REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU MARDI 27 AOÛT 2013
Edition de 6H00 du Mardi 27 Août 2013 – Radio Côte d'Ivoire
Point
de presse du porte-parole du Président de la Cdvr, Franck Kouassi Sran est venu
informer l'opinion nationale et internationale du démarrage effectif après deux
reports de la phase qualitative des consultations nationales. Deuxième grande
activité inscrite au tableau du plan d'action opérationnelle de la Commission
dialogue, vérité et réconciliation. On l'écoute.
Franck Kouassi Sran :
L'opération a été lancée le mercredi 21 août 2013 sur l'ensemble du territoire
national et ce, pour environ quatre semaines. Elle fait suite à la formation de
296 acteurs ou organisateurs issus des commissions locales et des plateformes de
la société civile. La phase qualitative est un dialogue participatif et
inclusif. C'est une opération d'écoute active au bénéfice des populations avec
pour enjeux majeur la prise en compte de leurs avis dans la conduite du
processus de réconciliation nationale. Pour une meilleure coordination de cette
entreprise, l'organisation et l'occupation du terrain a été faite en trois
temps. Une première vague de treize (13) commissions locales et de plateformes
de la société civile est entrée en action depuis mercredi. Une deuxième vague de
sept (7) sera mise en route dès la semaine prochaine avant la troisième et
dernière. Le Président Charles Konan Banny tient à encourager les populations à
participer massivement à ces rencontres pour que leurs avis comptent.
Edition de 7H00 du mardi 27 Août 2013 – BBC Afrique
L'invité Afrique de BBC Afrique matin, l'opposant ivoirien Laurent Dona Fologo,
président du Rassemblement pour le progrès, la paix et le partage. L'adoption
vendredi de la loi sur la nationalité créée une polémique en Côte d'Ivoire.
Laurent Dona Fologo estime que les députés ivoiriens ont adopté, je cite, « une
bombe à retardement ». Il aurait souhaité plus de débats autour de la question
avant de parvenir un consensus. Laurent Dona Fologo est interrogé par Mariama
Thiam.
Laurent Dona Fologo :
Les lois qu'ils viennent de voter, concernant le foncier et la nationalité en
Côte d'Ivoire, soulèvent pas mal de polémique. La sagesse aurait conseillé que
ces lois fussent revues, si elle devait l'être, avec une assemblée complète.
L'Assemblée actuelle de la Côte d'Ivoire est boiteuse parce qu'une bonne partie
d'Ivoiriens qui auraient pu être élus ne se sont pas présentés aux élections
suite aux différents événements que nous avons vécus en Côte d'Ivoire concernant
la situation politique. Dans ces conditions-là, je pense que des lois délicates
et les lois difficiles devraient être votées lorsque l'Assemblée serait complète
pour engager tout le monde. Ça peut être une bombe à retardement dans la mesure
où, vous le savez, des députés peuvent remettre en cause à tout moment ces
lois-là si une Assemblée était complète et que la majorité n'était pas évidente.
Je pense que la situation actuelle de la Côte d'Ivoire devrait nous amener à
aller lentement sur certains points. Et nous sommes en train de travailler pour
retrouver la cohésion sociale, pour retrouver la paix, pour retrouver la
réconciliation. Je pense que ces choses-là sont préalables à l'adoption des lois
acceptées par tous.
BBC
Afrique :
Alors, vous parlez d'une Assemblée nationale boiteuse, incomplète, faisant
certainement référence à l'absence du Fpi, le Front populaire ivoirien, ex-parti
au pouvoir. Mais c'est eux qui ont choisi de boycotter les législatives. Ne
pensez-vous pas que ceux qui sont actuellement à l'Assemblée nationale
ivoirienne sont vraiment les représentants du peuple ?
Laurent Dona Fologo :
Bon, je ne sais pas s'ils sont vraiment les représentants du peuple dans sa
totalité. Parce que lorsque le Fpi se présente aux élections, c'est un parti qui
est quand même grand quel que soit ses lacunes. C'est un parti qui ne compterait
pas moins de 20 députés à l'Assemblée nationale, ce qui n'est pas rien. C'est
pourquoi je pense que les lois difficiles devraient être discutées quand tous
ces gens-là seraient là. Supposons qu'aux prochaines élections législatives, le
Fpi se présente et ait une forte représentation. Il y aura des tentatives pour
éventuellement revoir certaines lois. Ça j'en suis persuadé. Le Fpi, je ne
l'approuve pas. Moi, je n'étais pas pour le boycott des élections. Mais je
reconnais que si ces gens-là se présentaient, ils auraient eu beaucoup plus. Au
minimum une vingtaine de députés, madame, c'est certain.
BBC
Afrique :
Même avec une vingtaine de députés, les lois auraient pu passer.
Laurent Dona Fologo :
Je ne sais pas. Parce que des députés ont des relations entre eux. Vous savez,
des députés influencent d'autres députés. Et puis de toute façon, les lois
auraient fait l'objet de débats beaucoup plus large. Certaines lois ont été
comme précipitées, comme obéissant à un objectif, comme n'ayant pas été
suffisamment expliquée. Une loi qui a été votée en 72 et qui n'a pas été
appliquée, même du vivant d'Houphouët-Boigny, c'est qu'il y a problème madame.
Donc ça méritait d'être repris, d'être repensé et d'être discuté et puis on
arriverait peut être à un consensus durable. C'est ça que je veux dire. Je ne
souhaite pas qu'on reprenne chaque fois les choses et qu'on recommence. Ça c'est
mon point de vue.