REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU 07 DECEMBRE 2010

7 déc 2010

REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU 07 DECEMBRE 2010


RFI- Edition du 07 Décembre 2010 à 12H30
█ Des réactions disions-nous. Celle aussi de Jacques Chirac, l'ancien président français qui souhaite que le pays sorte de la crise le plus rapidement possible.

Jacques Chirac : « Je n'ai pas de commentaire à faire sur un événement politique qui concerne un pays étranger même si c'est un pays ami. C'est un pays que j'aime, que je respecte, qui connait actuellement des difficultés, des problèmes. Je souhaite de tout cœur, c'est tout ce que je peux dire, qu'elle sorte de ces difficultés le plus rapidement possible et le mieux possible. L'Union Européenne doit apporter sa solidarité et répondre à toutes les demandes légitimes qui peuvent être faites par les Ivoiriens. »

Toujours au chapitre des réactions, celle maintenant du député européen, Louis Michel, Laurent Gbagbo doit partir dit-il en substance.

Louis Michel : « Il faut que monsieur Gbagbo admette qu'il est battu et qu'il quitte cette fonction dans l'honneur. Vous savez, être battu à une élection, ça arrive à tout homme politique ou à toute femme politique dans sa vie. Ce n'est pas un drame. C'est un drame quand on s'accroche et quand on refuse d'admettre sa défaite. Je crois que ça l'honorerait et c'est un homme qui a les qualités justement pour avoir cette profondeur de champ. Et ce respect de la démocratie, je crois que maintenant il doit se retirer et laisser monsieur Ouattara assumer la responsabilité que le peuple a voulu lui confier. Si ça continue, il va s'isoler de plus en plus et il finira par sortir dans le déshonneur. Et je ne vois pas du tout quel est l'intérêt ni pour lui et encore beaucoup moins pour la population ivoirienne. Le sommet d'aujourd'hui est une caisse de résonnance qui peut encore permettre de faire un peu plus pression. Et de lui indiquer d'une manière tout à fait apaisante. Il faut qu'il donne sa chance à l'alternance démocratique. Il a été battu. On ne peut pas quand on est battu faire comme si on avait gagné. »

█ Face à cette situation confuse et inédite qui prévaut, on le voit, en Côte d'Ivoire, l'Onu a décidé de retirer son personnel non-essentiel, soit 460 personnes. Hamadoun Touré, le porte-parole de l'Onuci à Abidjan.

RFI : « Pourquoi ce retrait partiel ? »

Hamadoun Touré : « L'après élection semble assez compliqué à gérer. Donc il est important de réduire la présence pour certainement mieux se concentrer sur uniquement les solutions à trouver à l'après 2nd tour. Concrètement ça veut dire que c'est la phase à partir de laquelle nous sentons que la sécurité exige d'autres options que de maintenir tout le monde au même endroit. Donc, il faut réduire la présence temporairement. Et lorsque la situation sera meilleure et le permettra, ces personnes là rejoindront leur poste. La phase 3, c'est ça. C'est une phase où on peut évacuer ou relocaliser temporairement le personnel non-essentiel. On voit comment on peut fonctionner de manière minimale sans avoir tout le personnel qu'on a l'habitude d'avoir à sa disposition. Ça concerne 500 personnes environ. Il s'agit des Nations Unies en Côte d'Ivoire. Il ne s'agit pas que de l'Onuci. Cela veut dire l'Onuci et les agences du système des Nations Unies. Certains collègues iront à Banjul en Gambie et d'autres à Dakar au Sénégal.»

█ France Telecom a décidé là aussi de rapatrier ces salariés français non-indispensables, ainsi que leurs familles soit une vingtaine de personnes. Rapatriement qui a commencé hier et qui se poursuit aujourd'hui.

RFI- Edition du 07 Décembre 2010 à 8H30

█ Toujours pas de sortie de crise en vue en Côte d'Ivoire. Mais la pression internationale s'est accentuée dans l'espoir d'éclaircir le flou dans un pays qui a deux présidents et deux gouvernements. Le président Américain, Barak Obama aurait fait remettre une lettre à Laurent Gbagbo l'exhortant à respecter le résultat des urnes et à s'écarter. La Maison Blanche met aussi en garde contre l'isolement accrue du pays et brandit la menace de sanctions ciblées. Un langage également employé hier par Catherine Ashton, la chef de file de la diplomatie européenne. L'ancien président Sud-africain Thabo Mbeki, dépêché comme médiateur par l'Union Africaine exhorte les dirigeants ivoiriens à faire tout leur possible pour préserver la paix avant de quitter le pays lundi et après une rencontre avec Laurent Gbagbo. La communauté internationale craint un nouveau cycle de violence dans ce pays. Les Nations Unies ont ainsi annoncé procéder depuis hier au retrait de son personnel non-essentiel, soit 460 personnes environ.

Laurent Chaffar : « L'Onuci, ce sont quelques 10.000 casques bleus, policiers et personnels civils. Et c'est parmi ces derniers que vont être choisi 460 agents onusiens qualifiés de personnel non-essentiel. Ils vont être évacués vers la Gambie et le Sénégal. Officiellement, il s'agit d'un repli provisoire. Quoiqu'il en soit ce départ annoncé illustre bien l'état de tension qui règne en Côte d'Ivoire en ce moment. On savait déjà les relations exécrables entre l'Onuci et Laurent Gbagbo. En fait depuis que les Nations Unies ont certifié les résultats de la Commission Electorale Indépendante donnant Alassane Ouattara vainqueur. Un proche de Laurent Gbagbo avait même peu après en direct sur la télévision publique menacé le patron de l'Onuci d'expulsion. Dans son discours d'investiture, Laurent Gbagbo n'avait pour sa part pas hésité, sans la nommer directement à mettre en cause l'Onu. Estimant en substance qu'il y avait une ingérence insupportable de sa part contraire au principe de souveraineté nationale. Mais l'annonce de ce repli intervient aussi le jour même où l'envoyé spécial de l'Union Africaine, le Sud-africain Thabo Mbéki achève une visite d'urgence de deux jours à Abidjan. Il a vu les deux protagonistes de la crise. Il n'a pas réussi à les faire se rencontrer. Ils se sont refusés à tout compromis. Chacun restant sur ses positions. La communauté internationale est donc très pessimiste et l'Onuci prend les devant. Laurent Chaffar, Abidjan, RFI. »

█ L'inquiétude gagne tout particulièrement les voisins de la Côte d'Ivoire qui ne veulent pas de l'instabilité de cette puissance régionale. Les chefs d'Etat et de gouvernement de la CEDEAO se réunissent en sommet extraordinaire à la mi-journée à Abuja au Nigeria. Le président du Burkina Faso, Blaise Compaoré fera le déplacement. Il a réaffirmé hier que Laurent Gbagbo devait quitter ses fonctions.

Blaise Compaoré : « La Côte d'Ivoire est aujourd'hui dans une situation très difficile au plan politique. Mais comme vous le savez avec la communauté internationale, la Cedeao, l'Union Africaine et les Nations Unies, nous sommes en train de travailler pour faire en sorte que les acteurs politiques sur la base des résultats électoraux puissent s'accorder. Et que quand il y a une élection, il y a nécessairement un élu qu'il faut bien sûr sur la base des principes démocratiques accepter que cet élu assume les charges présidentielles. Je pense que tout au long du processus nous avons rencontré souvent des difficultés parfois aussi complexe que ce que nous sommes en train de vivre en Côte d'Ivoire. Et comme je le disais tantôt, notre souci est que nous puissions nous accorder entre les organisations internationales, régionales et les acteurs politiques d'une position qui s'appuie sur les principes de la démocratie, sur les valeurs de la démocratie afin que bien sûr la Côte d'Ivoire puisse entrer dans une ère de stabilité durable. »

█ Pour clore ce chapitre Côte d'Ivoire. Sachez que selon Amnesty International, les heurts post élection ont fait au moins 20 morts, des personnes tuées par balles. Le couvre-feu a été prolongé jusqu'au 13 décembre. Bien qu'allégé, il accourt de 22 heurs à 5 heures du matin heure locale.