REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU 22 AVRIL 2009

22 avr 2009

REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU 22 AVRIL 2009

RFI – Edition du 22 avril 2009 à 6 H 30

Le rapport de Ban Ki Moon sur la Côte d'Ivoire a été remis au Conseil de Sécurité de l'ONU. Il sonne comme une mise en garde aux autorités ivoiriennes. « Il faut organiser d'urgence des élections dans ce pays », selon le Secrétaire Général des Nations Unies, qui appelle toutes les parties à donner un nouveau souffle au processus de paix. Le porte-parole de Ban Ki Moon détaille ses attentes et ses impatiences. Yves Sorokobi :

«Il a demandé à la Commission électorale de développer un calendrier crédible pour les élections. Il a également demandé aux autorités ivoiriennes de définir, dans un contexte très clair, les différentes étapes qui devraient mener à cette élection. Et également, de reprendre avec un peu plus d'engagement des efforts de négociations qui devraient régler les problèmes de désarmement. Ce que le Secrétaire Général a aussi tenu à souligner, c'est l'impatience et l'exaspération dans la communauté internationale quant au statu quo en Côte d'Ivoire. Je pense que les parties ivoiriennes jusque là ont bénéficié d'un certain bénéfice du doute. Mais ce bénéfice-là est en train d'être épuisé. Le Secrétaire Général tient à indiquer aux acteurs ivoiriens que ça fait quand même plusieurs années que le statu quo dure et qu'il est maintenant temps de passer aux choses sérieuses, par exemple les élections. Il sera assez dévastateur que les élections soient repoussées encore une fois en Côte d'Ivoire. Ce sera au moins la 5ème ou la 6ème fois en près de 6 ans. C'est assez exceptionnel comme situation. »

Le porte-parole de Ban Ki Moon était interrogé par Cyril Bensimon.

BBC – Edition du 22 avril 2009 à 6 H

■ En Côte d'Ivoire, la polémique qui oppose les anciens rebelles des Forces nouvelles au camp présidentiel au sujet du processus de paix ne laisse pas les ivoiriens indifférents, partagés entre le désarmement comme préalable et, les élections à tous prix. Ils ont exprimé leur angoisse et leur impatience. Notre correspondant à Abidjan, Abdoulaye Sangaré, a tendu son micro aux passants dans les rues de la ville.

Un homme : « On est tous fatigués de la guerre, par conséquent, nous voulons une sortie rapide et durable. Je pense que le processus est amorcé. Il faut que chaque étape soit respectée et que nous ne puissions pas retourner en arrière. Je pense que c'est de laisser la C.E.I. faire son travail. L'heure n'est pas à qui est responsable du blocage du processus, mais au contraire, il faut voir l'intérêt national et donc aller aux élections. »

Une dame : « Ce que le camp présidentiel dit, c'est ce qui arrange le peuple. On ne peut pas aller aux élections sans le désarmement. Par exemple, si on va voter et qu'il y a les armes qui flottent, on aura peur même d'aller voter sous les armes. Tout le monde a peur. »

Un homme : «Je suis inquiet parce que les ivoiriens sont devenus moins sages qu'avant. Cependant, actuellement les enjeux sont si importants que nous pensons qu'il va y avoir une 3ème force qui va établir la paix et mettre tout le monde d'accord. Et cette 3ème force est en train de se dessiner dans l'ombre. Nous pensons que c'est un motif d'espoir. Cette 3ème force est la majorité silencieuse, le peuple qu'on ne peut pas abuser plus longtemps que ça n'a été fait. »

Une dame : « On espérait qu'avec les opérations d'identification, nous espérons vraiment aller aux élections et à l'allure où vont les choses, je suis un peu attristée. »

Un homme : « C'est un problème de fond. En Afrique toutes les rébellions ont toujours été financées et ceux qui financent les rébellions attendent toujours quelque chose. Chez nous, en Côte d'Ivoire, ils ont été financés. Mais, tant que celui qui a financé n'est pas content, tout ce qu'on va signer, c'est zéro. »

Une dame : « Pour aller aux élections, il faut forcément le désarmement. Il y a la peur. Si on nous dit de voter demain, on ne peut pas aller. Les Forces nouvelles ont fait beaucoup d'efforts, ils doivent faire encore un petit effort pour le bien de nous tous. »

Les juges français chargés de l'enquête sur la disparition du journaliste Guy André Kieffer en 2004 se trouvent depuis dimanche à Abidjan. Les juges d'instruction doivent auditionner demain Simone Gbagbo, l'épouse du Chef de l'Etat, ainsi que le Ministre d'Etat chargé du Plan, Paul Bohoun Bouabré. Ils seront entendus comme témoins.