders leur lance un appel pour qu'ils s'emploient plus activement à améliorer
la sécurité le long de leur frontière et à assurer la protection des leur
populations. Par ailleurs des mesures doivent être prises par les deux pays pour
identifier les fauteurs de troubles et placer les auteurs de violences devant
leurs responsabilités.




 




La présence
d'éléments armés et leurs mouvements transfrontaliers, le trafic illicite et la
criminalité organisée constituent des menaces qui s'étendent bien au-delà des
frontières de la Côte d'Ivoire et du Libéria. L'Opération des Nations Unies en
Côte d'Ivoire, la Mission des Nations Unies au Libéria et les équipes-pays des
Nations Unies des deux pays concernés, devront continuer à aider les
gouvernements tout en renforçant encore leurs activités et leur coopération,
conformément à leurs mandats respectifs.




 




 




Réforme du secteur
de sécurité (RSS) et Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR)




 




Le rapport souligne
la nécessité de la mise en place d'une réforme efficace du secteur de la
sécurité et d'activités de désarmement, de démobilisation et de réintégration
dans les deux pays, essentielle pour appuyer les efforts de stabilisation. Elle
doit éliminer les facteurs de conflit et s'attaquer aux questions sous-jacentes,
en particulier celles liées à la propriété foncière et à l'identité. La Côte
d'Ivoire doit s'attaquer d'urgence aux causes profondes du conflit et promouvoir
la réconciliation en adoptant des mesures concrètes à l'échelle nationale, tout
en privilégiant le renforcement de l'état de droit et le rétablissement de
l'autorité de l'État dans l'ouest du pays.




 




Toujours sur le plan
du RSS, le Représentant spécial estime indispensable de faire progresser de
façon tangible ce processus pour l'instauration durable de la paix et de la
stabilité dans le pays. Le rapport relève que le Président Alassane Ouattara a
entrepris de superviser directement la réforme du secteur de la sécurité, et
demande instamment au Gouvernement d'accélérer la mise en place d'un dispositif
national qui permettra de guider ce processus d'importance cruciale. Les
atteintes répétées à la sécurité perpétrées par des éléments armés, la récente
multiplication des attaques commises par des individus et des groupes armés et
des cas signalés de recrutement et de réarmement des ex-combattants mettent en
relief la nécessité de prendre d'urgence des mesures concrètes de désarmement,
de démobilisation et de réintégration (DDR). M. Ban ki-Moon et M. Koenders
demandent avec insistance au Gouvernement d'accélérer la mise au point d'un
programme national de DDR assorti de critères d'admission clairs et stricts et
de trouver des solutions permettant d'intégrer durablement ces personnes à la
vie sociale et économique. Il faudra pour cela adopter également une optique
sous-régionale, et le rapport encourage au premier chef les gouvernements
ivoirien et libérien à prendre des mesures propres à lutter contre la
recrudescence de ces menaces.




 




Selon le Secrétaire
général, un plan global de réforme du secteur de la sécurité devrait favoriser
la confiance mutuelle et la cohésion au sein des services de sécurité et entre
eux. Ce plan devrait aussi améliorer les relations entre les services de
sécurité et de maintien de l'ordre et les personnes qu'ils sont chargés de
protéger.