REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU 3 MARS 2010

3 mar 2010

REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU 3 MARS 2010







RFI – édition du 3 mars 2010 à 6 H 30




 




█ En Côte d'Ivoire, toujours dans l'attente d'un gouvernement
complet, même si l'opposition a confirmé vendredi qu'elle y participerait. On ne
sait toujours pas lesquels de ses membres rejoindront la nouvelle équipe. Le
précédent gouvernement avait été dissous avec la CEI le mois dernier par le
Président Laurent Gbagbo. Une décision qui avait provoqué des troubles dans
plusieurs villes du pays. A Bouaké, notamment, le fief de l'ancienne rébellion
des Forces nouvelles, des manifestants avaient pillé la mairie et incendié la
préfecture. C'était le 20 février dernier et 2 semaines plus tard l'inventaire
des dégâts se poursuit. Reportage de notre envoyé spécial à Bouaké, Cyril Ben
Simon
 :  




 




« La salle de mariages de la mairie est jonchée de bris de
glace. A l'intérieur du bâtiment, il ne reste rien. Ibrahima Fanny, le
maire de Bouaké fait l'état des lieux :




 




I.F. : « Hou là là ! Ils n'ont vraiment pas fait de cadeaux !
Je ne sais pas qu'est-ce qui les a pris. Tout est saccagé, détruit ! Mais, il
paraît que ça s'est fait en moins d'une heure. Moi, je n'étais pas là. J'étais
en mission à Abidjan. Ils ont tout cassé. Regardez ! Ce n'est pas grave ça ? Je
ne sais même pas où on va se marier maintenant à Bouaké. C'est triste ! »




 




RFI : « Et les forces de l'ordre
ne sont pas intervenues ? »




 




I.F. : « Non, non ! Il paraît qu'ils ne sont pas intervenus.
Ils sont venus lorsque toute la casse était terminée, comme si elles étaient
complices. »




 




RFI : « Et les forces de l'ONUCI,
qui sont présentes ici ? »




 




I.F. : « Ils faisaient la sieste. »




 




Pour justifier la tardive réaction des F.N., le commandant
Wattao
donne une explication :




 




« Sans gaz lacrymogènes, on aurait dû tirer à balles réelles
pour disperser les manifestants. On nous aurait alors accusés de crimes contre
l'humanité »




 




Affirme le chef d'état major adjoint de l'ex-rébellion.




 




A quelques centaines de mètres de la mairie, la préfecture de
région est encore plus sinistrée. Devant l'entrée, les carcasses de 6 véhicules
brulés. A l'intérieur, pas une porte, un bureau, une chaise n'ont été épargnés.
Sur le sol, des centaines de documents administratifs. »




 




Le préfet : « On était en train de reconstituer l'état civil.
Tous les actes de naissance, tous les registres, qui ont été reconstitués, sont
partis en fumée. Les conséquences sont, à mon avis, nombreuses. Je suis sous le
choc, je ne veux pas trop parler. Mais les archives d'une préfecture c'est trop
sérieux ! Si vous détruisez les archives d'une préfecture, qu'est-ce qu'on
devient ? Tout le courrier administratif qui était là. Comment on va répondre
maintenant ? »     




 




« Il est encore difficile d'expliquer la colère des
manifestants, qui ont visé en premier lieu les édifices publics. Les délestages,
les problèmes économiques, la rancœur contre les autorités locales, l'absence de
perspectives pour les jeunes démobilisés des F.N. ne sont surement pas pour rien
dans cette brusque flambée de violence. »




 




█ A Abidjan, le Conseil national de la communication audiovisuel
a levé la suspension de diffusion décrétée contre France 24. Le signal de la
chaîne française d'information avait été coupé le 22 février. 




 




 




BBC – édition du 3 mars 2010 à 6 H 00




 




En Côte d'Ivoire, la chaîne de télévision internationale France
24, suspendue depuis le 22 février, peut reprendre ses émissions aujourd'hui.
C'est Franck Anderson Kouassi, le président du Conseil national de la
communication audiovisuelle qui l'a annoncé. La chaîne avait été suspendue pour
avoir procédé à un traitement déséquilibré et non professionnel de
l'information, selon l'organisme de régulation de la presse ivoirienne.




 




Franck Anderson Kouassi : « Ce qu'on reprochait à France 24
portait sur 4 points notamment. Le 1er point, c'est qu'ils ont relayé
un appel à l'insurrection lancé par l'opposition, le
13 février 2010. 2ème point. Ils ont couvert les événements de Gagnoa avec une
illustration des images qui ont eu lieu à Abidjan, qui n'avaient rien à voir
avec ceux de Gagnoa. Et on a estimé que c'était une déformation des faits parce
que l'illustration qui a été faite des événements de Gagnoa avec les images de
ceux qui se sont déroulés à Abidjan, quelques jours plus tôt, n'étaient pas des
événements à dire. 3ème point. La bande déroulante sur laquelle
portaient un certain nombre d'informations est restée figée à l'écran pendant
plus de 20 minutes, ce qui n'est pas habituel, avec la mention : « Urgent », qui
clignotait en permanence. Ils ont simplement mis : « Plusieurs morts dans une
manifestation sans d'autres précisions. On a estimé que c'était un élément qui
était de nature à troubler la quiétude des populations puisqu'on était dans une
situation de tension. Et donner une information comme ça, sans plus de
précisions, ça pouvait. En plus de cela, le 4ème élément, c'est que
les journalistes de France 24, se sont autorisés à plusieurs reprises à des
commentaires qui nous ont semblés d'abord ne pas correspondre
à la
réalité, mais par moment, les commentaires que nous avons estimés un peu
désobligeants à l'égard de personnalités de ce pays. On ne pouvait pas se taire
sur ces choses. »