« J'ai visité plusieurs fois Duekoué, j'ai vu la détresse lors de la crise postélectorale et le redressement de Duekoué. Vous n'avez rien perdu, car vous avez encore votre courage et votre dignité » : le Coordonnateur résidant du Système des Nations Unies et Coordonnateur humanitaire, Ndolamb Ngokwey, s'est exprimé en ces termes, jeudi 5 septembre 2013, dans son adresse aux femmes de la Coalition des femmes leaders de Duékoué, située à 502 km au nord-ouest d'Abidjan. Cette ville recevait la visite d'une mission conjointe de l'ONU, du ministère Famille, femme et enfant et de la Société civile.



« Si la crise humanitaire a pris fin, le problème humanitaire demeure. Les questions qui touchent les femmes nous préoccupent », a indiqué M. Ngokwey qui est aussi Représentant spécial adjoint du Secrétaire général de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI).



La Présidente de la Coalition des femmes leaders de Duékoué, Elisabeth Mah, a brossé un tableau de la situation sur le terrain: plusieurs femmes ont été violentées, certaines sont veuves et ont à leur charge des dizaines d'enfants du fait de la crise postélectorale.

En effet, en 2012, Duékoué a enregistré 241 cas de violences faites aux femmes dont 79 viols d'adultes et 41 cas sur des enfants. En 2013, 123 cas de violences basées sur le genre dont 37 cas de viol d'adultes et 29 cas d'enfants ont été dénombrés, selon les chiffres révélés par le Directeur adjoint du Centre social, Mamadou Doukouré.

« Nous sommes à vos côtés y compris le système des Nations Unies (ONUFEMMES, le PNUD...) pour vous appuyer », a assuré le Coordonnateur humanitaire de l'ONU, Ndolamb Ngokwey.

La Présidente de la Coalition des femmes leaders de Duékoué a saisi l'occasion pour faire un plaidoyer en faveur des femmes. « Nous vous demandons de nous aider dans le sens des projets : alphabétiser les femmes, les former ensuite à la gestion pour la pérennisation des projets », a-t-elle souligné. « Aidez-les à se prendre en charge. Cela contribuera à sortir les populations de Duékoué de la crise », a plaidé dans la foulée le Secrétaire général de préfecture, Robert Kouamé Bi Tibet.



Membre de la délégation onusienne venue écouter les femmes de Duékoué, la Représentante résidente d'ONUFEMME, Marie Goretti Nduwayo, les a exhortées à s'armer de courage pour rebondir. « Ne cédez pas au découragement. Vous pouvez et devrez reconstruire Duékoué. Nous voulons voir de quoi vous êtes capables et comment vous pourrez initier et pérenniser des activités génératrices de revenus à travers les fonds mis à votre disposition », leur a-t-elle dit.

Des mots qui ne peuvent qu'aider les femmes de Duékoué à demeurer, malgré tout, confiantes, à tourner les pages sombres de la crise post-électorale pour regarder vers l'avenir.