REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU DIMANCHE 31 OCTOBRE 2010

31 oct 2010

REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU DIMANCHE 31 OCTOBRE 2010



Côte d'Ivoire : le jour le plus long
Par RFI
- 8 000 casques bleus pour quelque 20 000 bureaux de vote, ce dimanche 31 octobre 2010, pour l'élection présidentielle tant attendue. L'équation est simple. Il n'y aura pas un soldat de l'Onu dans chaque bureau de vote. Et pour l'essentiel, la sécurisation du vote sera garantie par les forces ivoiriennes elles-mêmes.
Au départ, le maintien de l'ordre devait être assuré par des brigades mixtes. Moitié FDS (Forces de défense et de sécurité) du sud, et moitié FN (Forces nouvelles) du nord. Le problème, c'est que ces brigades ne sont pas assez nombreuses. Elles sont loin d'atteindre les 8 000 éléments prévus à l'origine. Résultat : les FDS, au sud, et les FN, au nord, seront des acteurs-clé de cette journée de scrutin. A la fois pendant le vote lui-même et pendant le dépouillement et le transport physique des quelque 20 000 procès-verbaux de vote jusqu'aux 415 CEL (Commissions électorales locales).
A partir de ces CEL, deux modes de transmission et de comptage des résultats sont prévus. Un mode électronique avec l'aide d'un bureau d'études ivoirien qui sera coiffé par un comité d'experts ivoiriens et étrangers – solution retenue, le 24 octobre dernier, à la suite de vives protestations de l'opposition contre les lien supposés entre ce bureau d'études informatique et le pouvoir. Et un mode manuel avec l'aide des casques bleus de l'Onuci, qui s'occuperont de l'acheminement physique – par voiture et par hélicoptère – des quelque 20.000 PV de vote entre les 415 CEL et la CEI (Commission électorale indépendante), à Abidjan.
Sauf embrouille, ce n'est qu'après un croisement entre l'addition numérique et l'addition manuelle que la CEI proclamera les résultats provisoires – au plus tard 72 heures après la fermeture des bureaux de vote, c'est-à-dire mercredi à 17 heures locales.
Evidemment, il est possible que l'un ou l'autre des candidats ne respecte pas cette règle et annonce dès ce dimanche soir qu'il a gagné. Ce qui, à n'en point douter, poussera les deux autres favoris à dire qu'ils ont gagné eux aussi... C'est pourquoi, lors d'une conférence de presse, hier samedi à Abidjan, le Premier ministre Guillaume Soro a appelé ses compatriotes à ne respecter que les résultats qui seront proclamés par la CEI.
En fait, la crainte de beaucoup d'observateurs à Abidjan, c'est que, à la suite de fraudes ou non, l'un des trois favoris – Laurent Gbagbo, Henri Konan Bédié ou Alassane Ouattara – se proclame vainqueur dès le premier tour, et que tel ou tel perdant appelle ses partisans à descendre dans la rue. En privé, plusieurs diplomates ou haut fonctionnaires internationaux en poste à Abidjan espèrent qu'il y aura un second tour. « Pour les perdants, un deuxième tour amortira un peu le choc », confie l'un d'entre eux. En cas de ballotage, ce deuxième tour aura lieu le 28 novembre. Mais on n'en est pas là...
Le comptage des voix informatisé

Les bureaux de vote ivoiriens ouvrent aujourd'hui dimanche 31 octobre 2010 à 7H00 TU pour un scrutin historique : l'élection du Président de la République au suffrage universel. Ils fermeront cette après-midi à 17H00 TU. Et aussitôt, il y sera procédé au dépouillement, puis au comptage manuel et à la transmission informatique des voix. Et c'est à la dernière minute que le système informatique a été testé.

C'est en effet vers 8H00 TU qu'a débuté hier soir samedi le test en vrai grandeur du système numérique de traitement et de publication des résultats du scrutin. Réalisé depuis plusieurs sites pilotes, ce test a permis d'acheminer en temps réel à Abidjan des images et des données de procès verbaux fictifs, selon un protocole certifié auparavant par le comité d'experts mis en place par le Premier ministre.

Programmé vendredi à l'origine, ce test a été retardé par la procédure de certification du groupe d'experts qui devaient ensuite tester la fiabilité opérationnelle du système. Mais ce soir, ce ne sera pas un exercice. Dès la fin du dépouillement manuel des voix, un procès verbal sera rédigé dans les 20073 bureaux de vote, puis il sera scanné et publié en 21 exemplaires, un pour l'affichage local, quatorze pour les candidats, et six qui iront à Abidjan. Les images numérisées de ces procès verbaux seront acheminées par le système qui a été testé hier soir. Puis le comité d'experts validera ces résultats et la Commission électorale indépendante pourra alors les proclamer.

Ivory Coast presidential vote begins
Associated Press
– The West African nation of Ivory Coast held a long-awaited presidential election Sunday, the first since civil war erupted in 2002 and split the world's leading cocoa producer in half.
Millions of people here are hoping the repeatedly delayed poll will reunite the divided country and restore stability after more than a decade of chaos and tension. But with ex-rebels still armed in the north, powerful militias running free in the west and militants on all sides who don't want to lose, many also fear the political contest could unleash a new era of unrest.
"Ivorians want to have peaceful elections. People are tired," said journalist and political analyst Abdoulaye Sangare. But if any party fails to accept the outcome, "there could be violence. And if there is, nobody can say where it might stop."

Voting booths opened nationwide, including in the former rebel stronghold of Bouake in the north and the main city Abidjan. Results are expected by Wednesday and vote counting could be highly contentious. Some residents have been stocking up on food and fuel, fearing riots or street clashes could break out.

Incumbent President Laurent Gbagbo, 65, whose official five-year mandate expired in 2005, is facing 13 challengers. The heavyweights among them are 68-year-old opposition leader Alassane Ouattara, who is wildly popular in the pro-rebel north, and 76-year-old ex-president Henri Konan Bedie, who was toppled in 1999 during the country's first coup.
If no candidate wins a simple majority, the top two finishers will face off in a second round Nov. 28.

The 1999 coup shattered the former French colony's reputation as a beacon of political stability in the region. But worse was to come. In 2002, fighting erupted for several days in skyscraper-lined Abidjan itself, once known as the "Paris of Africa" for its cosmopolitan nightlife and chic boutiques.
Months of civil war followed, leaving the nation divided between a rebel-held north and a loyalist south. Amid the stalemate, businesses died off and expatriates fled as the nation fell into a state of economic decline. But not everyone lost out: rebels profited handsomely from the diamond and gold trade. And in the south, exports of cocoa — the raw material for chocolate — have boomed; Over the past eight years, government crude oil exports have risen six-fold to 60,000 barrels per day.

A breakthrough came in 2007 with a peace deal that saw rebel leader Guillaume Soro appointed prime minister in a unity government. A U.N.-patrolled buffer zone disappeared, and a roadmap for elections was drawn up. But the rebels were never disarmed — they merely returned to barracks and kept wearing patches identifying them as members of the New Forces rebel movement.

"There's always a risk of violence," said Traore Drissa, a prominent lawyer who runs the Abidjan-based Ivorian Movement for Human Rights. "The rebels ... still have the capacity to fight."

Meanwhile, armed militias numbering in the tens of thousands who filled the security vacuum in western Ivory Coast also remain a threat. Some hold such sway that they have been able to prevent all the top three candidates from holding rallies in the western town of Guiglo in recent weeks, Drissa said. According to New York-based Human Rights Watch, banditry, violence, and rape are widespread in the region, and the rule of law there has disintegrated with no functioning trial courts or prisons.

Major progress has been made, but the most crucial issue — deciding who would legitimately be allowed to vote in Sunday's election — has taken years.
Of Ivory Coast's 20 million people, more than a quarter are foreign immigrants who came to work on cocoa and coffee plantations. Differentiating them from native Ivorians with roots in neighboring countries has been profoundly contentious.
Gbagbo's party believes countless foreigners have falsified documents to vote in an opposition- and rebel-fueled bid to skew the poll, while opposition leaders contend the process has merely helped cement legitimate rights to citizenship. Despite perceived imperfections, though, all parties have accepted the list and the U.N. — which has around 9,000 peacekeepers here — has deemed it "credible."
Last month, Gbagbo officially validated the final 5.7-million-person voter roll, and only in the weeks since has the government begun handing out millions of new identity cards. An estimated $400 million has been spent identifying voters and issuing state-of-the-art biometric IDs, prompting some observers to call it the most expensive election in the world.
"This is a defining moment for the Ivorian people," United Nations special envoy Young-Jin Choi told The Associated Press in an interview at his office in the main city, Abidjan.
The days ahead, he said, "will decide whether they live up to this unique chance."