REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU 11 MAI 2009
ONUCI FM – Edition du 11 Mai 2009 à 7 H 00
 
L'invité de la rédaction est le Représentant Spécial du 
Secrétaire Général de l'ONU pour la Côte d'Ivoire, qui vient d'achever sa 
seconde tournée d'évaluation des mille microprojets projets, financés par 
l'ONUCI. 
 
YJ Choi revient sur les motivations qui ont guidé la mise en 
œuvre de cette opération et des attentes de l'ONUCI par rapport au succès de 
cette initiative de réinsertion des ex-combattants et des jeunes à risques. YJ 
Choi est interrogé par Jean Claude KOME :
 
ONUCI-FM : « Excellence, 
bonjour ! »
 
YJ CHOI : « Bonjour ! »  
 
ONUCI-FM : « Au vu de tout ce que 
vous avez vu comme projets, qu'est-ce qu'on a pu retenir en termes de leçons ? »
 
YJ CHOI : « C'est un peu tôt pour tirer une conclusion 
définitive puisque le paysage est assez mixte. Il y a des cas positifs et il y a 
des cas négatifs. C'est-à-dire, il y a des cas qui ont déjà échoué, 
malheureusement. Il y a aussi des cas qui ont enregistré des succès. C'est un 
aspect encourageant, nous allons tirer des conclusions d'ici peu pour obtenir la 
deuxième tranche de contribution financière pour qu'on puisse continuer notre 
contribution. »
 
ONUCI-FM : « Il y a 5 localités 
qu'on peut considérer comme des localités test. Est-ce qu'on peut voir ce projet 
s'étendre sur tout le territoire, après ces deux visites d'évaluation ? »
 
YJ CHOI : « Sur la base du taux de succès, nous allons 
identifier des prototypes. Nous espérons en avoir au moins 5 au maximum 10. Nous 
allons présenter ces prototypes aux bénéficiaires en 2ème phase et 
ils n'ont qu'à choisir parmi les prototypes, puisque nous avons à ce moment-là 
déjà accumulé des expériences. Ce sera plus facile pour nous pour les orienter 
vers le succès. »  
 
ONUCI-FM : « A combien s'élève 
l'enveloppe actuellement pour ce fonds ? »
 
YJ CHOI : « Nous avons réussi à avoir 4 millions de dollars, 
cela fait à peu près 2 milliards de F.CFA pour la 1ère phase de notre 
opération. Nous envisageons de solliciter encore 4 millions de dollars pour la 2ème
phase. Mais, rassurez-vous, il y a d'autres fonds disponibles d'autres sources, 
s'il y a des motivations enthousiastes de la part des ivoiriens. »  
 
ONUCI-FM : « Est-ce que dans ce 
projet, le volet communautaire est pris en compte parce qu'il y a certains qui 
reçoivent les jeunes à risques ou les ex-combattants, mais les populations 
elles-mêmes apparemment ne bénéficient pas de cette aide ? »
 
YJ CHOI : « Nous avons travaillé étroitement avec le PNRRC, 
ainsi qu'avec le C.C.I. pour identifier les ex-combattants et les miliciens qui 
seront qualifiés pour bénéficier de ce projet. Il nous fallait contacter les 
communautés, les chefs de village pour qu'ils nous offrent le terrain avec des 
jeunes à risques ou les femmes affectées. Donc, je vous assure que maintenant 
nous travaillons de plus en plus avec les communautés, les préfets, les maires, 
les chefs traditionnels de village pour la mise en œuvre de notre opération. »  
 
 
ONUCI-FM : « Vous avez relevé 
quelques cas d'échecs. Le constat qu'on a fait dans cette zone est que ces cas 
d'échecs sont causés par des difficultés de gestion. Et certains partenaires ont 
souhaité que les temps de suivi soient un peu prolongés. Est-ce que vous 
prévoyez retoucher ce côté ? »
 
YJ CHOI : « L'échec ce n'est pas nécessairement la gestion, 
c'est plutôt les phénomènes naturels, tels les inondations que nous avons 
constaté en culture maraîchère, où nous avons investi à peu près 10 millions de 
F.CFA. C'est entièrement rasé par l'inondation. Aussi, il y avait des cas de 
culture maraîchère qui a presque échoué à cause du mauvais choix du terrain. 
Donc, il y a des causes naturelles, mais aussi, vous avez raison, il y a des 
causes de gestion. Nous allons évidemment prolonger le temps de suivi. Nous 
pensons à peu près 5 mois, 6 mois, au lieu de 3 mois. C'est plus adapté aux 
opérations en Côte d'Ivoire. »   
 
ONUCI-FM : « Le désarmement par 
défaut, comme vous l'avez dit, c'est une voie de solution ? » 
 
YJ CHOI : « Vous savez dans le DDR classique, la séquence 
c'est le désarmement et la réinsertion. De plus en plus, on constate que cette 
séquence n'est pas nécessairement correcte parce que si vous désarmez les 
ex-combattants et les miliciens, il n'y a pas de problème de réinsertion. A quoi 
ça sert ? Ils sont obligés de revenir avec les armes. Donc, on demande de plus 
en plus. On pense : est-ce que la séquence doit être renversée ou 
concomitante ?  Tant qu'il n'y a pas de problème de réinsertion, le désarmement, 
ça ne sert à rien ! C'est pour ça que nous avons conçu ce concept par défaut. 
C'est-à-dire, si ce n'est pas possible d'enlever les armes directement aux 
ex-combattants et aux miliciens, il faut les désarmer par défaut. C'est-à-dire, 
même s'ils possèdent les armes, s'ils se sont engagés dans la vie productive, 
économique et sociale, ils n'auront pas le désir d'utiliser leurs armes. C'est 
ça que notre microprojet projet a comme objectif, entre autres. »    
 
ONUCI-FM : « Vous avez foi que la 
Côte d'Ivoire c'est l'exemple type pour essayer cette manière de voir des 
Nations Unies ? »
 
YJ CHOI : « Nous pensons que ce n'est pas impossible 
d'expérimenter ce concept important en Côte d'Ivoire et personnellement j'ai un 
grand espoir. Ça pourrait avoir des résultats positifs et j'ai déjà recommandé 
aux Nations Unies d'institutionnaliser les microprojets dans chaque mission de 
maintien de la paix : un million de dollars par an pour commencer, si ça 
rapporte des résultats positifs, on peut doubler, tripler, quadrupler pourquoi 
pas comme en Côte d'Ivoire ?   
 
ONUCI-FM : « Excellence, quel 
message vous pouvez lancer aux populations de ce pays par rapport aux mille 
projets ? »
 
YJ CHOI : «  J'ai déjà fait trois tournées. J'ai posé des 
questions aux femmes, aux ex-combattants, aux jeunes à risque, qu'est-ce que 
vous avez fait avant ? La plupart des réponses que j'ai reçues c'est étonnant : 
« rien du tout ». Donc, c'est la première fois qu'ils se sont engagés dans la 
vie dans quelque chose de productif. Mon appel c'est qu'il y a la possibilité 
avec des fonds assez importants, tout ce que nous demandons c'est l'engagement 
de leur part de travailler sérieusement. Il y a une nouvelle vision, il y a de 
l'espoir pour leur avenir et leur famille. Il faut relever le défi de la 
réunification pour arriver aux élections pour que la Côte d'Ivoire redevienne 
comme autrefois : l'ancre de stabilité pour la sous-région de l'Afrique de 
l'Ouest. » 
 
ONUCI-FM : « Excellence, je vous 
remercie. »
 
YJ CHOI : « Merci de votre travail. » 
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