REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU 28 FEVRIER 2011

28 fév 2011

REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU 28 FEVRIER 2011

RFI - Edition de 7 heures 30

█ Le Secrétaire général de l'ONU appelle à une réunion d'urgence du Conseil de sécurité sur la Côte d'Ivoire. Une réunion pour examiner la situation dans le pays et plus particulièrement une livraison présumée illégale d'armes qui violerait l'embargo en vigueur depuis 2004.

RFI - Edition de 6 heures 30

█ En Côte d'Ivoire, la Mission de l'ONU accuse les forces fidèles à Laurent Gbagbo d'avoir blessé samedi, trois casques bleus dans une embuscade dans le quartier abidjanais d'Abobo. Tout attaque contre des casques bleus constitue un crime de guerre rappelle l'ONUCI qui renouvelle son appel au calme. Vendredi, Charles Blé Goudé, le chef des jeunes patriotes pro-Gbagbo avait appelé ses hommes à s'organiser en comité pour empêcher par tous les moyens l'ONUCI de circuler.

█ Depuis plusieurs jours en tout cas, Abobo est le théâtre d'affrontements entre les forces de défense et de sécurité proche de Laurent Gbagbo et des partisans supposés d'Alassane Ouattara. Des combats qui se sont concentrés notamment sur le secteur baptisé PK18. Ils ont fait fuir les habitants du quartier par centaines, mais tout le monde n'est pas parti. Et pour ceux qui restent, la vie quotidienne devient quasi impossible. Ecoutez le témoignage de cet habitant de PK18.

Habitant de PK18 : Vraiment, la vie à PK18 actuellement, c'est très difficile. Il n'y a pas d'eau, il n'y a pas d'électricité et les chars sont garés partout. On ne fait que tirer. La plupart des habitants de PK 18 ont déserté le quartier.

RFI : Et il y a encore à manger ? Il y a encore à boire ?

Habitant de PK18 : Non. Non. Non. C'est fini ça. Il y a le choléra même qui commence à s'installer. Tout le monde tombe malade.

RFI : Et comment vous faites pour vivre, vous ?

Habitant de PK18 : Bon, nous, on est là. Comme nous sommes des garçons, on tient le coup. On a pu avoir du attiéké qu'on a donné aux femmes. Pour le reste, on tient le coup.

RFI : Pourquoi vous ne partez pas ?

Habitant de PK18 : On va faire comment. Partir où ? C'est notre pays.

RFI : Est-ce qu'il y a beaucoup de blessés, beaucoup de morts ?

Habitant de PK18 : Ha ça, c'est clair. Il y a plein de morts dans les maisons actuellement. Les blessés, on essaie de les transporter à Anyama. Et actuellement, là-bas même, c'est débordé. Parce qu'avec le choléra qui a commencé, tout le monde a commencé à se déporter vers là-bas. Donc ce n'est pas facile.

Habitant de PK 18 à Abobo. Témoignage recueilli par Cyril Bensimon.

█ La Côte d'Ivoire toujours où Abidjan a été privée hier du signal hertzien de la RTI. En fait, il semble que l'émetteur de la chaine de télévision publique qui se trouve à Abobo ait été attaqué et endommagé. Pour les partisans d'Alassane Ouattara, la RTI est un media aux ordres du gouvernement Gbagbo.

BBC - Edition de 7 heures 00

█ La situation en Côte d'Ivoire où vendredi et samedi, trois attaques ont eu lieu contre des mosquées à Yopougon. Attaques perpétrées par des groupes de jeunes non identifiés. L'Imam Ousmane Diakité, secrétaire exécutif du Conseil Supérieur des Imams. Il appelle ses coreligionnaires au calme et explique ce qui s'est passé.

Imam Ousmane Diakité : Le vendredi passé, ça c'est le 25, à l'heure de la prière des individus armés sont venus attaquer la mosquée Lem qui se trouve à Yopougon dans un des quartiers d'Abidjan. Ils ont empêché les fidèles d'officier la prière du vendredi, ils ont incendié des tapis de prière et des exemplaires du Saint Coran. Ça c'était vendredi. Le samedi, ces mêmes individus sont revenus encore dans la même mosquée, soit disant à la recherche d'armes. Et samedi, ils ont encore attaqué une autre mosquée qu'on appelle mosquée marché à Yopougon. Ils ont encore fait des dégâts.

BBC : Mais est ce que vous savez qui sont ces individus ?

Imam Ousmane Diakité : Bon. Ce sont des civils. C'est des jeunes gens que nous voyons. Les mosquées n'ont rien avoir dans ces manifestations politiques. Les mosquées ne sont pas des caches d'armes. Les mosquées sont des lieux réservés à la prière. Nous voulons aussi appeler les uns et les autres au calme. Demander surtout aux musulmans d'éviter d'attaquer d'autres lieux de prière. Parce qu'il y a des gens en Côte d'Ivoire ici qui veulent tout faire pour transformer ce conflit en conflit religieux. Et nous ne voulons pas les accompagner.

BBC : Est-ce que vous avez pris des mesures de sécurité particulière autour de certaines mosquées ?

Imam Ousmane Diakité : Nous faisons pour notre sécurité ce que nous pouvons. Mais nous n'avons pas les moyens humains ni les moyens légitimes pour assurer la sécurité.

L'Imam Ousmane Diakité, secrétaire exécutif du Conseil Supérieur des Imams de Côte d'Ivoire, joint par Valérie Boni.