REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU VENDREDI 11 MAI 2012

11 mai 2012

REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU VENDREDI 11 MAI 2012







BBC- Edition 07H00




 




█ En Côte d'Ivoire, le principal collectif d'ONG ivoiriennes
accuse la classe politique dans son ensemble d'exclure le corps social du
processus de réconciliation enclenché après la crise politique qui a pris fin,
il y a une année. La Convention de la société civile ivoirienne dénonce la mise
à l'écart de confessions religieuses, de chefs traditionnels. De syndicats du
secteur privé, ainsi que de la société civile. La Csci constate que cette
méthode n'a pas contribué par le passé à sortir la Côte d'Ivoire de la crise.
Patrick N'Gouan est le coordonnateur de cette convention.




 




Patrick N'Gouan : la paix entre
formations politiques, comme cela a prévalu depuis 10 ans : Accra, Lomé,
Marcoussis, Pretoria, Ouagadougou. C'est seulement entre acteurs politiques.
Tout le reste du corps social a été écarté. Cette exclusion a eu pour
conséquence un échec de tout le processus de réconciliation et de gestion
post-crise. Et la preuve, c'est qu'on a eu la guerre. Alors ce que nous
demandons, au nouveau régime, c'est de ne pas commettre les mêmes erreurs que
l'ancien régime. 




 




BBC : Depuis le début de ce
nouveau processus de réconciliation, est-ce que le corps social dont vous avez
parlé n'a pas été consulté ?




 




Patrick N'Gouan : A ma
connaissance non. A ma connaissance, ni les syndicats, ni le secteur privé, ni
les religieux, ni la société civile, les grands réseaux d'ONG ne sont impliqués
dans le mécanisme de réconciliation.




 




BBC : Vous mettez donc en
cause toute la classe politique. Que ce soit le régime actuel, le gouvernement
actuel. Mais aussi ceux qui s'opposent à ce gouvernement.




 




Patrick N'Gouan : Oui. Depuis
2000, nous n'avons cessé de mettre en cause la classe politique ivoirienne. Ce
n'est pas une affaire de Ouattara. Ça commencé depuis Gbagbo jusqu'aujourd'hui.
La classe politique, l'opposition comme le parti au pouvoir a confisqué le débat
national. C'est pour cela que nous disons que pour une fois, il faut qu'on
change de méthode. Aller se réunir à Bassam entre politiciens. Discuter sur la
composition de la Commission électorale indépendante, sur qui doit siéger dans
la commission, qui doit être majoritaire, sur la libération de M. Gbagbo. Nous
trouvons que c'est des questions importantes. Mais des questions totalement
insuffisantes par rapport à la dimension de la crise. 




 




BBC : Qu'est-ce que vous pensez
que le corps social peut apporter véritablement à ce processus ?




 




Patrick N'Gouan : Le corps social
a besoin de rassurer les populations. Je sais que le Commission Dialogue, vérité
et réconciliation est en train de faire un travail énorme. C'est la même chose
que la réforme de l'armée. Je sais que le gouvernement actuel, à travers le
ministère de la Défense est en train de faire un travail énorme dans la
restructuration et la reforme de l'armée. Mais, beaucoup d'ivoiriens continuent
de contester la légitimité de la nouvelle armée. La preuve, c'est qu'il y a
souvent des affrontements, des altercations entre certains groupes de la
population et cette nouvelle armée. C'est la même chose que la justice
transitionnelle. Beaucoup d'ivoiriens estiment qu'on applique une justice des
vainqueurs. Et que ce n'est pas une justice impartiale. Donc toutes ces
questions ont besoin d'être traitées de manière consensuelle pour rassurer les
populations. C'est le prix de la réconciliation. Ça me semble élémentaire.   




 




 




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Rfi- Edition 06H30




 




█ En Côte d'Ivoire, 240 détenus évadés de 08 établissements
pénitentiaires ces derniers mois. Le gouvernement réagit, deux directeurs de
prisons ont été révoqués ce mercredi. Celui de la Maison d'arrêt et de
correction d'Abidjan et celui de la prison d'Agboville. Conséquence, selon
certains du manque de moyens alloués aux personnels pénitentiaires. A Abidjan,
Stanislas Ndayishimiyé.




 




Stanislas Ndayishimiyé : La
Maca,
la Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan et la
prison d'Agboville à environ 80 km au nord d'Abidjan, ont vécu la semaine
dernière l'évasion de 150 détenus. 52 à la Maca au cours d'une matinée
pluvieuse, 20 d'entre eux ont été repris. Une centaine à Agboville en pleine
journée. Plus de 50 d'entre eux manquent toujours à l'appel. Depuis le mois de
janvier, des prisonniers ont faussé compagnie à leurs geôliers dans six autres
prisons
de Côte d'Ivoire, notamment celle de Katiola
dans le centre du pays et à Korhogo dans le Nord. Le gouvernement ivoirien
reconnaît que le personnel de surveillance est insuffisant et n'est pas armé et
relève d'un certain cas de dysfonctionnements internes à l'administration
pénitentiaire. La Maca s'est vidée de ses 5 000 prisonniers lors de la crise
postélectorale. Lors des évasions survenues vendredi, les riverains de la Maca
étaient inquiets. Mais la décision de limoger son directeur est mal comprise.




 




Un riverain : Oui, on a eu
peur. Mais vraiment, ce n'est pas trop sa faute parce que si les agents de la
prison ne sont pas armés. Ils ne peuvent pas assurer la sécurité de la prison.
Le directeur n'a rien à avoir avec ça. On doit donner des armes aux agents pour
qu'ils puissent bien sécuriser la prison. Là, il n'y aura pas d'évasion.




 




Deuxième riverain : Non, ce
n'est pas normal. Normalement, il ne devrait pas enlever le directeur. Ils
doivent faire l'enquête d'abord.




 




Troisième riverain : C'est
normal. C'est vrai mais là, c'est un peu dur.




 




Stanislas Ndayishimiyé : Les
jeunes riverains de la Maca ont pour la plupart des parents qui travaillent à
l'intérieur de cette prison qui compte aujourd'hui depuis sa rénovation plus de
2 000 détenus. 




 




Stanislas Ndayishimiyé, Abidjan Rfi