REVUE INTERNATIONALE DU MERCREDI 1er JUIN 2011

1 juin 2011

REVUE INTERNATIONALE DU MERCREDI 1er JUIN 2011

Charles Blé Goudé serait «bel et bien vivant»
RFI -
Donné pour mort depuis mi-avril 2011, Charles Blé Goudé, le leader des jeunes patriotes ivoirien, serait vivant. Sa voix aurait été reconnue dans un enregistrement. Une réapparition qui, si elle se confirme, en ferait un acteur à prendre en compte dans le processus de réconciliation nationale voulu par le président Alassane Ouattara. L'enregistrement a été posté sur un site internet proche de la galaxie des jeunes patriotes ivoiriens. Selon plusieurs sources ayant côtoyé la figure emblématique des patriotes, il s'agit bien de la voix de Charles Blé Goudé... Il avait disparu le 11 avril 2011 à la suite d'une vraie fausse arrestation démentie par les autorités. Comme beaucoup de dignitaires du Front populaire ivoirien (FPI), il s'était vraisemblablement réfugié au Ghana. Certains affirmaient l'avoir aperçu au Bénin. Par la suite, iI avait été donné pour mort. Charles Blé Goudé met donc un terme aux rumeurs : « Je suis vivant. A ceux qui ont jubilé à l'annonce de ma prétendue mort...je leur souhaite longue vie, ironise t-il dans l'enregistrement. Soyez rassurés, je suis bel et bien vivant. » Dans ce document qui s'adresse à ses partisans, Charles Blé Goudé s'interroge sur la réconciliation promise par le président Ouattara. « Au delà des slogans, la réconciliation doit se traduire en actes concrets. Le président Gbagbo et plusieurs de ses compagnons sont illégalement incarcérés dans le nord de la Côte d'Ivoire», juge t-il. En sortant de son silence Charles Blé Goudé cherche visiblement à exister, et peut-être à négocier un éventuel retour au pays.

Le FMI va reprendre son aide à la Côte d'Ivoire
Le Monde
- Le Fonds monétaire international a annoncé, mardi 31 mai, avoir conclu un accord avec les autorités ivoiriennes qui devrait permettre une reprise de son aide à la Côte d'Ivoire en juillet. Les autorités ivoiriennes et la délégation du FMI dans ce pays sont convenues "d'un ensemble de politiques macroéconomiques à mettre en œuvre durant le reste de l'année 2011, en vue de relancer l'économie du pays", indique le Fonds dans ce communiqué. "Un décaissement éventuel [...] d'environ 130 millions de dollars"(environ 90 millions d'euros) pourrait intervenir en juillet", ajoute ce communiqué publié à l'issue de la visite de la mission du FMI à Abidjan. Le Fonds avait accordé en mars 2009 un prêt de 330 millions d'euros au pays, dont trois tranches seulement ont été versées sur les sept prévues à l'origine. Après l'élection présidentielle de novembre 2010, cette aide s'était arrêtée à cause de la crise provoquée par la décision du sortant, Laurent Gbagbo, de s'accrocher au pouvoir malgré sa défaite.

UEMOA : la Côte d'Ivoire retrouve sa place
Le Pays
- Après plusieurs mois de crise qui l'ont marginalisée, la Côte d'Ivoire reprend sa place au sein de l'UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine). Le sommet extraordinaire de Lomé, tenu hier, a jeté les bases d'un nouveau départ pour l'organisation sous-régionale, avec une Côte d'Ivoire convalescente certes, mais prête à jouer à nouveau les premiers rôles. L'un des signes de ce retour gagnant est sans conteste la nomination de l'Ivoirien Tiémoko Meyliet Koné à la tête de la plus prestigieuse institution de l'UEMOA, la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'ouest (BCEAO). Selon une règle non écrite, le poste de gouverneur de la BCEAO a toujours été occupé par un Ivoirien. Sans doute est-ce en raison du poids économique du pays au sein de l'espace économique sous-régional. En tout cas, la triste page de la crise postélectorale ivoirienne se tourne aussi à travers cette nomination. On se souvient comme d'hier, comment l'ancien président ivoirien, au plus fort du conflit, avait instrumentalisé le gouverneur d'alors, à des fins de prédation des fonds de la Banque. Un hold-up qui avait permis de faire virer des centaines de milliards vers une destination inconnue. En représailles, et à la demande de Alassane Ouattara, la BCEAO avait coupé tous les ponts avec la Côte d'Ivoire, entraînant l'asphyxie de son système économique. (...)

Côte d'Ivoire : Retour vers l'AGOA
Le Griot
- Depuis l'avènement d'Alassane Ouattara au pouvoir, la Côte d'Ivoire essaye de reconquérir tous les partenariats économiques qu'elle a perdus durant sa longue crise socio-économique. Ce qui explique sa prochaine participation au 10è Forum de l'African Growth and Opportunity Act (AGOA), lequel se déroulera, du 7 au 10 Juin 2011, à Lusaka (Zambie), avec comme thème « Renforcement des échanges commerciaux par une meilleure compétitivité, une plus grande création de valeur ajoutée et une intégration régionale plus forte ». L'AGOA étant devenue incontournable pour tout pays africain désireux de conquérir le marché américain, l'on comprend aisément pourquoi la Côte d'Ivoire ne peut se passer d'un tel rendez-vous. Surtout, qu'à peine élue dans ce programme en 2002, la Côte d'Ivoire avait totalisé, à l'époque, 49 millions de dollars américains d'exportation vers les USA. Mieux, l'année suivante, l'addition était plus salée avec 77 millions de dollars américains. Mais, suite à ses difficultés politiques, elle s'est vue écartée de l'AGOA depuis 2005, perdant, du coup, ces avantages financiers. Ainsi, pour signer son grand retour, le pays d'Alassane Ouattara n'a pas lésiné sur les moyens en établissant la « Back to AGOA Taskforce », une structure multisectorielle (public – privé) coordonnée par l'Association pour la Promotion des Exportations de Côte d'Ivoire (APEX-CI). Celle-ci, en prenant part au prochain forum en Zambie, va saisir l'occasion de prouver la rééligibilité de la Côte d'Ivoire à l'AGOA. Une opération séduction qui se déclinera en deux volets : d'abord, évoquer la récente issue de la transition ivoirienne par des élections jugées démocratiques par la communauté internationale et, ensuite, présenter les différentes entreprises ivoiriennes.

Justice et réconciliation à Duékoué, exercice difficile
Rfi
- L'organisation Amnesty International accuse les deux camps d'exactions lors de la prise de la ville de Duékoué par les FRCI d'Alassane Ouattara les 28 et 29 mars 2011, mais elle parle aussi d'une « chasse à l'homme » dans le quartier Carrefour de Duékoué, habité par la communauté guéré, considérée comme favorable à l'ancien président Laurent Gbagbo. Le ministère ivoirien de la Défense explique que le quartier Carrefour de Duékoué était un fief des milices armées. Mais les habitants parlent d'attaque « systématique » et c'est de cela qu'ils veulent témoigner aujourd'hui. Il y a beaucoup d'attente à la mairie de Duékoué : 289 personnes en trois jours ont demandé à rencontrer le juge. Parmi elles, Marcelle qui veut savoir qui sont les gens qui ont tué son mari le matin du mercredi 30 mars : « Il n'est pas combattant, il n'a pas de fusil. Une personne inoffensive. Je n'ai pas besoin de milliards de demandes à la justice de trancher ». À l'étage, deux greffiers tapent frénétiquement sur leurs machines à écrire. Le juge du Tribunal de première instance, Yaya Ouattara reçoit les victimes dans un bureau sans fenêtre. Lui et son équipe sont chargés d'enquêter sur les violences qui ont éclaté à Duékoué, Bloléquin, Toulepleu et Guiglo depuis janvier 2011. « Nous savons que la tâche est très ardue parce que ces évènements ont touché beaucoup de gens. Il y en a qui ont perdu des biens. Notre objectif n'est pas de dédommager [la perte des biens, NDLR] mais d'entendre tous les "sachants" sur ces évènements, de voir qui sont les auteurs [des violences, NDLR] et au besoin de savoir combien de morts il y a eu à l'occasion de ces évènements ». De son côté, le commandant Coumba des Forces républicaines de Côte d'Ivoire stationnées à Duékoué tente de renouer les liens entre une population divisée par une longue histoire de violents conflits : « La communauté guéré est le propriétaire foncier à Duékoué. Il y a toujours eu une mésentente en sourdine avec les alloctones, les groupes dioula, senoufo, baoulé et autres ».[...]