REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU MERCREDI 11 MAI 2011

11 mai 2011

REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU MERCREDI 11 MAI 2011







La sécurisation de
l'investiture d'Alassane Ouattara au centre des préoccupations des forces armées




Xinhuanet
- La
sécurisation de l'investiture du président ivoirien Alassane Ouattara prévue le
21 mai à Yamoussoukro (centre, 230 km d'Abidjan) est au centre des
préoccupations des forces armées nationales ivoiriennes et des forces
impartiales présentes sur le sol ivoirien. Lundi à Yamoussoukro, le général
Nicolas Kouakou Kouassi, commandant de l'ex-Centre de commandement intégré (CCI,
état-major mixte, ex rébellion /ex armée loyaliste), a rencontré environ 300
gendarmes de la 3è légion basée à Yamoussoukro et couvrant les régions du Zanzan
(Nord-est), du N'zi-Comoé (Est) et des Lacs ( Centre). "Pour l'investiture du
président de la République, il y aura du beau monde venant de l'extérieur. On
annonce le président français Nicolas Sarkozy, la secrétaire d'Etat américaine
Hillary Clinton et beaucoup de chefs d'Etat africains. C'est un chalenge pour la
Côte d'Ivoire mais un chalenge particulier pour vous les locataires de
Yamoussoukro", leur a-t-il dit. Parlant d'éléments des Forces de défense et de
sécurité (FDS, fideles au président déchu Laurent Gbagbo), "encore dans la
nature ", le général Kouakou Kouassi a été catégorique. "Les problèmes
personnels, je les balaie de la main, l'intérêt principal c'est la Côte d'Ivoire
et nous n'avons pas le droit de laisser tomber la Côte d'Ivoire, nous avons une
mission c'est servir l'Etat et ses institutions", a-t-il dit. Il a demande aux
gendarmes de ne pas s'arc-bouter derrière les hommes politiques au risque de
perdre de vue leur mission régalienne. A Abidjan, les commandants des Forces
impartiales et nationales ont eu mardi une séance de travail relative à la
cérémonie d'investiture du 21 mai. "Il s'agissait de voir ensemble les
différents aspects sécuritaires de cet évènement car les Forces impartiales
(Casques bleus et soldats de la Licorne) et ivoiriennes vont travailler ensemble
pour assurer la sécurité", a déclaré le chef d'état-major des ex Forces armées
des forces nouvelles (FAFN, ex rébellion), le général Soumaila Bakayoko. Il
ajoute que "les forces impartiales, dans le cadre de leurs capacités vont
prendre une part active dans le dispositif sécuritaire qui sera mis en
place".(...)




 




 




La Côte d`Ivoire
compte ses morts et craint des représailles




Reuters

- Dans un bidonville de la périphérie d'Abidjan, des monticules de terre
signalent l'emplacement de la fosse commune où reposent plusieurs dizaines de
civils tués par des milices. Selon les habitants du quartier de Yopougon, les
corps de 68 membres de l'ethnie du président de Côte d'Ivoire, Alassane
Ouattara, ont été ensevelis là après avoir été tués par des miliciens loyaux au
chef d'Etat sortant Laurent Gbagbo, quelques heures après la capture de ce
dernier le 11 avril. "Il y a 29 personnes enterrées rien que dans celle-là",
indique Ibrahim Bakayoko, un responsable local de 62 ans, sur cet ancien terrain
de football transformé en fosse commune. "Le lendemain de la chute de Gbagbo,
les miliciens sont venus ici et sont allés de porte en porte, faisant sortir les
Dioulas avant de les tuer", raconte-t-il. Un mois après l'arrestation de Laurent
Gbagbo, la Côte d'Ivoire n'en finit plus d'actualiser le bilan des violences
électorales de ces derniers mois qui ont déjà fait au moins 3.000 morts et plus
d'un million de déplacés. La découverte de charniers va sans nul doute
compliquer encore la tâche du président élu qui a promis d'œuvrer en faveur de
la réconciliation dans un pays divisé depuis plusieurs années et que le scrutin
présidentiel de novembre dernier devait enfin permettre de réunir. Le directeur
adjoint chargé des droits de l'homme de l'Onu en Côte d'Ivoire, Guillaume Ngefa,
a confirmé à Reuters que 68 corps avaient été découverts à Yopougon, sans
préciser de quelle ethnie les victimes étaient issues. Il a toutefois confirmé
qu'elles avaient été tuées par des hommes armés de Kalachnikov à un moment où le
quartier était encore sous contrôle des forces de Laurent Gbagbo. Dans de
nombreux quartiers de la banlieue, il est presque impossible de trouver un
immeuble sans traces de balles. Les combats ont, certes, cessé depuis la capture
de Laurent Gbagbo mais, contrairement à la capitale économique où la vie a
repris progressivement, Yopougon reste traumatisée. Peu de personnes osent
s'aventurer dans les rues détruites par les bombardements. "Tout le monde a
peur", résume Madou Bakari, guérisseur traditionnel. "On essaie d'oublier mais
beaucoup sont partis d'ici et ne reviendront jamais. La vie est dure ici parce
que nous avons tout perdu." La mission de maintien de la paix des Nations unies
a ouvert une enquête sur les exactions présumées commises par les deux camps à
Yopougon. Certaines organisations caritatives redoutent que les forces
d'Ouattara ne tentent de mener des attaques de représailles. "C'est vraiment
terminé ?", s'interrogeait lundi le quotidien Fraternité Matin sur son site
internet. Tout semble reposer désormais sur la capacité d'Alassane Ouattara à
réconcilier les clans ennemis alors même que de nombreux Ivoiriens ont d'ores et
déjà prévenu qu'ils n'étaient pas prêts à pardonner. "Mon grand frère repose
dans cette tombe", explique ainsi Aboubacar Méité, un commerçant de 25 ans. "Si
je trouve ceux qui l'ont tué, je le vengerai, même si le président Ouattara nous
demande de ne rien faire."




 




Côte d'Ivoire : la
responsabilité des deux camps pointée dans des massacres




RFI Online

- Les experts mandatés par les Nations unies en Côte d'Ivoire poursuivent leurs
enquêtes à Abidjan sur les exactions commises par les deux camps. A Yopougon,
des dizaines de corps criblés de balles ou des squelettes calcinés ont été
ramassés par la Croix-Rouge. Les pro-Gbagbo craignent des représailles et l'on
en sait aujourd'hui un peu plus sur les récentes tueries et exactions commises
dans le sud-ouest du pays. C'est grâce à un film enregistré par un habitant de
Yopougon sur son téléphone portable que l'Onuci a été alertée de l'existence de
dix fosses communes sur une parcelle du quartier Doukouré. Sur ce film, daté du
12 avril, le lendemain de la chute de Laurent Gbagbo, une source interne aux
Nations unies explique que l'on voit clairement 68 cadavres étendus à même le
sol. Uniquement des hommes. Pour cette source, pas de doute, le massacre a été
commis par les miliciens armés par le régime Gbagbo, les soldats pro-Ouattara
n'étant pas encore présents à cette date dans cette partie d'Abidjan. Pour
l'heure, dans l'attente d'autorisations des familles ou des autorités
judiciaires, aucun de ces corps n'a été exhumé. Les sinistres découvertes ne
font peut-être que commencer. Hier, des enquêteurs de l'Onuci se sont rendus
dans deux quartiers de Yopougon où ils ont retrouvé quelques tombes
individuelles. La bataille d'Abidjan est terminée et sonne désormais l'heure du
décompte macabre. Toutes les victimes, loin s'en faut, ne sont pas mortes au
combat. Des témoins racontent que les deux forces pro-Gbagbo et pro-Ouattara se
sont livrées à des exécutions sommaires. De jeunes hommes ont été abattus le
plus souvent sur un simple soupçon né d'une appartenance ethnique. Aujourd'hui,
à Abidjan, comme dans le reste du pays, la peur a changé de camp et les
communautés considérées comme favorables à l'ancien régime vivent dans la
crainte de représailles. Depuis leur fuite de Yopougon la semaine dernière, les
miliciens pro-Gbagbo et les mercenaires libériens se sont dirigés vers l'ouest.
Ils sont passés par Dabou et Grand-Lahou. Ils ont ensuite évité Sassandra, à
moins de 100 km de San Pedro, pour se diriger vers Soubré, plus au nord. Selon
le ministère ivoirien de la Défense, ils ont semé la mort sur leur passage. Une
information confirmée par des sources indépendantes. Ce lundi, des affrontements
ont opposé ces miliciens aux Forces républicaines de Côte d'Ivoire, les FRCI,
pro-Ouattara, près de Soubré. Les autorités ivoiriennes assurent que les 5 et 6
mai, jeudi et vendredi dernier, les miliciens et les mercenaires ont tué plus de
120 personnes, en majorité des civils. Dans la région de Sassandra, plus au
nord, dans la sous-préfecture de Sago, des sources locales et des défenseurs des
droits de l'homme affirment que dans quatre villages, environ 100 personnes ont
été tuées ces derniers jours, dont des victimes civiles, qui ont été exécutées
par des hommes armés. Certaines sources disent qu'après avoir été accusés de
collaborer avec les miliciens et les mercenaires, des villageois autochtones ont
été la cible de représailles de la part des FRCI qui auraient aussi incité des
jeunes pro-Ouattara de la région à prendre les armes. Et ces jeunes en auraient
profité pour se venger.




 




Visite jeudi au
Sénégal du président ivoirien Alassane Ouattara (officiel)




AFP -

Le président ivoirien Alassane Ouattara effectuera jeudi une "visite d`amitié" à
Dakar, son premier voyage à l`étranger depuis sa prestation de serment le 6 mai,
a annoncé mardi soir la présidence sénégalaise, le qualifiant d`"ami" du pays.
"Le nouveau président de la République de Côte d`Ivoire, Son Excellence le
président Alassane Dramane Ouattara, effectuera une visite d`amitié au Sénégal
le jeudi 12 mai 2011 à partir de 16H00 (heures locale et GMT)", déclare la
présidence sénégalaise dans un communiqué lu à l`antenne de la télévision
publique RTS. M. Ouattara "a tenu à réserver sa première sortie après sa
prestation de serment au Sénégal en raison des relations traditionnelles qui ont
toujours existé entre le peuple ivoirien et le peuple sénégalais", ajoute le
texte, qui conclut en exhortant les populations à "accueillir très
chaleureusement cet ami du Sénégal". Alassane Ouattara a prêté serment le 6 mai
en tant que président de la Côte d`Ivoire, après cinq mois de crise liée à la
contestation des résultats de l`élection présidentielle de novembre 2010 par le
président sortant Laurent Gbagbo.




 




Trois jours de deuil
national à partir de mercredi




Xinhuanet -
Le
président élu ivoirien Alassane Ouattara a décrété mardi trois jours de deuil
sur l'ensemble du territoire national en mémoire des victimes de la crise
post-électorale déclenchée en novembre dernier et de la guerre de deux semaines
qui a conduit à la chute du président sortant Laurent Gbagbo.


"Pendant ces trois jours de deuil, de mercredi à vendredi, le drapeau national
restera en berne en mémoire des 3.000 morts de la crise post-électorale",
indique le décret.(...)




 




Il faut (bien) juger
Gbagbo




Slate.fr

- Laurent Gbagbo a droit à un procès équitable. Pour lui, mais aussi et surtout
pour mettre un terme à plus d'une décennie d'impunité et permettre à un pays
traumatisé de se réconcilier enfin. Les conditions des premières auditions de
Laurent et Simone Gbagbo, arrêtés il y a un mois, le 11 avril 2011, laissent à
désirer. Et c'est dommage. Ils ont finalement été entendus le week-end du 6 et 7
mai. Les interrogatoires ont eu lieu respectivement à Korhogo et Odienné, dans
le nord de la Côte d'Ivoire, où l'ex-couple présidentiel est en résidence
surveillée. Mais les avocats français du couple ayant régné sans partage sur le
pays depuis 2000 ont été refoulés dès leur arrivée à Abidjan pour un problème de
visa. Ils n'ont pas pu assister à ces premières auditions et se sont empressés
de crier au complot, dénonçant un «piège» des nouvelles autorités. Habituelle
rhétorique d'avocats. Mais pourquoi donc arriver à Abidjan sans visa, ou sans
les visas délivrés par les autorités compétentes? Préparation insuffisante ou
volonté délibérée d'aller à l'affrontement? Les nouvelles autorités ivoiriennes
n'auraient-elles pas pu, de leur côté, leur délivrer un visa à l'aéroport
d'Abidjan? Elles auraient eu alors le beau rôle, permettant à la défense de
l'ennemi d'hier de travailler normalement. Mais Gbagbo peut difficilement se
présenter comme un parangon de démocratie et de justice... Elu pour cinq ans en
2000, il s'est octroyé, «cadeau», un deuxième mandat, avant de plonger son pays
dans la plus grave crise depuis l'indépendance en refusant de reconnaître la
victoire d'Alassane Ouattara à la présidentielle. Et Ouattara, tout nouveau
président, a tout à gagner en «offrant» à son adversaire d'hier un procès juste
et équitable et en évitant de glisser dans les facilités d'une «justice du
vainqueur». Cela serait un signal fort pour la communauté internationale, qui
l'a soutenu dans sa difficile marche vers le palais présidentiel, mais aussi et
surtout une condition nécessaire pour panser les plaies du passé. Pour
réconcilier la Côte d'Ivoire après une décennie ponctuée par des massacres à
forte connotation ethnique et religieuse, il ne faut jamais oublier que près
d'un électeur sur deux a voté pour Gbagbo au deuxième tour de la présidentielle,
le 28 novembre 2010. Soit 45,9% pour être précis. Il ne faut pas mésestimer non
plus qu'il était majoritaire dans la métropole d'Abidjan, forte de cinq millions
d'habitants. Une aide internationale, financière mais aussi technique, est
également indispensable pour avoir une justice équitable, avec des magistrats
indépendants et des avocats libres de travailler. Pour tous les électeurs de
Gbagbo, un procès juste tournerait la page du passé. Pour ceux de Ouattara, il
permettrait de faire le deuil des crimes passés et de se projeter vers l'avenir.
Par contre, si le procès est bâclé, les plaies ne cicatriseront pas, ou mal,
très mal.(...)




 




Où se cache donc Blé
Goudé?




Slate.fr

 - À en croire les différentes rumeurs qui circulent depuis la chute de Laurent
Gbagbo, Charles Blé Goudé aurait le don d'ubiquité... Slate.fr Hypothèse 1
(Infirmée. Fiabilité: 0,5/10): le chef des Jeunes patriotes aurait été arrêté
dans la périphérie de Tabou, par les autorités ouattaristes, alors qu'il tentait
de fuir au Liberia. Il aurait été placé en résidence surveillée à Abidjan, comme
l'annonça le ministre des Infrastructures économiques Patrick Achi le 15 avril
2011. D'abord relayée —au conditionnel— par des chaînes d'information
internationales, la nouvelle fut démentie quelques heures plus tard. Hypothèse 2
(Invraisemblable. Fiabilité: 2/10): Blé Goudé se serait réfugié à l'Onuci ou
dans une ambassade. Dès le 15 avril, l'organisation des Nations unies pour la
Côte d'Ivoire nia héberger l'ancien ministre de la Jeunesse. Les ambassades
d'Angola ou d'Afrique du Sud, elles, ne confirmèrent pas l'avoir
accueilli...Hypothèse 3 (Possible. Fiabilité: 5/10): Alain Toussaint, conseiller
de Laurent Gbagbo, déclarait depuis Paris le 15 avril que Blé Goudé aurait été
torturé par des éléments des Forces républicaines de Côte d'Ivoire auxquelles il
aurait été livré par des Casques bleus. L'ancien ministre aurait été, au moment
des déclarations, «entre la vie et la mort». Pour certains, il serait décédé et
les autorités hésiteraient à l'annoncer aux centaines de «patriotes» toujours
acquis à la cause du «général de la rue». Mais le silence pourrait contribuer à
cultiver le mythe... Hypothèse 4 (Improbable. Fiabilité: 4/10): avant même
l'arrestation de Laurent Gbagbo, une rumeur donnait Blé Goudé en fuite au
sud-ouest du Ghana, dans la ville de Takoradi. Après la chute de son mentor, on
l'aurait encore vu à Aboisso, l'air préoccupé, en culotte et tee-shirt, mal
rasé... Hypothèse 5 (Plausible. Fiabilité: 6/10): bien plus tard, au début du mois
de mai, la presse ivoirienne annonçait que Blé Goudé aurait pris la poudre
d'escampette vers la ville qui abrita le sergent-chef Ibrahim Coulibaly:
Cotonou, la capitale économique du Bénin. Le 4 mai, l'ancien ministre de la
Jeunesse aurait été aperçu, décontracté, dans une buvette du Stade de l'amitié
de Kouhounou. Il résiderait dans un bâtiment à étages entre Cocotomey et Pahou
où il aurait même fait l'acquisition d'une parcelle. La cellule Interpol du
Bénin aurait été saisie. (...)




 




Côte d`Ivoire:
reprise des exportations de cacao, départ d`un premier navire




AFP -

L`exportation de cacao, dont la Côte d`Ivoire est le premier producteur mondial,
qui avait cessé en raison des sanctions internationales visant l`ex-président
Laurent Gbagbo, a repris mardi avec le départ d`un premier navire du port
d`Abidjan, a constaté l`AFP. Le navire "Askabat", battant pavillon turc, chargé
de 1.700 tonnes de fèves brunes, est parti du port d`Abidjan vers 14H00 (locale
et GMT). Il devait rejoindre celui de San Pedro (à 370 km à l`ouest), premier
port d`exportation de cacao au monde, où il sera chargé de 7.000 à 8.000 tonnes
supplémentaires de cacao, a-t-on appris auprès des services du port de la
capitale économique ivoirienne. Le navire était arrivé vendredi à Abidjan pour
récupérer son chargement et son départ a été repoussé à plusieurs reprises ces
derniers jours. "Il doitaller ensuite aux Etats-Unis", a-t-on précisé de même
source. Le café et surtout le cacao représentent habituellement 40% des recettes
d`exportations de la Côte d`Ivoire et environ 20% de son PIB. Quelque 80% de la
production du pays est exportée vers l`Europe.