REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU SAMEDI 18 DECEMBRE 2010

18 déc 2010

REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU SAMEDI 18 DECEMBRE 2010


A Paris des partisans de Ouattara demandent à la France de "chasser Gbagbo"
PARIS, 18 déc 2010 (AFP)
- Plusieurs centaines d'Ivoiriens favorables à Alassane Ouattara ont manifesté samedi à Paris pour demander à la communauté internationale et à la France de "chasser Laurent Gbagbo", l'un des deux présidents proclamés de Côte d'Ivoire.
"On va dégager Gbagbo, on va installer ADO (surnom d'Alassane Ouattara)", scandaient les manifestants -au nombre de 300 selon la police et un millier selon les organisateurs-, qui étaient maintenus à l'écart de l'ambassade de Côte d'Ivoire par les forces de l'ordre. « Oui au droit d'ingérence de la France pour chasser Gbagbo", pouvait-on lire sur une pancarte, tandis qu'une autre indiquait: "La France a le devoir de faire respecter le verdict des urnes: son excellence Alassane Ouattara". "Gbagbo assassin, Gbagbo criminel", criaient également ces partisans d'Alassane Ouattara, dont certains portaient des t-shirts orange à son effigie. "Il faudrait que la communauté internationale prenne ses responsabilités. Les miliciens de Laurent Gbagbo sont en train d'assassiner. Il faut l'arrêter, ça fait trois semaines que ça dure", a déclaré à l'AFP Adama Diomandé, un "délégué" d'Alassane Ouattara en France. "Gbagbo doit être arrêté et amené à la CPI (Cour pénale internationale)", a-t-il ensuite lancé au haut-parleur. (...)

Côte d'Ivoire: Gbagbo demande le départ de l'Onuci et de la force française
ABIDJAN, 18 déc 2010 (AFP)
- Laurent Gbagbo, l'un des deux présidents
proclamés de Côte d'Ivoire, a demandé samedi le départ "immédiat" de la mission de l'ONU dans le pays, l'Onuci, et de la force militaire française Licorne, selon un communiqué de son gouvernement lu à la télévision d'Etat. "Le président de la République de Côte d'Ivoire vient de demander le départ immédiat du territoire ivoirien de l'Onuci et des forces françaises qui la soutiennent", indique ce texte lu par la porte-parole du gouvernement Gbagbo, Jacqueline Lohouès Oble.
« Cela implique que le gouvernement ivoirien s'oppose d'ores et déjà au renouvellement de cette opération qui expire le (lundi) 20 décembre 2010", a-t-elle ajouté. Selon ce communiqué, "le gouvernement ivoirien considère que l'Onuci a
largement failli à sa mission en posant des actes qui ne sont pas conformes à son mandat" d'impartialité, l'accusant d'avoir transporté et fourni des armes pour les ex-rebelles alliés au rival de M. Gbagbo, Alassane Ouattara. Le gouvernement accuse aussi la radio de l'Onuci, Onuci-FM, de s'être "érigée en relais médiatique" des partisans de M. Ouattara, "en diffusant à longueur de journée des émissions appelant à la haine, au non-respect de la décision du Conseil constitutionnel (qui a donné vainqueur M. Gbagbo à la présidentielle, ndlr) et à la désobéisance civile". "L'Etat de Côte d'Ivoire considère que l'Onuci s'est rendue coupable de graves dérapages qui font d'elle, indubitablement, un agent de déstabilisation ayant contribué davantage à diviser le peuple ivoirien", ajoute le communiqué.

Le camp Gbagbo veut livrer le "combat" contre Ouattara
ABIDJAN, 18 déc 2010 (AFP) - Pressé de céder le pouvoir par l`ONU, l`union africaine, l`Union européenne, les Etats-Unis et la Cédéao, le camp de Laurent Gbagbo reste aux commandes de la Côte d`Ivoire et entend désormais livrer le "combat" contre les partisans de son rival Alassane Ouattara. Alors que la crise née de la présidentielle du 28 novembre a déjà débouché jeudi sur des violences meurtrières et des scènes de guerre à Abidjan et dansl`intérieur du pays, Charles Blé Goudé, leader de la jeunesse pro-Gbagbo, apromis que la véritable confrontation allait commencer avec l`autre président proclamé. "La récréation est terminée !", a affirmé samedi le chef des "jeunes patriotes" et ministre de la Jeunesse de Gbagbo. "Nous allons défendre la dignité et la souveraineté de notre pays jusqu`à la dernière goutte de notresueur", a-t-il déclaré à l`AFP. "Je demande à tous les Ivoiriens de s`apprêter à livrer ce combat, on va libérer totalement notre pays", a poursuivi celui qui fut le fer de lance de violentes manifestations anti-françaises en 2003 et 2004, après l`éclatement de la crise causée par le putsch raté de 2002. Charles Blé Goudé est soumis à des sanctions de l`ONU. Un rassemblement des "jeunes patriotes" est prévu samedi après-midi dans le quartier pro-Gbagbo de Yopougon à Abidjan.

Le siège des Nations unies à Abidjan a essuyé des tirs dans la nuit (ONU)
ABIDJAN, 18 déc 2010 (AFP) - Le siège de l`Opération des Nations unies en Côte d`Ivoire a essuyé des tirs de la part d`"hommes armés vêtus de tenues militaires" dans la nuit de vendredi à samedi à Abidjan, a annoncé l`Onuci. "Une patrouille de l`Onuci qui effectuait ses tâches habituelles à Abidjan a été suivie par un groupe de six hommes armés vêtus de tenues militaires et voyageant dans un véhicule civil", indique la mission dans un communiqué. "A l`arrivée devant le siège de l`Onuci, les occupants du véhicule civil ont tiré en direction de la patrouille alors qu`elle entrait dans les locaux de la mission", ajoute le texte. "Les assaillants ont poursuivi leurs tirs tout au long du mur d`enceinte du siège, obligeant la sentinelle à riposter", poursuit l`Onuci sans plus de précision. L`opération onusienne, qui compte quelque 10.000 Casques bleus, "réitère son appel au calme et à la sérénité et invite toutes les parties concernées à éviter le recours à la violence".

Côte d'Ivoire: Jean Ping a remis à Gbagbo une lettre lui demandant de partir
ABIDJAN, 18 déc 2010 (AFP) - Le président de la Commission de l'Union africaine, Jean Ping, a bien "remis" à Laurent Gbagbo, un des deux présidents proclamés de Côte d'Ivoire, une lettre lui demandant de quitter le pouvoir, a indiqué samedi une source proche de l'UA.M. Ping qui a quitté Abidjan vendredi soir après une visite de quelques heures, "a remis" à M. Gbagbo une lettre de Goodluck Jonathan, chef de l'Etat nigérian et président en exercice de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), a précisé cette source à l'AFP.Vendredi, le Nigeria avait annoncé que Jean Ping et un haut représentant de la Cédéao devaient remettre une lettre à Laurent Gbagbo lui demandant de transférer "immédiatement" le pouvoir à Alassane Ouattara, l'autre président proclamé et seul reconnu par quasiment toute la communauté internationale.Cette lettre réitère la détermination de la Cédéao et de toute la communauté internationale à ce que le président (Gbagbo) transmette immédiatement le pouvoir au président élu Ouattara et évite le retour imminent d'un conflit sanglant et inutile", avait affirmé à l'AFP le ministre nigérian des Affaires étrangères, Odein Ajumogobia.L'ONU, l'Union européenne et les Etats-Unis ont également appelé vendredi M. Gbagbo à se retirer au plus vite, au lendemain d'une tentative de marche des partisans de M. Ouattara réprimée dans le sang par les forces pro-Gbagbo.De onze à une trentaine de personnes, selon diverses sources, ont été tuées jeudi et au moins 80 blessées, essentiellement lorsque des sympathisants de Ouattara ont tenté de marcher sur la télévision d'Etat, la RTI.

La Cédéao demande à Gbagbo de transférer le pouvoir "immédiatement"
Le Point 18/12/2010
- ABUJA - La Cédéao (Communauté économique des états d`Afrique de l`ouest) a demandé vendredi par écrit au président ivoirien sortant Laurent Gbagbo de transférer "immédiatement" le pouvoir au "président élu" Alassane Ouattara, a annoncé le chef de la diplomatie du Nigeria. Odein Ajumogobia a précisé, que le président nigérian Goodluck Jonathan, actuel président de la Cédéao (15 Etats membres) a envoyé une lettre au nom de l`organisation régionale à Laurent Gbagbo qui devait lui être remise par un haut représentant de la Cédéao et le président de la commission de l`Union Africaine (UA) Jean Ping. Avant de se rendre vendredi à Abidjan, M. Ping a fait un crochet par Abuja où il s`est entretenu avec le président nigérian qui lui a confié cette lettre qui "reconnait Alassane Ouattara comme président-élu", a précisé M. Ajumogobia. "Cette lettre réitère la détermination de la Cédéao et de toute la communauté internationale à ce que le président (Gbagbo) transmette immédiatement le pouvoir au président-élu Ouattara et évite le retour imminent d`un conflit sanglant et inutile", a ajouté le ministre nigérian. "Le président Jonathan a offert son aide pour la réinstallation de M. Gbagbo et sa famille dans l`intérêt de la paix et de la stabilité de la Côte d`Ivoire ainsi que de la sécurité de tous les citoyens et personnes y résidant", a poursuivi le ministre.
Le 7 décembre dernier, La Cédéao avait déjà demandé solennellement, à l`issue d`un sommet d`urgence, à Laurent Gbagbo de "rendre le pouvoir sans délai" en se soumettant aux résultats de la présidentielle certifiés par l`Onu et qui concluent à la victoire d`Alassane Ouattara.De leur côté, l`ONU, l`Union européenne et la France ont également fait monter la pression jeudi et vendredi sur Laurent Gbagbo, sommé de quitter très rapidement le pouvoir, au lendemain de violences meurtrières à Abidjan contre des partisans d`Alassane Ouattara. De onze à une trentaine de personnes, selon diverses sources, ont été tuées jeudi et au moins 80 blessées, essentiellement lorsque des sympathisants de Ouattara ont tenté de marcher sur la télévision d`Etat, la RTI. Vendredi, les dirigeants de l`UE ont exhorté l`armée à "se placer sous l`autorité du président démocratiquement élu, Alassane Ouattara", reconnu par la communauté internationale comme le vainqueur de l`élection controversée du 28 novembre. Pour Nicolas Sarkozy, président de l`ex-puissance coloniale française - qui compte encore 15.000 ressortissants dans le pays -, Gbagbo doit partir "avant la fin de la semaine", sans quoi il figurera "nommément" ainsi que son épouse Simone sur la liste des personnes visées par des sanctions de l`UE.
Le secrétaire général de l`ONU Ban Ki-moon a estimé que le maintien au pouvoir de Gbagbo conduirait à une "parodie de démocratie", mettant en garde contre toute attaque des troupes des Nations unies sur place (environ 10.000 éléments).
Jeudi, les Etats-Unis avaient affirmé que le sortant disposait d`un "temps limité" pour s`en aller. "Le président Jonathan a offert son aide pour la réinstallation de M. Gbagbo et sa famille dans l`intérêt de la paix et de la stabilité de la Côte d`Ivoire ainsi que de la sécurité de tous les citoyens et personnes y résidant", a poursuivi le ministre.

Côte d'Ivoire : l'UA doit se tenir prête à utiliser la force, a fait savoir le Premier ministre kenyan Raila Odinga
VOA News 18/12/201
0 - Lors d'une tentative, jeudi, des partisans de Ouattara de marcher sur le siège de la Radiodiffusion Télévision ivoirienne (RTI), à Abidjan, des affrontements avec les forces armées ont fait au moins 20 morts.
La situation était calme, mais tendue en Côte d'Ivoire, vendredi, et d'autres sanglants heurts sont à craindre. Les troupes loyales au président sortant Laurent Gbagbo patrouillent les rues désertes d'Abidjan. M. Gbagbo refuse de céder le pouvoir à Alassane Dramane Ouattara, le vainqueur internationalement reconnu du second tour de la présidentielle, le mois dernier. Lors d'une tentative, jeudi, des partisans de Ouattara de marcher sur le siège de la Radiodiffusion Télévision ivoirienne (RTI), à Abidjan, des affrontements avec les forces armées ont fait au moins 20 morts. Le président français Nicolas Sarkozy a appelé Laurent Gbagbo à rendre le pouvoir d'ci la fin de semaine au risque de faire l'objet de sanctions de l'Union européenne.
Pour sa par, le Premier ministre kenyan Raila Odinga dit que l'Union Africaine doit se préparer à utiliser la force contre M. Gbagbo pour préserver la démocratie.
Toutefois, le président de la Commission de l'Union africaine, Jean Ping, s'est refusé à tout commentaire après sa rencontre avec M. Gbagbo. « Nous n'avons pas de déclaration à faire, nous sommes venus travailler », a-t-il laconiquement déclaré.
Selon le HCR, plus de 4200 Ivoiriens ont fuit leur pays pour le Liberia voisin par crainte de nouvelles violences.
Les Etats-Unis ont publié un avis mettant en garde leurs ressortissants contre tout voyage en Côte d'Ivoire. Le département d'Etat a ordonné l'évacuation de ce pays du personnel non essentiel ainsi quelques membres des familles de diplomates.

Côte d'Ivoire: l'armée accuse l'Onuci de soutenir les forces pro-Ouattara
ABIDJAN, 17 déc 2010 (AFP) - L'armée, fidèle à Laurent Gbagbo, a accusé l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci), d'appuyer militairement les forces soutenant son rival Alassane Ouattara dans un communiqué diffusé vendredi, au lendemain de violences meurtrières à Abidjan.

"Depuis maintenant bien des jours, (...) la force étrangères de l'ONU, venue en Côte d'Ivoire comme une force impartiale et d'interposition entre belligérants a abandonné cette posture", a déclaré le porte-parole des Forces de défense et de sécurité (FDS, armée loyaliste), le colonel-major Hilaire Babri Gohourou, à l'antenne de la télévision d'Etat RTI.
Selon lui, les FDS ont noté "une circulation subitement devenue intense des véhicules marqués UN - Nations unies - dans le district d'Abidjan et dans les villes de l'intérieur du pays, d'incessants survols (de leurs) casernes par les hélicoptères de l'Onuci."
Il a également accusé les responsables de la force onusienne de "transporter dans leurs véhicules les unités des Forces armées des Forces nouvelles (FAFN, forces de l'ex-rébellion) et autres combattants depuis leurs différentes positions jusqu'à Abidjan, leur facilitant le passage aux différents corridors".
"En outre, l'Onuci ravitaille ses unités en armement de guerre lourd et léger" pour les FN, a poursuivi le colonel-major. Il a par ailleurs dénoncé une attitude partisane de la radio de l'Onuci, Onuci FM, en faveur du camp d'Alassane Ouattara, en la soupçonnant de vouloir jouer un "rôle de média de propagande".
Pour les FDS, l'Onuci ne joue plus son rôle de force neutre d'interposition en Côte d'Ivoire", a conclu le porte-parole de l'armée. Un contingent de 800 hommes sur les 10.000 de l'Onuci protège l'hôtel du Golf, qui sert de quartier général aux partisans de M. Ouattara, reconnu comme président élu par l'ONU et la quasi-totalité de la communauté internationale.

L'ONU et la main du diable
Courrier International 18/12/2010- Si la communauté internationale reste plus longtemps les bras croisés face au drame ivoirien, elle va se retrouver sur la sellette. Comme ce fut le cas après le génocide rwandais.
En 1994, lors du génocide rwandais, Roméo Dallaire commandait la MINUAR (Mission des Nations unies pour l'assistance au Rwanda), la force de l'ONU qui était chargée de maintenir la paix dans ce pays, mais qui allait se déshonorer en laissant se perpétuer l'une des plus grandes tragédies contemporaines : le génocide des Tutsis et des Hutus modérés, qui fit plus de 800 000 morts. Traumatisé par cette expérience, ce général canadien, pour solder ses comptes avec ses démons intérieurs, a publié un livre au titre choc : "J'ai serré la main du diable".
Dans cet ouvrage sont mis à nu les atermoiements, les hésitations, le manque de compassion, bref, en un mot la lâcheté de la communauté internationale. Pour les puissances occidentales, ce qui se passait au Rwanda n'était qu'une guerre tribale comme l'Afrique en était coutumière. Pis, la complexité des règles d'engagements de l'ONU en fait une force peu dissuasive pour les boutefeux. En Côte d'Ivoire, la communauté internationale va-t-elle laisser une nouvelle fois un pays africain sombrer dans une guerre civile aux conséquences incalculables ?
Avec un pays coupé en deux blocs ethnico-religieux antagonistes qui font redouter le pire, la Côte d'Ivoire n'a jamais été aussi proche du Rwanda. Et le déferlement de haine déversé à longueur de journée sur la Radio-Télévision ivoirienne (RTI), que les partisans du président Ouattara veulent contrôler, n'a rien à envier à la tristement célèbre Radio des milles collines, qui a joué un rôle moteur dans l'extermination des Tutsis avec ses appels quotidiens au meurtre.
Au Rwanda il s'agissait hier d'écraser les "Inyenzi", c'est-à-dire les Tutsis, qu'on avait réduits au rang de "cafards" pour mieux les déshumaniser et légitimer leur assassinat à grande échelle. On n'en est pas encore là à Abidjan, mais on n'en est pas loin quand on sait qu'Alassane Ouattara n'est plus désigné que par le terme "Mossi" [membre de l'une des ethnies les plus influentes du Burkina Faso ; certains adversaires d'Alassane Ouattara l'accusent d'être burkinabé] par les extrémistes du camp Gbagbo.
Plus de deux semaines après la proclamation de sa victoire, reconnue par la quasi-totalité des Etats du monde [selon la Commission électorale indépendante ivoirienne et les Nations unies, Ouattara a recueilli 54,1 % des suffrages lors du deuxième tour de la présidentielle, organisé le 28 novembre], le président élu reste confiné dans son réduit de l'Hôtel du golf à Abidjan. Une situation intenable, car chaque jour qui passe est un sursis pour Laurent Gbagbo [au pouvoir depuis 2000] et une gifle assénée à la communauté internationale.
C'est devant cette incurie que Ouattara et le Premier ministre Guillaume Soro [celui de Ouattara, car Gbagbo a lui aussi nommé un Premier ministre] ont pris la décision contestable d'appeler leurs partisans à une marche à l'issue, hélas, prévisible [les affrontements à Abidjan ont fait le 16 décembre une dizaine de victimes ; selon Amnesty International, des civils désarmés ont été abattus par des hommes en armes ; Alassane Ouattara avait invité ses partisans à marcher sur le siège de la Radio-Télévision ivoirienne].
En effet, plusieurs fois, la soldatesque de Laurent Gbagbo, chauffée à blanc par un discours haineux et xénophobe, n'a pas hésité à tirer dans le tas. Le 16 décembre, le Conseil de sécurité de l'ONU a mis en garde les auteurs d'attaques contre des civils : "Les membres du Conseil de sécurité avertissent toutes les parties que ceux qui seront tenus pour responsables d'attaques contre des civils seront traduits en justice, en accord avec la loi internationale."
On se souvient ainsi de la répression féroce de manifestations de l'opposition et des "escadrons de la mort". Des proches de Laurent Gbagbo sont accusés d'avoir fait disparaître des "ennemis du régime", notamment le journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer. Avec ces crimes impunis, on comprend aisément que les mises en garde du procureur Luis Moreno-Ocampo menaçant de poursuites devant la Cour pénale internationale les responsables de tueries soient restés jusque-là sans effets. L'ONU ne peut plus tergiverser. Son autorité est défiée par un autocrate : Laurent Gbagbo a prouvé qu'il était déterminé à s'accrocher à son fauteuil quitte à provoquer dans son pays un bain de sang. L'ONU et la communauté internationale doivent prendre leurs responsabilités.

Sarkozy hausse le ton et demande à Gbagbo de partir
Le Figaro
18/12/2010 - La tournure des événements et les premiers morts ont contraint Nicolas Sarkozy à sortir du bois. La dynamique diplomatique a également joué son rôle.
C'est un véritable ultimatum qu'a lancé vendredi Nicolas Sarkozy depuis Bruxelles à Laurent Gbagbo pour qu'il quitte son poste sans délai. Le président ivoirien, qui s'accroche au pouvoir malgré sa défaite à l'élection présidentielle du 28 novembre dernier, doit partir « avant la fin de la semaine » , a déclaré le président de la République. S'il persiste à se maintenir en place, Laurent Gbagbo et son épouse « seront nommément sur la liste des sanctions » préparées par l'Union européenne, a déclaré Nicolas Sarkozy d'un ton très ferme. Une telle vigueur est inédite depuis le début de la crise. D'emblée, Nicolas Sarkozy a certes clairement pris partie pour Alassane Ouattara. Mais il a aussi évité de donner publiquement de la voix contre son adversaire. « Gbagbo a trop souvent montré qu'il pouvait prendre la France comme bouc émissaire de ses difficultés », expliquait-on récemment encore à l'Élysée pour justifier cette prudence. Paris ne « reste néanmoins pas inerte et vient en soutien des tentatives de conciliation africaines », commentait-on encore. Côté français, l'essentiel des efforts s'est concentré, dans la discrétion, sur les préparatifs d'une éventuelle évacuation des ressortissants français présents en Côte d'Ivoire. Une tâche à laquelle s'est attelé le nouveau ministre de la Défense, Alain Juppé, qui pour cette raison n'a pu participer au voyage du chef de l'État en Inde, début décembre.

Dynamique diplomatique
La tournure des événements et les premiers morts ont contraint Nicolas Sarkozy à sortir du bois. La dynamique diplomatique a également joué son rôle. Très impliqués dans la crise ivoirienne, les États-Unis ont dans un premier temps tendu une perche à Laurent Gbagbo, lui faisant même miroiter un rendez-vous à la Maison-Blanche s'il jetait l'éponge, avant d'élever la voix. Jeudi soir en effet, un haut responsable de l'Administration américaine a évoqué un ultimatum, prévenant que les États-Unis, la France et les puissances africaines souhaitaient voir l'ancien président quitter le pays dans un délai se comptant « en jours », faute de quoi il s'exposerait à des sanctions. «Les Etats-Unis sont prêts à imposer des sanctions ciblées, individuellement en tant que pays et de concert avec nos partenaires, contre le président Gbagbo, sa famille immédiate et le cercle de ses proches s'il devait continuer à revendiquer illégitimement le pouvoir», a déclaré un porte-parole du département d'Etat. «Le temps presse», a-t-il souligné.
Au niveau européen également, Paris a été confronté à une dynamique de pression accrue à l'encontre de Laurent Gbagbo. Dès lundi dernier, l'UE a décidé le principe de sanctions ciblées contre le président de la Côte d'Ivoire et son entourage. Une liste de 18 ou 19 noms, essentiellement des proches de Laurent Gbagbo, a été préparée, impliquant pour ces personnes des sanctions telles qu'un gel des avoirs et des restrictions de visas. Cette décision doit être entérinée lundi par les représentants des Vingt-Sept d'où l'échéance de la fin de la semaine fixée à M. Gbagbo par Paris et Washington. Avant-hier toutefois, à l'ouverture du Conseil européen, l'inscription du chef de l'État ivoirien figurait toujours entre crochets sur cette liste, ainsi que le souhaitait Paris. L'Allemagne, la Grande-Bretagne ou encore la Pologne poussaient pour que la liste soit adoptée en l'état. Dans leur déclaration à l'issue du sommet de Bruxelles, vendredi, les dirigeants de l'UE ont maintenu la pression en réaffirmant leur détermination « à prendre des mesures ciblées contre qui voudrait empêcher le respect de la volonté exprimée par le peuple ivoirien ».
Sans écarter la possibilité de sanctions, la France aurait voulu, elle, se donner un peu de temps et laisser encore une chance à Laurent Gbagbo de quitter le pouvoir de son plein gré en échappant à des sanctions. Il n'a désormais plus que 48 heures pour s'exécuter. Et rien n'indiquait hier qu'il y soit prêt. Le 3 décembre, en se rendant en Inde, Nicolas Sarkozy l'avait appelé depuis son avion pour le convaincre de se démettre. Un deuxième coup de téléphone était prévu entre les deux hommes, mais Gbagbo s'est refusé à prendre en ligne le président français. Conscient que le temps ne joue pas forcément contre le dirigeant ivoirien, convaincu des risques d'une situation de plus en plus explosive, le chef de l'État n'a finalement eu d'autre choix que de mettre Laurent Gbagbo dos au mur.

Grosse pression sur Gbagbo après les violences
Le Télégramme
- Au lendemain des violences meurtrières à Abidjan contre les pro-Ouattara, l'Union européenne, la France et les États-Unis ont augmenté d'un cran la pression sur le président sortant ivoirien Laurent Gbagbo, qu'ils somment de quitter le pouvoir. «Gbagbo doit partir avant la fin de la semaine, sinon il figurera nommément sur la liste des personnes visées par des sanctions de l'UE, gel d'avoirs et restrictions de visas»: Nicolas Sarkozy a été intraitable, hier, au lendemain des violences meurtrières en Côted'Ivoire. Les dirigeants de l'UE ont exhorté l'armée à «se placer sous l'autorité du président démocratiquement élu, Alassane Ouattara», reconnu par la communauté internationale comme le vainqueur de l'élection controversée du 28novembre. Les États-Unis ont aussi estimé hier qu'il était temps que LaurentGbagbo renonce au pouvoir et que, dans le cas contraire, les États-Unis étaient «prêts» à prendre des sanctions à son encontre. Les États-Unis prêts à prendre des sanctions
«Les États-Unis sont prêts à imposer des sanctions ciblées, individuellement en tant que pays et de concert avec nos partenaires, contre le président Gbagbo, sa famille immédiate et le cercle de ses proches s'il devait continuer à revendiquer illégitimement le pouvoir», a déclaré le porte-parolePhilip Crowley. Le président de la Commission de l'Union africaine, Jean Ping, est arrivé hier dans la capitale économique ivoirienne pour tenter une nouvelle médiation dans l'espoir d'éviter le pire à la Côte d'Ivoire, déchirée par une quasi-guerre civile en 2002-2003 et coupée en deux depuis lors. Après un entretien avec le représentant de l'Onu dans le pays Choi Young-jin, il a rencontré LaurentGbagbo, avant Alassane Ouattara. Il n'a pas fait de déclaration à sa sortie. L'UA avait aussi reconnu la victoire de Ouattara. Mais plutôt qu'une médiation, le Premier ministre kenyan Raila Odinga a suggéré le «recours à la force militaire» pour déloger Gbagbo. Moscou a appelé à éviter les violences. Hier après-midi, dans Abidjan quadrillée par les forces fidèles à Gbagbo, rien ne signalait une nouvelle mobilisation des partisans de Ouattara, malgré l'appel à reprendre la marche sur la télévision d'État tentée jeudi au cours de laquelle au moins une dizaine de personnes ont été tuées.

Côte d'Ivoire: rassemblement anti-Gbagbo à Bouaké, fief de l'ex-rébellion
BOUAKE (Côte d'Ivoire), 17 déc 2010 (AFP) - Des centaines de personnes ont participé vendredi soir à Bouaké (centre), fief de l'ex-rébellion, à un rassemblement réclamant le départ du pouvoir de Laurent Gbagbo, un des deux présidents proclamés de Côte d'Ivoire, a constaté un journaliste de l'AFP.

"Gbagbo dictateur", "Gbagbo, dehors!", "Gbagbo assassin!", a scandé notamment la foule réunie pour ce meeting tenu à l'initiative d'associations locales de la société civile et de jeunes partisans d'Alassane Ouattara, l'autre président proclamé du pays.Le rassemblement était soutenu par les Forces nouvelles (FN), ex-rébellion dirigée par Guillaume Soro, Premier ministre du gouvernement d'Alassane Ouattara.

"La seule alternative" pour M. Gbagbo est de "négocier dès maintenant les conditions de son départ du pouvoir avant qu'il ne soit pas trop tard", a affirmé un porte-parole des FN, Sekongo Cissé.

La pression internationale s'est considérablement renforcée vendredi sur M. Gbagbo, sommé par plusieurs pays et organisations régionales et internationales de quitter très rapidement le pouvoir au lendemain de violences à Abidjan ayant causé des morts parmi les partisans de M. Ouattara et parmi les forces loyalistes.

Gbagbo porte toute la responsabilité»
L'analyse de Rinaldo Depagne, chercheur à l'International Crisis Group


Le Temps (Switzerland). [Interview]. Angélique Mounier-Kuhn 12/17/2010.
Le Temps: Pourquoi Alassane Ouattara et ses partisans voulaient-ils prendre le contrôle de la télévision d'Etat?

Rinaldo Depagne: La télévision est aux mains du pouvoir et elle est l'une de ses armes. Elle diffuse des informations dignes de la propagande nord-coréenne au service exclusif du clan Gbagbo. Rien n'est dit sur la victoire d'Alassane Ouattara, tout est à sens unique, avec des gens qui lisent des communiqués manifestement mal à l'aise. Ces dernières années, tout au long de la crise ivoirienne, la TV a toujours été un point de dispute entre l'opposition et le pouvoir de Gbagbo. Elle est d'autant plus importante qu'elle est le seul moyen de communication auprès de l'ensemble des Ivoiriens. Il était donc hasardeux et hypothétique d'imaginer qu'elle puisse être prise, comme cela, au terme d'une marche pacifique. Il fallait s'attendre à ce qu'elle soit défendue bec et ongles. Et la manifestation était annoncée. Il était peu probable qu'elle réussisse.

Le Temps: – Ce vendredi, la marche de Guillaume Soro, le premier ministre d'Alassane Ouattara, vers le siège du gouvernement n'a pas plus de chance de réussir?

Rinaldo Depagne : Compte tenu de ce qui s'est passé jeudi à Abidjan, il serait miraculeux que Guillaume Soro se réinstalle dans les bureaux de la Primature, le siège du gouvernement.

Le Temps: – Que nous a appris cette journée de violence sur le rapport des forces en présence?

Rinaldo Depagne : Elle a démontré l'absence totale de scrupule des forces de sécurité liées à Laurent Gbagbo, prêtes à tirer sur la foule à balles réelles. Elle nous a montré l'étendue du problème, à savoir les positions très difficilement conciliables des deux camps, la difficulté dans laquelle est plongée la mission onusienne (ONUCI), qui est prise à partie par un des camps et traitée en ennemie.

Le Temps: – Cette journée a aussi confirmé que Laurent Gbagbo pouvait compter sur le soutien de l'armée.

Rinaldo Depagne : Il faut faire une distinction entre l'armée régulière, dont le cercle de commandement est certes favorable à Gbagbo, mais peut-être pas la base, et toutes ces unités, comme le Centre de commandement des opérations de sécurité (CECOS), les brigades antiémeute ou la gendarmerie qui lui sont très fidèles et sont là pour sanctuariser le pouvoir à Abidjan. Un pouvoir qui est fondé sur la violence.

Le Temps: – Quelles suites imaginer à cette journée funeste?

Rinaldo Depagne : On peut redouter plus de violences, plus de morts, voire la reprise de la guerre. Jusqu'au 28 novembre, date du second tour de la présidentielle, on pouvait dire que les responsabilités des ratés de ce processus électoral chaotique étaient partagées, entre chacun des deux camps et la communauté internationale. Depuis l'annonce des résultats, Laurent Gbagbo porte l'entière responsabilité de ce qui peut se passer. Son entêtement à ne pas reconnaître la victoire de son opposant a plongé la Côte d'Ivoire dans cette situation.

One nation, two presidents
The Citizen (South Africa). [Op-Ed]. Gwynne Dyer 12/17/2010.
All the foreigners and about half the Ivorians agree that Alassane Ouattara won last month's presidential election in Ivory Coast – but not the southerners, who say that it was their man, Laurent Gbagbo.
So the Election Commission declared Ouattara the winner, and the Constitutional Council declared Gbagbo the winner.
It's been eight years now since Ivory Coast, once the richest country in West Africa, was divided. This election was supposed to end the division, but it has just perpetuated it. Maybe it's time to accept that Ivory Coast is two countries, not one.
Once the notion of dividing an African country in two was unthinkable. The basic rule of the old Organisation of African Unity (OAU) was that the former colonial borders must remain inviolable, since if they could be changed, there might be a generation of civil wars.There are far more ethnic groups in Africa than there are countries: some vie for dominance within the existing borders, while others simply want to secede and form their own countries.
There is also a religious split between mainly Muslim and predominantly Christian regions that extends right across the continent, but the dividing line runs through a number of countries, not between them. From Ivory Coast to Sudan on the Red Sea, the north of every country is Muslim, and the south is Christian.
Ivory Coast enjoyed three decades of peace and prosperity under the rule of President Felix Houphouet-Boigny, but since his death in 1993 there has been continuous political upheaval.
Finally, in 2002, rebel "New Forces" in the army seized control of the Muslim north and split the country.
It has remained split ever since, and there are some 8 000 United Nations peacekeepers in the country. But neither negotiations nor outside pressure have ended the division – and neither have elections.
Reunification was supposed to be achieved by the recent election, which was closely scrutinised by all manner of foreign observers from Africa and beyond. Almost everybody voted on the basis of ethnic and religious loyalties, and the winner was a Muslim northerner, Ouattara. He got 54,1% of the votes, to 45,9% for Gbagbo.
Gbagbo is a Christian southerner, and he lost because there are a few hundred thousand more people in the Muslim north of the country. But he controls the Constitutional Court, which declared that hundreds of thousands of northern votes were invalid, either because the voters in question were foreigners, or because they simply didn't exist.
So Ouattara was inaugurated as President at a hotel in Abidjan guarded by UN troops, with the blessing of the UN, the AU, the European Union and the US. But at the presidential palace, guarded by the army, Gbagbo was also sworn in for a new term as President.
The AU has suspended Ivory Coast's membership until Ouattara is in power. But since Gbagbo still has the support of the army, however, it will be very hard to get him out. Besides, the rights and wrongs of the situation are not as clear cut as they seem. [...]

SCENARIOS-Possible outcomes in Ivory Coast's power struggle
Reuters.
[Analysis]. Tim Cocks 12/17/2010.
ABIDJAN - An election meant to resolve Ivory Coast's decade-long political crisis has left the country with two rivals claiming the presidency, after incumbent Laurent Gbagbo defied world pressure to hand power to Alassane Ouattara.
Fears of a return to all-out civil war rose after forces loyal to the two camps waged a gun battle on the streets of the main city Abidjan on Thursday. A street protest by Ouattara supporters was put down by security forces using live rounds, with at least 10 protesters killed.
Here are a few possible scenarios:

A COMPROMISE
A compromise is appearing increasingly unlikely as both sides continue to dig their heels in.

They have both named governments. Gbagbo's team occupies official government buildings while Ouattara's cabinet is run out of a hotel protected by a ring of United Nations troops.
Gbagbo has made a career out of defying international pressure and, with the backing of state television, has lambasted the U.N.'s recognition of Ouattara as international meddling and a threat to the country's sovereignty.
Ouattara's camp is resolute that no solution that involves Gbagbo as president is acceptable. Moreover, now both the African Union and the ECOWAS regional West African grouping have said a power-sharing deal, such as those seen in Kenya and Zimbabwe, would be a bad idea in the circumstances.
Speculation has risen of efforts to persuade Gbagbo to accept an exile package. But such a move is complicated by the possibility that Gbagbo and his entourage could face prosecution for past outbreaks of violence, notably attacks by his supporters on Ivory Coast's French community in 2004.

MASSIVE POPULAR PROTESTS
Gbagbo himself used the street to oust General Robert Guei during a violently disputed election between the pair in 2000, bringing thousands of his supporters onto the streets to force the coup leader to accept defeat.
After weeks of eschewing this option for fear of casualties, Ouattara's camp finally called its supporters out on the streets on Thursday to back their bid to seize the state broadcaster. In the end, the broadcaster remained in the hands of Gbagbo forces, who used live rounds in clashes with protesters across Abidjan. At least 10 protesters were left dead and dozens injured, while Gbagbo's government said 10 members of the security forces were killed in the violence. A feature of the authorities' reaction on Thursday was the strong presence of Gbagbo's presidential guard on the streets. This suggests he can at least count on solid support from the heavily armed unit. Its treatment of Thursday's protests could be one reason why a new march set for Friday appeared to attract little early support and it wasn't clear whether it would even go ahead. A key question will be how the local U.N. peacekeeping force interprets its mandate if the situation deteriorates. The United Nations has about 10,000 soldiers and police in the country and has the power to undertake actions to protect civilians.

A RETURN TO WAR?
Despite an arms embargo on Ivory Coast, analysts say both sides have been re-arming for years. The row has reignited north-south divisions as hundreds of thousands of votes were cancelled in the north, which is still held by rebels.
Pro-Ouattara rebels and government forces briefly exchanged fire this week in Tiebissou, the central town marking the line between the rebel-held north and government-held south after a 2002-3 war, witnesses said.
Any big military push by either side would be the worst-case scenario for neighbouring countries in no fit state themselves to take in civilians fleeing a war.
So far some 4,241 people have crossed over into Liberia and some 200 into Guinea since last month's election, the U.N. High Commissioner for Refugees (UNHCR) has said, adding that it was making contingency plans for a possible greater exodus.

THE CRISIS DRAGS ON
The rebels
, who had maintained a position of neutrality during the peace process, have got behind Ouattara, meaning that the division of the country into two parallel administrations since the 2002-2003 war has if anything been reinforced.
Foreign powers and regional bodies, which were also neutral during this process, have since taken sides, so Gbagbo is isolated and could soon find access to funds drying up.
Cocoa supplies are getting through to the main ports of Abidjan and San Pedro without too much disruption, although there have been delays to declarations of beans for export and a night curfew has held up some port activity. Yet Ivory Coast observers note that supplies got to the world market even at the height of the 2002-2003 conflict.

The IMF has said it will not do business with anyone not recognised by the U.N., while both the World Bank and the African Development Bank have said they will review ties.
Debt relief is likely to be put on hold and sanctions could well be imposed. One option is "targeted sanctions" -- travel bans and foreign asset freezes -- on Gbagbo and associates. Such a move is already being prepared by European Union nations.
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