Appui au processus électoral : « Nous contribuons à l’effort général dans le cadre des Nations Unies », affirme Michel Arion (UE)

30 oct 2008

Appui au processus électoral : « Nous contribuons à l’effort général dans le cadre des Nations Unies », affirme Michel Arion (UE)

ONUCI-FM: Monsieur Arion, bonjour !

MICHEL ARION: Bonjour Monsieur !

ONUCI-FM: Quel regard portez-vous sur les derniers évènements avec l'opération d'identification qui a été lancé, qui a marqué un arrêt et qui a repris ?

MICHEL ARION: Ce regard rétrospectif m'emmène, je dirai, généralement et globalement, à me féliciter de la tendance que l'on constate depuis maintenant plus d'un an, depuis les Accords de Ouagadougou. Vous l'avez dit, ces derniers temps ont été un peu plus difficile avec ces opérations d'identification. Mais sachez que c'est tout à fait normal puisque nous sommes dans un pays instable qui sort de crise.

ONUCI-FM: Vous devez contribuer financièrement pour aider à ce que toutes les opérations soient menées normalement. Est-ce que vous jouez votre partition ?

MICHEL ARION: Oui ! bien sûr que l'Union Européenne et ses états membres contribuent aussi à l'effort général dans le cadre des Nations Unies au niveau multilatéral et au niveau bilatéral. Donc beaucoup de choses à la fois. Je crois que c'est aussi important de rappeler qu'au plus fort de la crise en 2002 et 2004, la Commission Européenne et les principaux Etats membres de l'Union Européenne sont restés présents et je crois que c'est très important quand un pays est en crise, quand un pays est déstabilisé, de ne pas le quitter.
Comme vous le savez, le budget communautaire mis en œuvre par la Commission Européenne a contribué de façon substantielle à toute une série d'actions aussi bien dans le domaine politique d'accompagnement de sortie de crise que dans le domaine humanitaire ou dans le domaine de l'aide et du développement.

ONUCI-FM: En Côte d'Ivoire, on parle de la reconstitution de l'état civil, c'est de plus en plus d'actualité, mais on sait aussi qu'à ce niveau, vous intervenez financièrement, est-ce que l'opération se comporte bien ?

MICHEL ARION: Comme vous l'avez rappelé, nous sommes en train de mettre en œuvre avec le gouvernement ce programme de reconstitution des registres d'état civil perdus, volés ou détruits. C'est ce que nous sommes en train de mettre en œuvre pour l'instant, mais avant cela, nous avons, par exemple, financé les audiences foraines, donc nous avons contribué très largement à l'organisation de ces audiences foraines au cours desquelles comme vous le savez, on a émis des jugements supplétifs pour plus de 700.000 demandeurs.
Ici, avec la reconstitution des registres d'état civil, on s'adresse à la population qui a été déjà déclarée mais qui ne peut plus fournir la preuve qu'elle l'a été, c'est-à-dire qu'elle ne peut plus fournir la preuve d'un acte de naissance. Et donc, ce qu'on fait, c'est de reconstituer les registres. Nous sommes à la fin, je dirai, de l'inventaire de tout ce qui manque. Et maintenant très bientôt, nous allons participer à la mise en place de ces commissions locales de reconstitution.

ONUCI-FM: A combien peut-on estimer votre contribution financière dans ces deux opérations, les audiences foraines et la reconstitution des registres perdus et détruits ?

MICHEL ARION: Pour les audiences foraines, nous avons dépensé FCFA 5 milliards grosso-modo et pour la reconstitution des registres d'état civil perdus, c'est aussi grosso-modo la même chose.

ONUCI-FM: Ce que nous constatons, c'est que vous avez des programmes ou des opérations bien ciblées auxquelles vous participez, aussi bien sur le plan technique que sur le plan financier. Mais alors, c'est vous qui choisissez ou c'est l'Etat de Côte d'Ivoire qui vous appelle à l'aide ?

MICHEL ARION: C'est toujours sur la base de la demande de l'Etat de Côte d'Ivoire que nous intervenons. Le principe même du Fond Européen de Développement et de la Coopération Européenne fondée sur les Accords de Cotonou, c'est une gestion en partenariat, une gestion conjointe de l'ensemble de la coopération depuis la première requête de financement jusqu'à la passation des marchés, la passation des contrats, les décaissements. Donc, tout est géré conjointement, heureusement de manière décentralisée, en ce qui nous concerne, puisque ce n'est plus notre siège de Bruxelles qui gère les projets, mais c'est directement à partir de la délégation que nous avons le personnel et les moyens techniques et informatiques nécessaires directement branchés sur la comptabilité centrale de Bruxelles pour effectuer l'ensemble de la gestion du projet.

ONUCI-FM: Alors ! Vous êtes également intervenu dans le bouclage du budget électoral. On vous a cité à un moment donné. A combien peut-on estimer ce montant, cette contribution?

MICHEL ARION: Ah oui ! Ça c'est vraiment beaucoup d'argent qui a été décidé tout récemment, fin Septembre, puisqu'au mois de Juin, quand le Premier ministre est allé à Bruxelles voir notre commissaire, Monsieur Louis Michel, il lui a expliqué qu'il y avait de sérieux problèmes de trésorerie, de capacité contributive de l'Etat pour boucler le budget électoral. On nous a présenté l'écart de financement et nous avons décidé, le commissaire à décidé (...) que nous couvrirons l'intégralité de l'écart du financement. C'est ce qui m'a emmené à déclarer effectivement que le budget électoral était bouclé. Alors cela se lève à 18 milliards de franc CFA. La convention va être signée incessamment et avec cela, nous comptons bien avoir bouclé le budget électoral, du moins au moment où on nous l'a présenté en Juin.

ONUCI-FM: Alors, à vous entendre Monsieur Arion, c'est que ce budget électoral, il est peut-être bouclé sur papier, mais le décaissement des fonds n'est pas encore effectif. .

MICHEL ARION: Le décaissement n'est pas effectif parce que les opérations n'ont pas encore véritablement commencé. Bien sûr, il ne faut pas raisonner en étapes successives, mais il y a quand même des grandes phases qui doivent se terminer avant de se lancer véritablement dans la mise en œuvre du budget électoral. Avant de mettre en œuvre le budget électoral, il faut avoir une liste électorale, avant d'avoir une liste électorale, il faut d'abord avoir une identification des populations, avant de les identifier, il faut la reconstitution des actes d'état civil, etc.
Donc ces actions sont successives, ce qui ne nous empêche pas de mener des actions préparatoires, déjà, en parallèle et en préparation des élections.

ONUCI-FM: Monsieur Michel Arion, je vous remercie !

MICHEL ARION:C'est moi qui vous remercie !