REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU 22 AOÛT 2008

22 aoû 2008

REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU 22 AOÛT 2008



BBC – Edition du 22 août 2008 de 6 H 00

En Côte d'Ivoire, nouvelles manifestations d'environ 300 ex-rebelles dans leur fief à Bouaké qui ont érigé des barricades et bloqué les principaux axes routiers. Ils réclament le versement de 5 millions de F.CFA. Le programme de démobilisation, désarmement et réinsertion (PDDR) ne prévoit que 90.000 F.CFA pendant une période de 3 mois. Ecoutez la réaction de Pascal Affi N'Guessan, le président du FPI, le parti du Président Laurent Gbagbo.

P.A.N.G. : «Ce que nous ne comprenons pas et cela pose réellement un problème de contrôle de ces éléments, un problème d'engagement des éléments en faveur de la paix. Nous souhaitons que véritablement les Forces nouvelles se donnent les moyes de contrôler leurs éléments, de les impliquer tous, de façon résolue, dans le processus de paix et de faire en sorte que ce genre de situations soient de moins de moins présentes dans ces zones là, de manière à ce que les uns et les autres soient rassurés. Donc, nous-mêmes nous ne comprenons pas le sens de ces revendications parce qu'il n'a jamais été question de payer 5 millions de F.CFA à un ex-combattant. Je ne sais pas sur quelles bases ces revendications sont faites, elles apparaissent un peu comme une forme de surenchère et de chantage. »

BBC : « Mais c'est un fait que le Programme de démobilisation, désarmement et réinsertion a pris du retard et manque de moyens. »

P.A.N.G. : «Oui, bien sûr, ce Programme a pris du retard, il faut donc aller vite et en même temps, il faut tenir certainement un langage de vérité aux uns et aux autres parce que comme on le dit « à l'impossible nul n'est tenu ». Si le gouvernement n'a pas les moyens de faire un certain nombre de choses, en même temps qu'il a le devoir de réunifier et de ramener la paix, il faut qu'il tienne avec ceux qui sont concernés par la question du désarmement, le discours de la vérité, le discours de la clarté et que chacun, à son niveau, fasse des efforts, des sacrifices pour que le pays soit réunifié parce que si la paix n'est pas restaurée, si l'économie ne reprend pas, si le pays ne fonctionne pas, de façon normale, il est difficile de mobiliser des ressources pour faire face aux préoccupations des uns et des autres et pour mettre en œuvre un certain nombre de programmes de réinsertion, de lutte contre la pauvreté. Donc, nous sommes dans un cercle vicieux et il faudrait que les autorités aient le courage de tenir aux uns et aux autres le discours de la vérité et de proposer aux uns et aux autres, en proportion des moyens disponibles de l'Etat ».



RFI – Edition du 22 août 2008 de 6 H 30

En Côte d'Ivoire, les voyageurs à destination du Nord du pays qui transitaient hier par Bouaké, dans le centre, ont renoncé à leur périple. 300 anciens rebelles des F.N. qui contrôlent toujours la ville, ont dressé des barricades et totalement paralysé la circulation. Ils réclament le paiement de primes de démobilisation. Les négociations entamées avec leur Commandant n'ont pas encore abouti. Alpha Barry était sur place, voici son reportage.

« On dit la guerre est finie ! On ne sait pas pourquoi on a quitté Abidjan pour venir on nous bloque, la voiture ne peut pas passer. On ne comprend rien, on n'en sait rien. Donc on se débrouille pour passer »

Venu d'Abidjan, ce passager d'un car a été contraint à faire les derniers kilomètres à pied pour rejoindre Bouaké. En effet, hier il n'était pas possible d'entrer dans la ville, ni d'en sortir, sauf à pied ou en mobylette. Sans armes, des dizaines d'anciens rebelles ont érigé des barrages pour revendiquer 5 millions de F.CFA comme prime de démobilisation pour chacun d'entre d'eux.

« On revendique notre droit, 5 millions de F.CFA chacun. Nous, on ne veut pas projet, on s'en fout de projet. Voilà. Puisque on a perdu 7 ans de guerre, 7 ans de guerre ce n'est pas 7 jours, ce n'est pas 7 mois. »

Toute la journée hier le Commandant de zone, Cherif Ousmane, a fait les va et vient entre les entrées nord et sud de la ville, mais il n'a pas réussi à calmer les manifestants très déterminés, à l'image de leur chef Diaby.

« Les camions laissez-les passer, au moins pensez à ceux-là »
Diaby : « Les camions peuvent rester, mais ils vont marcher, ils vont faire marathon jusqu'à aller en ville ».
« Diaby, je me mets à genoux, mon papa, pardon, pour qu'on aille voir le Général, ... »


Diaby : « Non, le Général s'il a besoin, il va venir nous trouver ici. »
Présent à Bouaké, le Ministre de la Défense Amani N'Guessan, lui non plus, n'a pas réussi à quitter la ville, selon une source des F.N. »