Toulepleu, le 2 juillet 2011... Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la Côte d'Ivoire, Y.J Choi et le Ministre d'Etat, Ministre de l'Intérieur, Hamed Bakayoko, ont achevé samedi 2 juillet 2011, à Toulepleu (654 km d'Abidjan), une mission entamée la veille dans l'ouest du pays. Cette visite qui s'inscrit dans le cadre de l'évaluation de la situation postélectorale, s'est achevée par une rencontre avec les populations de Toulepleu.

M. Choi, lors de son intervention, a précisé que les Ivoiriens avaient organisé une magnifique élection présidentielle dont les résultats avaient, malheureusement été contestés à tort par le camp de l'ex-président Laurent Gbagbo. Il a donc fait savoir aux populations qu'il était venu leur porter un message d'optimisme. « Nous sommes venus vous dire que la paix est revenue, nous allons sécuriser la frontière et vous rebâtirez la ville. Nous allons établir 8 camps militaires à l'ouest, dont un à Toulepleu, trois autres le long des frontières de la Côte d'Ivoire et quatre autour de Daloa. Dans quatre semaines, ils seront livrés pour renforcer votre sécurité », a-t-il indiqué.

Le chef de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) a ajouté que des moyens seraient donnés au corps préfectoral, à la police et à la gendarmerie. Toute chose qui devrait, selon lui, concourir à la relance économique du département. Il a révélé que 2 milliards étaient consacrés à la région du Moyen- Cavally pour son développement. Il a, par la même occasion, invité les populations à s'impliquer dans des actions visant un retour à la normalité

Pour sa part, le Ministre Hamed Bakayoko, a remercié, M Choi pour l'aide consentie à la région du Moyen-Cavally et exhorté les populations à s'éloigner des discours de haine et d'inimitié. Selon, M. Bakayoko, la religion, les conflits politiques et l'appartenance à un groupe ethnique, ne devraient pas diviser les ivoiriens. « Le gouvernement a un plan d'urgence pour rétablir le secteur de la santé. Il va vous aidez, mais vous devriez vous aimer et vous apprécier », a-t-il conclu.

Le 4ème adjoint au maire, Benoit Gnanhoulou, a estimé que les blessures des populations restaient béantes. « Aujourd'hui, la sécurité s'installe progressivement grâce aux Forces Républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI) et les forces de l'ONUCI », a-t-il toutefois ajouté. M. Gnanhoulou a également indiqué que les habitants du département souhaitent la réconciliation pour permettre le retour des 2/3 d'entre eux toujours en exil au Liberia, car selon lui, Toulepleu a besoin d'être reconstruite pour le bonheur de toutes ses populations.

Le Porte-parole des populations, Isidore Nibaud, a, pour sa part, demandé à l'ONUCI de réhabiliter les maisons détruites qui appartiennent pour la plupart aux populations refugiées aux Liberia et dans les forêts avoisinantes. Il a aussi souhaité le retour de la gendarmerie et de la police pour assurer la sécurité, afin de permettre un retour rapide des réfugiés chez eux.

Le préfet du département de Toulepleu, Karim Diarra a dépeint le climat délétère qui régnait dans la ville avant le 6 mars 2011 suite aux actions des Jeunes patriotes qui avaient contraint les populations à fuir. Ces actes avaient, a-t-il rappelé, causé la mort d'officiers des ex- Forces de Défense et de Sécurité (FDS). Il a cependant indiqué que depuis la présence des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI,) et le retour du contingent béninois dans la localité, les populations sont rassurées.

Il a cependant déploré l'attitude des cadres du département qui démotivent les actions de retour des exilés au Liberia, en leur faisant notamment croire à un possible retournement de situation.